Je m'en confesse, j'ai toujours eu un faible pour les blondes. Je ne sais pas pourquoi mais c'est comme ça. Quelque chose d'inné, ancré en moi. Une blonde est dans les parages, mon regard se détou



Je m'en confesse, j'ai toujours eu un faible pour les blondes. Je ne sais pas pourquoi mais c'est comme ça. Quelque chose d'inné, ancré en moi. Une blonde est dans les parages, mon regard se détourne. C'est comme ça.

Bref, c'est exactement ce qui s'est produit en 2007 aux Jeux du Canada au Yukon. Mon regard furtif vers cette blonde explosive n'avait rien de personnel mais beaucoup plus professionnel.

Une jeune patineuse de vitesse courte piste aux cheveux d'or écrasait la compétition. Bilan quatre médailles d'or et une d'argent. D'entrée de jeu, elle avait attiré mon attention par sa « blondeté » mais sa personnalité est venue transcender toutes performances.

Souriante, expressive et surtout authentique, Marianne St-Gelais est une véritable bombe d'énergie sur deux jambes. Du bonbon pour les médias. Elle ne passe pas par quatre chemins dans ses déclarations. Pas de cassette ou de ritournelles préfabriquées ou suggérées.

Le grand saut vers les Jeux olympiques

Marianne sera aux Jeux olympiques à Vancouver. Elle a décroché sa place lors des qualifications le mois dernier. Une quatrième position au classement cumulatif lui a permis d'obtenir son laissez-passer. Elle n'a que 19 ans.

«Après les Jeux du Canada, je ne pensais pas vraiment aux Jeux olympiques de 2010. Pour moi, ce n'était pas un échec si je ne parvenais pas à y aller car mon objectif était ceux de 2014, » raconte Marianne avant son départ pour l'Asie où aura lieu les deux premières Coupe du Monde de la saison.

Avec Kalyna Roberge, Jessica Gregg, Tania Vicent et Valérie Maltais également au sein de l'équipe, plusieurs parlent de « Dream Team » chez les dames. Le potentiel est grand au sein de cette équipe même si trois d'entre elles n'ont aucune expérience olympique.

Mauvaise langue...

Marianne est membre de l'équipe nationale depuis l'automne 2007. Elle est la blonde de Charles Hamelin (membre de l'équipe olympique courte piste), la belle-sœur de François Hamelin (membre de l'équipe olympique courte piste) et la bru de Yves Hamelin, (le directeur Haute Performance de l'équipe olympique courte piste).

Vous voyez le portrait. Le scénario idéal pour les mauvaises langues. Malgré son talent indéniable, Marianne a dû composer avec cette situation. « Depuis que je suis avec l'équipe nationale, j'ai souvent obtenu les choix discrétionnaires parce que j'étais blessée, » se souvient-elle. « Je détestais être ce choix parce que ça faisait jaser les autres. Pour moi, le sport, c'est de se qualifier par soi-même, ce que j'ai fait aux qualifications olympiques. Ça été un grand soulagement pour moi, » ajoute Marianne.

«Au début, on a dû mettre les pendule à l'heure pour que le chialage arrête. Maintenant, ça se passe bien et le fait d'avoir pu me qualifier aide beaucoup », précise-t-elle.

L'effet Charles Hamelin

Comme plusieurs patineuses de vitesse, Marianne est un pur produit du Saguenay Lac St-Jean. Comme plusieurs patineuses, elle a dû s'exiler à Montréal au centre national à l'âge de 17 ans. Si elle est encore dans la métropole, elle avoue que c'est grâce à son copain.

«J'aurai sacré toute ça là, » lance Marianne. « Sauf que Charles m'a tellement aidé lors de mon arrivée. J'allais chez sa mère afin de retrouver un peu d'esprit de famille. Je m'ennuyais de mon chez-moi à St-Félicien. Charles a été ma bouée de sauvetage, » explique Marianne.

Ajoutez à cela que d'avoir un champion du monde comme « chum » peut aussi aider au niveau professionnel.

Guerre de blondes...

Tel que mentionné plus haut, l'équipe féminine regorge de talents. Dans le groupe, Tania Vicent fera figure de grande rassembleuse elle qui en sera à ses quatrième et derniers Jeux olympiques.

Marianne St-Gelais apprécie l'expérience de sa coéquipière. « Quand Tania s'est qualifiée pour Vancouver, il y avait beaucoup d'émotions et elle m'a dit qu'elle était tellement contente que je sois dans « son » équipe. »

Marianne ne s'en cache pas, elle n'a pas toujours été une admiratrice de la doyenne de l'équipe. « Avant, je dois avouer que je ne l'aimais pas beaucoup. »

Guerre de blondes? Marianne s'esclaffe au bout du fil. « Probablement. Je ne la connaissais pas mais je présumais plein de choses à son sujet. Je pensais également qu'elle ne m'appréciait pas parce que j'étais trop énervée. »

C'était il y a longtemps. Maintenant, c'est l'harmonie. « Lors d'une compétition, nous avons été co-chambreuses. C'est à ce moment que je l'ai connu pour vrai. J'avais vraiment une mauvaise impression sur elle, » explique-t-elle. «Comme on dit par chez nous, je me suis ‘débuckée', » lance-t-elle en riant.

En route vers Vancouver

Pour les cinq prochains mois, Marianne tentera d'emmagasiner le plus d'expérience possible en vue des Jeux olympiques. Quatre Coupe du Monde sont au menu en plus de toute l'attention médiatique qui accompagne la présence des Jeux au pays; pas de problèmes pour Marianne. « Je réalise lentement mais sûrement ce qui m'attend. Concernant l'objectif de médailles, je m'en fous un peu. J'aimerais ça gagner une médaille individuelle et au relais mais cette pression ne m'affecteras pas du tout. »

Elle a du chien cette Marianne St-Gelais. Rien ne semble vouloir l'arrêter. Retenez bien ce nom. On s'en reparle dans 10 ans!