TURIN (AP) - Le circuit du Grand Prix de patinage artistique est en danger.

Ottavio Cinquanta, le président de la Fédération internationale de patinage (ISU), a annoncé vendredi qu'il cherche à réformer cette compétition qui souffre de la désaffection des plus grandes vedettes de la discipline. Elle est due en partie à la diminution des prix distribués.

"Le Grand Prix est véritablement en danger", a déclaré Cinquenta à Turin où il assiste aux championnats d'Europe de patinage artistique. "Nous essayerons de maintenir le nom "Grand Prix" mais la structure pourrait être différente".

Cette compétition comprenant six épreuves réparties dans plusieurs pays du monde, a perdu de son attrait ces dernières années. Les droits de retransmissions télévisées ont diminué, réduisant d'autant les prix distribués aux compétiteurs. Le Trophée Bompard (ex-Lalique) en France, en témoigne. En 2003, il offrait 23 000 euros de prix au vainqueur, alors qu'en 2004 la somme a chuté à 13 800 euros.

Michelle Kwan, la quintuple championne du monde et neuf fois championne des Etats-Unis n'a pas participé pendant deux ans à ce Grand Prix, alors que le champion du monde le Russe Evgueni Plushenko a hésité à participer à la finale du Grand Prix à Pékin. Plushenko préférait participer à des shows plutôt qu'aux compétitions, et l'ISU a fait pression sur lui pour qu'il s'y rende.

"Nous nous sommes aperçus que quelques pays, à l'instar de la fédération américaine, n'ont pas aligné leurs meilleurs patineurs dans les épreuves du Grand Prix", a expliqué Cinquanta. "Nous ne pouvons présenter une bonne compétition avec des fantômes", a-t-il dit.

Le Grand Prix a été créé en 1995 après l'incident Nancy Kerrigan-Tonya Harding l'année précédente lors des championnats américains qui avait fait augmenter l'audience du patinage artistique à travers le monde.