Commonwealth : les athlètes inquiets
Amateurs mercredi, 22 sept. 2010. 12:35 jeudi, 12 déc. 2024. 15:58
MONTRÉAL - En marge du discours officiel qui se voulait rassurant, quelques Québécois ont donné un avis discordant, mercredi, en évoquant la possibilité que le Canada renonce à disputer les Jeux du Commonwealth à cause d'inquiétudes concernant la sécurité et la salubrité au village des athlètes.
Pendant que la quadruple championne de la Coupe du monde en nage synchronisée, Marie-Pier Boudreau-Gagnon, reconnaissait qu'elle songeait à mettre "une sonde à rats" dans sa valise, la plongeuse Émilie Heymans se disait déçue que d'une manière ou d'une autre, l'expérience qu'elle espérait vivre à New Delhi, en Inde, sera ternie.
En entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, mercredi, le directeur technique de Boxe Canada, Daniel Trépanier, a indiqué que les fédérations canadiennes continuaient, pour l'instant, de se préparer comme si elles allaient participer aux Jeux. Il a toutefois le pressentiment que le Canada finira par boycotter l'événement, comme songent également à le faire l'Écosse, l'Irlande et la Nouvelle-Zélande.
Trépanier a discuté avec divers intervenants, cette semaine, afin de se mettre au parfum de la situation. Il s'est aussi rendu en Inde en 2008 à l'occasion des Jeux du Commonwealth de catégorie junior.
À la suite de cette expérience et des renseignements colligés ces derniers jours, il a affirmé, mercredi, que les Indiens n'ont pas les ressources nécessaires pour corriger le tir à court terme. Du moins, à la satisfaction des pays occidentaux qui doivent prendre part aux épreuves du 3 au 14 octobre.
"Le peuple indien n'a pas la même fierté, je dirais, que le peuple chinois l'avait", a déclaré Trépanier, en faisant allusion à la volonté de ce pays d'être à la hauteur des normes imposées, comme cela a été le cas à l'approche des Jeux olympiques de Pékin.
Plusieurs athlètes et entraîneurs rencontrés mercredi au Centre sportif du Stade olympique de Montréal ont voulu se faire rassurants. Parmi eux, le plongeur Alexandre Despatie et Julie Sauvé, entraîneure de l'équipe canadienne de nage synchronisée, ont rappelé que bien des grands jeux, dont ceux de Séoul (1988), d'Athènes (2004) et de Pékin (2008), avaient suscité des inquiétudes dans les semaines précédant les épreuves. Celles-ci s'étaient estompées une fois les compétitions commencées.
Mais selon Trépanier, les problèmes actuels sont plus graves que ceux du passé.
"C'est normal d'avoir des petits retards. Mais quand un pont tout près du stade principal s'écroule, quand une partie du plafond de la salle d'haltérophilie te tombe sur la tête... Selon moi, c'est pire que d'habitude, a-t-il affirmé. On me dit qu'au village des athlètes (de New Delhi), les chambres n'ont pas de portes, qu'il n'y a presque pas d'eau courante. Aussi, il pleut fort depuis quatre jours et il y a beaucoup de moustiques. La sécurité serait encore déficiente."
Selon Trépanier, il y aura assez de main-d'oeuvre pour corriger certains pépins, mais il est moins certain qu'on puisse se fier à la qualité du travail effectuée.
"De ce que j'ai vu lors de mes voyages, les Chinois marchent vraiment au doigt et à l'oeil. Pour les Indiens, si ça tient, c'est parfait comme ça, a-t-il imagé. Ils disent 'oui, on va l'arranger', mais aux Jeux du Commonwealth juniors, les réparations promises n'ont jamais été faites.
"Je me rappelle que lorsqu'il pleuvait, l'eau coulait dans l'ascenseur. Et quand on allumait la lumière en entrant dans la chambre, c'était le climatiseur qui se mettait en marche. Tout le monde avait l'air de travailler, mais c'était tout croche, il n'y avait aucune organisation ni structure."
Trépanier s'attend à ce que les dirigeants de la délégation canadienne fassent connaître leur décision d'ici le week-end. Un bon nombre d'athlètes canadiens doivent prendre l'avion samedi en direction de l'Asie.
Trépanier, comme les Despatie, Sauvé et compagnie, s'est dit d'avis que la délégation canadienne prendra une décision dans les meilleurs intérêts de ses athlètes.
Pierre Lafontaine, directeur général et entraîneur national à Natation Canada, a déclaré qu'il s'agit d'une décision que le Canada ne prendra pas à la légère à cause des conséquences possibles. Et ce, qu'on aille en Inde ou non.
"Par exemple, quand on a boycotté les Jeux olympiques de Moscou (en 1980), ç'a eu des répercussions pendant des années sur le développement des athlètes", a souligné Lafontaine, qui a par ailleurs reconnu que sa fédération et celle de l'Australie, notamment, ont discuté de la possibilité de disputer une compétition de rechange en cas de boycott ou d'annulation des Jeux du Commonwealth.
Cette discussion est restée très informelle, a souligné Lafontaine, mais ce scénario a quand même été évoqué il y a déjà un mois.
Décevant peu importe le contexte
Si jamais le Canada allait finalement en Inde, il s'agira quand même d'un voyage décevant aux yeux de Heymans. Parce que l'équipe de plongeon n'arrivera que trois jours avant le début des compétitions et quittera dès le lendemain des dernières épreuves. Et parce que Plongeon Canada n'a pas donné la permission à ses athlètes de rester au pays après les Jeux pour y faire du tourisme.
"D'habitude, dans les grandes compétitions comme celles-là, on arrive une semaine avant pour avoir bien le temps de s'adapter à tout, a noté Heymans, mercredi. Là, on ne reste même pas pour la cérémonie de clôture. Selon moi, ils savent depuis le début que la situation sera un peu différente (en Inde). Ils veulent qu'on reste là le moins longtemps possible.
"J'aurais au moins aimé aller au marché, visiter un temple. Je trouve dommage qu'on aille là-bas et que finalement, on ne verra rien, a déploré Heymans. Je pense qu'ils ne veulent même pas qu'on sorte du village."
Heymans a par ailleurs indiqué que ce n'est pas d'hier que les dirigeants de la délégation canadienne s'inquiètent de la salubrité à New Delhi.
"Au début on nous a dit qu'on ne pouvait pas apporter de nourriture parce que le village est à côté d'une rivière, et que ça pourrait attirer les rats, a expliqué la médaillée olympique. Finalement, on aura le droit d'en amener, mais il faudra que ce soit scellé. Il va y avoir des gros bacs de plastique à l'entrée des chambres, pour empêcher les rats d'en sentir l'odeur."
Des départs reportés
Les départs ont été repoussés, deux athlètes canadiens se sont retirés et une partie d'un faux toit dans la bâtisse de l'haltérophilie s'est écroulée lors d'une autre tumultueuse journée aux Jeux du Commonwealth, à New Delhi en Inde.
Mais les dirigeants de la délégation canadienne, qui ont littéralement retroussé leurs manches et lavé les planchers mercredi dans une course folle pour remédier aux exécrables conditions du village des athlètes, disent qu'ils sont optimistes, mais prudents. Il pourrait y avoir de la lumière au bout du tunnel.
"Une meilleure journée aujourd'hui, a déclaré Tom Jones, président-directeur-général des Jeux du Commonwealth Canada (JCC). La route est encore très longue."
Deux archers - l'ancien champion du monde Dietmar Trillus et Kevin Tataryn - sont devenus les deux premiers athlètes canadiens à se retirer des Jeux en raison de leurs inquiétudes sur la santé et la sécurité.
"Ils n'avaient pas très confiance en ce qui a trait à la santé et à la sécurité. Nous sommes désolés de les perdre, mais c'est une décision personnelle", a mentionné l'entraîneur canadien du tir à l'arc, Richard Towler
D'autres Canadiens se sont fait dire de retarder leurs plans de voyage jusqu'à ce que l'on juge que le Village est sécuritaire.
Tout cela survient au lendemain d'une journée où plusieurs pays, dont le Canada, se sont plaints des conditions pitoyables au village des athlètes.
L'équipe canadienne de hockey sur gazon et deux tireurs devaient quitter pour New Delhi jeudi, mais ils resteront au pays pour au moins deux jours encore. Les Jeux doivent commencer le 3 octobre et le Canada devrait y envoyer environt 400 athlètes et dirigeants.
"Essentiellement, les unités d'hébergement au village des athlètes ne sont pas prêtes, a déclaré Scott Stevenson, directeur du sport de JCC. Nous travaillons extrêmement fort avec les autorités locales afin de terminer le travail de finition et de nettoyage, mais nous avons besoin de plus de temps. De plus, nous n'avons pas encore reçu l'autorisation officielle d'ouverture du village du comité organisateur et de la Fédération des Jeux du Commonwealth."
Environ une douzaine de membres de l'équipe de mission du Canada - des professionnels de la santé, des experts en opérations et du personnel de communication - qui devaient quitter mercredi ont vu leur départ repoussé d'au moins 48 heures, eux aussi.
"La décision de repousser les départs fait partie de notre plan d'urgence, a ajouté Stevenson. Nous demeurons modérément optimistes de pouvoir accueillir les athlètes et les entraîneurs au cours de 72 prochaines heures, si le travail au Village se poursuit au rythme actuel."
Mardi, des officiels canadiens avaient dit que certaines des résidences du village des athlètes étaient déficientes au niveau de la plomberie, de l'éclairage et de l'électricité, et qu'elles avaient vraiment besoin d'un sérieux nettoyage.
L'Écosse a aussi choisi de retarder le départ de représentants en direction de l'Inde.
Le président de la fédération des Jeux du Commonwealth, Mike Fennell, a quitté sans tarder pour New Delhi, demandant une rencontre d'urgence avec le premier ministre Manmohan Singh au sujet des préparations, qui soulèvent bien des inquiétudes.
L'état déplorable du village des athlètes s'ajoute aux fausses notes d'un événement terni par la corruption, les retards de construction, la récente apparition d'un virus de la dengue et des craintes liées à la sécurité.
Mardi, un pont réservé aux piétons s'est effondré et a blessé 27 travailleurs de la construction, dont cinq sérieusement.
Pour ajouter aux craintes, deux touristes ont été blessés dimanche dans une fusillade près de la mosquée Jama Masjid, populaire auprès des touristes à New Delhi.
Le Dr Andrew Pipe, président de JCC, a réitéré que l'organisation privilégie d'abord et avant tout la santé et la sécurité de tous les membres d'Équipe Canada. Il a indiqué que sept suites étaient complétées et qu'elles pouvaient accueillir 50 athlètes.
"Dans l'ensemble, il y a eu des progrès, a dit Pipe. Des gens ont travaillé aujourd'hui (mercredi), en complétant les installations et en corrigeant quelques lacunes. Notre optimisme est prudent et il est toujours là, et nous pensons certainement qu'avec quelques ajustements mineurs aux horaires de voyage, nous serons tous sur la bonne voie pour l'arrivée des athlètes."
Deux champions mondiaux, le lanceur de disque australien Dani Samuels et le triple sauteur anglais Phillips Idowu, ont annoncé mardi qu'ils se retiraient des Jeux, inquiets pour leur sécurité. Sur Twitter, Idowu a relaté qu'il a des enfants, et "ma sécurité est plus importante pour eux qu'une médaille."
Le lanceur de poids canadien Dylan Armstrong, un des favoris pour remporter l'or aux Jeux, a dit qu'il ne serait pas surpris si ces retraits causaient un effet domino de choix identiques chez d'autres athlètes.
New Delhi a battu Hamilton pour l'organisation des Jeux, qui doivent réunir 7000 athlètes de 71 pays. L'événement vise à mettre en lumière une Inde émergente.
Pendant que la quadruple championne de la Coupe du monde en nage synchronisée, Marie-Pier Boudreau-Gagnon, reconnaissait qu'elle songeait à mettre "une sonde à rats" dans sa valise, la plongeuse Émilie Heymans se disait déçue que d'une manière ou d'une autre, l'expérience qu'elle espérait vivre à New Delhi, en Inde, sera ternie.
En entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, mercredi, le directeur technique de Boxe Canada, Daniel Trépanier, a indiqué que les fédérations canadiennes continuaient, pour l'instant, de se préparer comme si elles allaient participer aux Jeux. Il a toutefois le pressentiment que le Canada finira par boycotter l'événement, comme songent également à le faire l'Écosse, l'Irlande et la Nouvelle-Zélande.
Trépanier a discuté avec divers intervenants, cette semaine, afin de se mettre au parfum de la situation. Il s'est aussi rendu en Inde en 2008 à l'occasion des Jeux du Commonwealth de catégorie junior.
À la suite de cette expérience et des renseignements colligés ces derniers jours, il a affirmé, mercredi, que les Indiens n'ont pas les ressources nécessaires pour corriger le tir à court terme. Du moins, à la satisfaction des pays occidentaux qui doivent prendre part aux épreuves du 3 au 14 octobre.
"Le peuple indien n'a pas la même fierté, je dirais, que le peuple chinois l'avait", a déclaré Trépanier, en faisant allusion à la volonté de ce pays d'être à la hauteur des normes imposées, comme cela a été le cas à l'approche des Jeux olympiques de Pékin.
Plusieurs athlètes et entraîneurs rencontrés mercredi au Centre sportif du Stade olympique de Montréal ont voulu se faire rassurants. Parmi eux, le plongeur Alexandre Despatie et Julie Sauvé, entraîneure de l'équipe canadienne de nage synchronisée, ont rappelé que bien des grands jeux, dont ceux de Séoul (1988), d'Athènes (2004) et de Pékin (2008), avaient suscité des inquiétudes dans les semaines précédant les épreuves. Celles-ci s'étaient estompées une fois les compétitions commencées.
Mais selon Trépanier, les problèmes actuels sont plus graves que ceux du passé.
"C'est normal d'avoir des petits retards. Mais quand un pont tout près du stade principal s'écroule, quand une partie du plafond de la salle d'haltérophilie te tombe sur la tête... Selon moi, c'est pire que d'habitude, a-t-il affirmé. On me dit qu'au village des athlètes (de New Delhi), les chambres n'ont pas de portes, qu'il n'y a presque pas d'eau courante. Aussi, il pleut fort depuis quatre jours et il y a beaucoup de moustiques. La sécurité serait encore déficiente."
Selon Trépanier, il y aura assez de main-d'oeuvre pour corriger certains pépins, mais il est moins certain qu'on puisse se fier à la qualité du travail effectuée.
"De ce que j'ai vu lors de mes voyages, les Chinois marchent vraiment au doigt et à l'oeil. Pour les Indiens, si ça tient, c'est parfait comme ça, a-t-il imagé. Ils disent 'oui, on va l'arranger', mais aux Jeux du Commonwealth juniors, les réparations promises n'ont jamais été faites.
"Je me rappelle que lorsqu'il pleuvait, l'eau coulait dans l'ascenseur. Et quand on allumait la lumière en entrant dans la chambre, c'était le climatiseur qui se mettait en marche. Tout le monde avait l'air de travailler, mais c'était tout croche, il n'y avait aucune organisation ni structure."
Trépanier s'attend à ce que les dirigeants de la délégation canadienne fassent connaître leur décision d'ici le week-end. Un bon nombre d'athlètes canadiens doivent prendre l'avion samedi en direction de l'Asie.
Trépanier, comme les Despatie, Sauvé et compagnie, s'est dit d'avis que la délégation canadienne prendra une décision dans les meilleurs intérêts de ses athlètes.
Pierre Lafontaine, directeur général et entraîneur national à Natation Canada, a déclaré qu'il s'agit d'une décision que le Canada ne prendra pas à la légère à cause des conséquences possibles. Et ce, qu'on aille en Inde ou non.
"Par exemple, quand on a boycotté les Jeux olympiques de Moscou (en 1980), ç'a eu des répercussions pendant des années sur le développement des athlètes", a souligné Lafontaine, qui a par ailleurs reconnu que sa fédération et celle de l'Australie, notamment, ont discuté de la possibilité de disputer une compétition de rechange en cas de boycott ou d'annulation des Jeux du Commonwealth.
Cette discussion est restée très informelle, a souligné Lafontaine, mais ce scénario a quand même été évoqué il y a déjà un mois.
Décevant peu importe le contexte
Si jamais le Canada allait finalement en Inde, il s'agira quand même d'un voyage décevant aux yeux de Heymans. Parce que l'équipe de plongeon n'arrivera que trois jours avant le début des compétitions et quittera dès le lendemain des dernières épreuves. Et parce que Plongeon Canada n'a pas donné la permission à ses athlètes de rester au pays après les Jeux pour y faire du tourisme.
"D'habitude, dans les grandes compétitions comme celles-là, on arrive une semaine avant pour avoir bien le temps de s'adapter à tout, a noté Heymans, mercredi. Là, on ne reste même pas pour la cérémonie de clôture. Selon moi, ils savent depuis le début que la situation sera un peu différente (en Inde). Ils veulent qu'on reste là le moins longtemps possible.
"J'aurais au moins aimé aller au marché, visiter un temple. Je trouve dommage qu'on aille là-bas et que finalement, on ne verra rien, a déploré Heymans. Je pense qu'ils ne veulent même pas qu'on sorte du village."
Heymans a par ailleurs indiqué que ce n'est pas d'hier que les dirigeants de la délégation canadienne s'inquiètent de la salubrité à New Delhi.
"Au début on nous a dit qu'on ne pouvait pas apporter de nourriture parce que le village est à côté d'une rivière, et que ça pourrait attirer les rats, a expliqué la médaillée olympique. Finalement, on aura le droit d'en amener, mais il faudra que ce soit scellé. Il va y avoir des gros bacs de plastique à l'entrée des chambres, pour empêcher les rats d'en sentir l'odeur."
Des départs reportés
Les départs ont été repoussés, deux athlètes canadiens se sont retirés et une partie d'un faux toit dans la bâtisse de l'haltérophilie s'est écroulée lors d'une autre tumultueuse journée aux Jeux du Commonwealth, à New Delhi en Inde.
Mais les dirigeants de la délégation canadienne, qui ont littéralement retroussé leurs manches et lavé les planchers mercredi dans une course folle pour remédier aux exécrables conditions du village des athlètes, disent qu'ils sont optimistes, mais prudents. Il pourrait y avoir de la lumière au bout du tunnel.
"Une meilleure journée aujourd'hui, a déclaré Tom Jones, président-directeur-général des Jeux du Commonwealth Canada (JCC). La route est encore très longue."
Deux archers - l'ancien champion du monde Dietmar Trillus et Kevin Tataryn - sont devenus les deux premiers athlètes canadiens à se retirer des Jeux en raison de leurs inquiétudes sur la santé et la sécurité.
"Ils n'avaient pas très confiance en ce qui a trait à la santé et à la sécurité. Nous sommes désolés de les perdre, mais c'est une décision personnelle", a mentionné l'entraîneur canadien du tir à l'arc, Richard Towler
D'autres Canadiens se sont fait dire de retarder leurs plans de voyage jusqu'à ce que l'on juge que le Village est sécuritaire.
Tout cela survient au lendemain d'une journée où plusieurs pays, dont le Canada, se sont plaints des conditions pitoyables au village des athlètes.
L'équipe canadienne de hockey sur gazon et deux tireurs devaient quitter pour New Delhi jeudi, mais ils resteront au pays pour au moins deux jours encore. Les Jeux doivent commencer le 3 octobre et le Canada devrait y envoyer environt 400 athlètes et dirigeants.
"Essentiellement, les unités d'hébergement au village des athlètes ne sont pas prêtes, a déclaré Scott Stevenson, directeur du sport de JCC. Nous travaillons extrêmement fort avec les autorités locales afin de terminer le travail de finition et de nettoyage, mais nous avons besoin de plus de temps. De plus, nous n'avons pas encore reçu l'autorisation officielle d'ouverture du village du comité organisateur et de la Fédération des Jeux du Commonwealth."
Environ une douzaine de membres de l'équipe de mission du Canada - des professionnels de la santé, des experts en opérations et du personnel de communication - qui devaient quitter mercredi ont vu leur départ repoussé d'au moins 48 heures, eux aussi.
"La décision de repousser les départs fait partie de notre plan d'urgence, a ajouté Stevenson. Nous demeurons modérément optimistes de pouvoir accueillir les athlètes et les entraîneurs au cours de 72 prochaines heures, si le travail au Village se poursuit au rythme actuel."
Mardi, des officiels canadiens avaient dit que certaines des résidences du village des athlètes étaient déficientes au niveau de la plomberie, de l'éclairage et de l'électricité, et qu'elles avaient vraiment besoin d'un sérieux nettoyage.
L'Écosse a aussi choisi de retarder le départ de représentants en direction de l'Inde.
Le président de la fédération des Jeux du Commonwealth, Mike Fennell, a quitté sans tarder pour New Delhi, demandant une rencontre d'urgence avec le premier ministre Manmohan Singh au sujet des préparations, qui soulèvent bien des inquiétudes.
L'état déplorable du village des athlètes s'ajoute aux fausses notes d'un événement terni par la corruption, les retards de construction, la récente apparition d'un virus de la dengue et des craintes liées à la sécurité.
Mardi, un pont réservé aux piétons s'est effondré et a blessé 27 travailleurs de la construction, dont cinq sérieusement.
Pour ajouter aux craintes, deux touristes ont été blessés dimanche dans une fusillade près de la mosquée Jama Masjid, populaire auprès des touristes à New Delhi.
Le Dr Andrew Pipe, président de JCC, a réitéré que l'organisation privilégie d'abord et avant tout la santé et la sécurité de tous les membres d'Équipe Canada. Il a indiqué que sept suites étaient complétées et qu'elles pouvaient accueillir 50 athlètes.
"Dans l'ensemble, il y a eu des progrès, a dit Pipe. Des gens ont travaillé aujourd'hui (mercredi), en complétant les installations et en corrigeant quelques lacunes. Notre optimisme est prudent et il est toujours là, et nous pensons certainement qu'avec quelques ajustements mineurs aux horaires de voyage, nous serons tous sur la bonne voie pour l'arrivée des athlètes."
Deux champions mondiaux, le lanceur de disque australien Dani Samuels et le triple sauteur anglais Phillips Idowu, ont annoncé mardi qu'ils se retiraient des Jeux, inquiets pour leur sécurité. Sur Twitter, Idowu a relaté qu'il a des enfants, et "ma sécurité est plus importante pour eux qu'une médaille."
Le lanceur de poids canadien Dylan Armstrong, un des favoris pour remporter l'or aux Jeux, a dit qu'il ne serait pas surpris si ces retraits causaient un effet domino de choix identiques chez d'autres athlètes.
New Delhi a battu Hamilton pour l'organisation des Jeux, qui doivent réunir 7000 athlètes de 71 pays. L'événement vise à mettre en lumière une Inde émergente.