Vous m'avez manqué!

C'est bien beau les vacances, mais ça peut être triste. Surtout lorsqu'on est habitué, comme moi, de vous écrire sur une base hebdomadaire et de garder un contact avec mes amis lecteurs et amateurs de course à pied. Je sors donc de mon silence pour vous donner de mes nouvelles. Allons-y d'une sorte de chronique de voyage et, par le fait même, de course à pied puisque c'est souvent ainsi que j'aime découvrir de nouveaux endroits.

Voilà deux semaines que je sillonne avec ma famille les routes de la Normandie, de la Bretagne et de la Loire, en France. J'ai toujours été un grand passionné de la Deuxième Guerre mondiale et du débarquement du 6 juin 1944 qui fut la prémisse de la chute du régime allemand.

Plage Juno Fred Plante

Je me suis gâté. Avec des visites à Juno Beach, lieu du débarquement des troupes canadiennes, et Omaha Beach où les Américains sont arrivés. Sur la plage de Juno, j'ai ramassé du sable pour un ami dont le père, un héros, avait fait le débarquement. J'ai également visité la célèbre pointe du Hoc qui permit aux rangers américains de s'illustrer avec un acte de bravoure qui dépasse l'entendement. Je me suis rendu à Arromanches-les-Bains, sur Gold Beach, pour y admirer les vestiges du port artificiel que les alliés avaient bâti en quelques jours à peine après la prise de possession de la plage pour débarquer rapidement le plus grand nombre de soldats et de l'équipement.Cimetière

Les visites des cimetières canadiens, américains et allemands ont été troublantes. Voir toutes ces pierres tombales ou ces croix alignées par milliers près de la mer entraîne assurément un moment de réflexion. Que de pertes de vie! Dans le cimetière canadien, à Bény-sur-Mer, comment ne pas être ému devant les tombes de jeunes Québécois décédés à moins de 20 ans. La plupart s'étaient embarqués vers un continent dont ils connaissaient à peine l'existence.

Outre l'aspect commémoratif de mon voyage, j'en ai bien sûr profité pour découvrir cette magnifique Normandie. Ayant grandi à l'île d'Orléans, là ou de vieilles maisons normandes sont un témoignage d'une colonisation issue de cette terre européenne au début de la Nouvelle-France, je ne me suis pas senti trop dépaysé. Tout était d'une grande beauté.

Chaque petit village est une perle. J'ai parfois eu l'impression de plonger dans l'Histoire tellement le temps semble n'avoir eu aucune emprise sur ces hameaux de quelques centaines d'habitants vivant autour d'une église de plusieurs siècles dans leurs petites maisons de pierres tout aussi vieilles, mais tellement magnifiques.

Retour à la course

Course 1 Fred PlanteIl était franchement impossible de ne pas courir au milieu de tant de beauté. C'est donc en Normandie que j'ai recommencé, avec quelques semaines d'avance sur mon plan je l'avoue, à jogger! J'y ai été prudemment avec du travail fractionné (marche et course) pour bien échauffer mon tendon d'Achille qui me fait tant souffrir à la cheville droite depuis quelques années.

Course 2 Fred Plante

Le sourire des Normands est chaleureux. Au-delà de l'étroitesse des routes de campagne, des champs de blé à perte de vue, des hautes rangées d'arbres ceinturant les fermes isolées, de la fraîcheur du climat et du dénivelé éprouvant (oubliez les longues plaines sans reliefs), ce sont les vaches normandes qui m'ont charmé. Il y en a partout. Difficile de trouver un pré où ne broute pas un de ces ruminants.

Heureusement pour vous, j'ai l'habitude de courir avec mon téléphone portable en cas d'urgence (on est jamais trop prudent hein!). J'en ai profité pour prendre quelques photos. Elles sont parfois un peu floues, mais ce n'est pas évident un égoportrait en courant! Ma charmante épouse à également eu la gentillesse de me photographier à quelques endroits.Falaise Êtretat

Il y a bien des lieux où j'aurais souhaité pouvoir courir, mais où ce fut impossible de le faire pour diverses raisons. La principale étant le grand nombre de touristes. J'ai été soufflé par la beauté des falaises d'Étretat et sa célèbre aiguille, lieu des aventures d'Arsène Lupin. Ces monumentales falaises de craies blanches surplombent la mer de plusieurs dizaines de mètres. Tout en haut de celles-ci, on a l'impression de pouvoir admirer l'Angleterre.

Château 1 Fred Plante

Le vieux château de Beaumesnil, forteresse du XIIIe siècle, est un rare exemple de l'époque Louis XIII. Ce monument historique m'a permis de mieux comprendre la vie des gens de la noblesse à cette époque. Certes, c'était d'une grande magnificence, mais la froideur des pièces ne m'a pas fait regretter celle dans laquelle je vis.

Abbaye Fred Plante

Véritable coup de cœur au mont St-Michel lorsque j'ai vu la silhouette si caractéristique de l'îlot rocheux où s'élève l'abbaye. C'est un des lieux les plus fréquentés en France. Pour se rendre à l'église, tout en haut du rocher, on doit déambuler dans de petites rues pleines de commerçants avides de faire de bonnes affaires. Pas le plus hospitalier des spectacles. Mais la visite de l'abbaye vaut le coup.

St-Malo Fred Plante

En Bretagne, la visite de Saint-Malo fut marquante. C'est de là qu'un certain Jacques Cartier est parti pour aller découvrir le Canada en 1534. Perché tout en haut d'un des remparts de la vieille ville fortifiée, il est facile d'imaginer ce que pouvaient ressentir les nombreux marins lors des départs vers l'inconnu.

Je n'ai pas couru que dans des petits villages. Au moment d'écrire ces lignes, je me à trouve à Nantes, en Pays de la Loire (n'allez surtout pas demander si vous êtes en Bretagne, ça pourrait les vexer). Château 2 Fred Plante

Un immense château, dont certaines parties datent du XIIe siècle, impose sa grandeur en plein cœur de la ville. La visite en vaut le coup. C'est là, entre autres, que fut signé l'Édit de Nantes en 1598 par Henri IV pour mettre fin aux sanglantes guerres de religion. Le roi reconnaissait la liberté aux protestants de pratiquer leur religion.

Courses cathédrale Fred Plante

Je l'ai maintes fois répété, mais la meilleure façon de découvrir une nouvelle ville est à la course à pied. Rien de mieux qu'un petit jogging matinal pour identifier ses principaux attraits et les sites où l'on désirera revenir plus tard en journée. Ma première course à Nantes, dans des rues que des dizaines de milliers de touristes envahiraient quelques heures plus tard, fut inoubliable. Mon passage devant la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul restera longtemps gravé dans ma mémoire. J'étais pratiquement seul devant ce monument dont les premières pierres furent posées en 1434. C'est un siècle avant le départ de Cartier pour le Canada!

Encore quelques jours en France, puis retour au pays. Entre-temps, je continue de chausser mes souliers de course pour découvrir de nouveaux attraits incontournables. J'ai été heureux de vous donner des nouvelles chers amis lecteurs. Vous me manquez tous.

À très bientôt et bonne course!