Lors de ma présence à la plus récente édition du 24H de Tremblant, j’ai rencontré des passionnés de course à pied qui, comme moi, aiment courir dans le froid de l’hiver. J’ai eu l’occasion de discuter avec plusieurs d’entre eux, des conversations toujours agréables dans un contexte détendu. 

 

Les membres d’une jeune famille de Québec ont tout particulièrement retenu mon attention puisqu’ils me disaient s’adonner à la course en raquettes. À toutes les fins de semaine, les deux parents et leurs trois enfants _âgés de 11 à 17 ans_ se déplacent vers le Mont Sainte-Anne pour s’y entraîner. Et attention, c’est du sérieux!  Ils ont un plan de mise en forme à suivre pour être à leur mieux lors des compétitions auxquelles ils participent, notamment le Pentathlon des neiges de Québec!   Un nombre grandissant de courses en raquettes ou de courses à relais avec une portion en raquettes sont organisées au Québec. 

 

J’ai déjà essayé de participer à une course de ce genre il y a quelques années et j’en garde un souvenir, disons,  douloureux. C’est vrai que mon entraînement n’avait pas été adéquat, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi épuisant. Je m’étais entraîné à trois reprises avec une vieille paire de raquettes en babiche et me croyais prêt à affronter d’autres gars en forme qui étaient des raquetteurs accomplis. Que je me trompais! 

 

 Il faut dire que la technique de course en raquettes est totalement différente de celle observée chez un simple coureur. Le jour de l’événement, les organisateurs m’avaient gracieusement offert des raquettes de course, beaucoup plus légères et moins lourdes que celles utilisées lors de ma préparation.  

 

Dès le départ de la course de cinq kilomètres, j’ai compris que ce serait un désastre. Je ne levais pas assez mes pieds et mes enjambées n’étaient pas suffisamment larges. Deux fois j’ai chuté en tentant de suivre le groupe...qui fermait la course! Seule ma fierté m’a empêché ce jour-là d’envoyer promener tous ceux qui m’encourageaient lors du dernier droit menant à l’arrivée.

 

Et je ne vous parle pas du lendemain de cette course et de tous ces muscles nouveaux que je me découvrais. Tous plus douloureux les uns que les autres! « Jamais plus! », m’étais-je dit. 

De toute évidence, il n’y avait pas, dans mon arbre généalogique, un légendaire coureur en raquettes.  Je ne suis pas un descendant direct de ces fiers coureurs des bois qui franchissaient de grandes distances en marchant sur la neige. J’aurais dû savoir que cette discipline requiert un entraînement adapté qui fait mal paraître les imposteurs.

 

Longtemps, bien avant la popularité actuelle de la course à pied, les courses en raquettes étaient légion dans la Belle Province. De très grands athlètes, comme Gérard Côté ou Marcel Jobin, ont excellé en raquettes avant de triompher à la course ou à la marche rapide. Même chose pour l’a marathonien David Le Porho qui domine le calendrier de courses hivernales au Québec. 

 

Un sport en constante évolution 

 

Les temps ont bien changé et les raquettes également. Celles en babiche sont dans les musées ou aux pieds de nostalgiques. Maintenant, les raquettes de course sont légères, solides et spécialement conçues.

 

Il existe deux modèles de raquettes de course. Celles avec des sangles et celle avec un pivot. Dans ce dernier cas, on doit toutefois sacrifier une paire de chaussures en la perçant à l’avant pour y glisser le pivot. Mais ça vaut la peine puisque le poids de la raquette s’en trouve réduit, elles sont rapides à chausser et le mouvement de course est plus naturel. 

Raquettes de course

Si le désir vous gagne d’essayer ce sport, attendez avant d’investir dans une bonne paire de raquettes. Empruntez plutôt celle d’un ami, optez pour une location ou jetez un coup d’œil aux sites de reventes. Vous verrez si ce type de course est pour vous. Si vous êtes satisfaits du résultat, alors évitez les magasins grandes surfaces et optez pour une boutique spécialisée en course à pied. Il y aura certainement là un conseiller qui pourra vous aiguiller. 

 

La course en raquette brûle une plus grande quantité d’énergie que la course à pied traditionnelle, c’est une évidence. Mais elle est surtout une bonne idée pour varier ses entraînements et conserver sa forme jusqu’au printemps. Elles sont peut-être de plus en plus légères, mais vous aurez l’impression de voler lorsque vous les retirerez de vos pieds pour courir lorsqu’il n’y aura plus de neige! 

 

Amusez-vous à découvrir ce sport. De plus en plus de centres de ski ont des sentiers dédiés à la raquette. Commencez prudemment en ne vous éloignant pas trop de votre point de départ. Faire des enjambées plus larges en levant plus haut les genoux nécessite un certain apprentissage. Et commencez sur une neige ferme plutôt que molle dans laquelle vous vous enfonceriez jusqu’aux genoux. Inutile de vous décourager dès le départ.

 

Enfin, si vous souhaitez avoir du plaisir, n’oubliez pas de bien vous vêtir. La technique multicouche (communément appelée pelures d’oignons) demeure la meilleure. Et n’allez pas trop vous habiller. Il est normal que vous ayez un petit peu froid au départ.

 

J’ai bien l’intention cet hiver de renouer avec la course en raquettes. Mais cette fois, je mettrai toutes les chances de mon côté en me préparant et m’équipant adéquatement. Toute cette belle neige sera mon prochain terrain de jeu.