Retour de certaines activités sportives le 26 mars et des gyms en zone rouge
Amateurs vendredi, 12 mars 2021. 14:50 mercredi, 11 déc. 2024. 23:57MONTRÉAL - Le sport et les loisirs se déconfineront progressivement à partir du 26 mars, a fait savoir Québec, qui permettra aussi aux gyms de rouvrir en zone rouge.
La ministre déléguée à l'Éducation, Isabelle Charest, a annoncé le retour de certaines activités sportives et récréatives, en conférence de presse, vendredi après-midi à Montréal.
Les matchs de hockey, de soccer et autres sports ne seront toujours pas permis - pas plus que les compétitions ni les spectateurs _ mais des entraînements de groupe seront possibles, ce qui permettra aux enfants et aux jeunes de retrouver leurs coéquipiers, a souligné avec enthousiasme Mme Charest.
Il s'agit « d'une première série d'allégements importants, qui vont faire des heureux ».
Elle n'a pas voulu faire de distinction entre le sport et les loisirs (comme la musique et le théâtre), ni entre les activités à l'école et celles qui se pratiquent à l'extérieur de ses murs, pour que les règles soient plus claires.
Par contre, la distinction « zone rouge » et « zone orange » est maintenue, et les possibilités sont évidemment plus grandes dans ces dernières.
En zone rouge, les deux plus grands changements sont les suivants: les gyms pourront ouvrir leurs portes dans deux semaines dans le Grand Montréal, ainsi que dans les régions de Lanaudière et des Laurentides. Aussi, les installations sportives intérieures _ pistes d'entraînement, studios de danse et de yoga, etc. _ seront accessibles à ceux qui pratiquent une activité seul, à deux ou avec leur bulle familiale. À l'extérieur, huit personnes peuvent désormais se réunir pour diverses activités sans contact, dont se lancer un ballon.
En zone orange, les activités intérieures organisées peuvent désormais se faire en groupe de huit, et à l'extérieur, en groupe de 12.
Évidemment, les équipes de soccer et de football ne pourront pas faire leurs entraînements tous ensemble, vu les limites de personnes: les groupes devront être scindés.
Puisque les contacts physiques demeurent interdits et que la distanciation de deux mètres doit être respectée en tout temps, cela empêche les prises de judo et le tango, entre autres exemples.
La reprise des activités parascolaires avait déjà été annoncée, et elles peuvent être offertes dans les écoles, en groupe-classe stable, dès lundi, partout au Québec.
Mais les élèves en zone orange pourront avoir une possibilité de plus dès le 26 mars: ceux de groupes-classes stables différents pourront participer à des activités parascolaires intraécoles, sans contact, en groupe de huit à l'intérieur et de 12 à l'extérieur.
Pour les étudiants du cégep et des universités, comme pour ceux qui pratiquent du sport de haut niveau comme le hockey de niveau midget, il n'y a pas d'exception: les mêmes règles s'appliquent, selon le palier d'alerte de leur région.
Toute activité de loisir et de sport de groupe à l'intérieur doit être obligatoirement encadrée par une personne responsable du respect des mesures sanitaires en vigueur.
En zone orange comme en zone rouge, seuls les vestiaires utilisés dans le cadre des activités aquatiques seront accessibles.
« On pourra profiter d'un été agréable », a dit la ministre, même si les activités préférées de chacun devront se faire avec quelques ajustements pour respecter les mesures sanitaires.
Mme Charest n'a pas voulu s'avancer à donner une date pour le retour des matchs sportifs et des compétitions. Cette décision dépend de beaucoup de facteurs, a-t-elle expliqué, notamment la situation épidémiologique de diverses régions.
Elle souligne toutefois que l'absence de parties n'empêche pas les jeunes de se remettre en forme, de se lancer des défis et d'améliorer leurs habiletés sportives avec les entraînements en petits groupes qui seront désormais permis « en prévision du retour de la saison ».
Sports Québec et le RSEQ accueillent favorablement les annonce
Le monde sportif a plutôt accueilli favorablement les annonces faites par la ministre déléguée à l'Éducation et responsable des sports, Isabelle Charest.
La ministre a annoncé, vendredi, le retour de certaines activités récréatives et sportives. Les matchs de hockey, de soccer et autres sports ne seront toujours pas permis, mais des entraînements de groupe seront possibles, ce qui permettra aux enfants de retrouver leurs coéquipiers, a-t-elle souligné.
Les grandes différences résident sur ce qui est possible de faire en zone rouge et en zone orange.
« C'est vraiment un soulagement pour nos membres et pour nous. On se sent vraiment encouragés, a indiqué Julie Gosselin, présidente de Sports Québec. C'est vraiment un pas dans la bonne direction, étape par étape. »
Gustave Roel, président-directeur général du RSEQ, abondait dans le même sens.
« Le sport retrouve maintenant la cohérence qu'on recherchait depuis fort longtemps, a-t-il dit. On le voit comme un pas positif dans la bonne direction, notamment pour la santé mentale de tous les jeunes. »
Pourtant, les annonces faites par la ministre Charest n'offrent pas beaucoup de changements aux gens en zone rouge, pour l'instant la majeure partie des Québécois.
« Notre première réaction, c'est qu'on en veut toujours plus. Mais avec le recul, on réalise que c'est une décision qui est sage, prudente, même si elle nous met à l'épreuve encore une fois, a déclaré Mike Vitulano, directeur du développement à Soccer Québec. On peut voir un peu de lumière au bout du tunnel; il va y avoir une suite à (cette annonce). »
« On a appris à revoir nos attentes à la baisse, question de ne pas être trop déçus, a nuancé le directeur général de Baseball Québec, Maxime Lamarche. Maintenant, les annonces d'aujourd'hui font en sorte qu'on peut planifier la reprise de nos activités le 26 mars, alors que l'an dernier, nous ne sommes retournés sur les terrains qu'en juin. »
« La portion sur la reprise graduelle des activités fait du sens. Ça nous laisse croire qu'on va se retrouver en équipes quelque part en mai pour le début d'une saison presque complète en juin. »
Déception
Isaac Pépin, cet élève de cinquième secondaire à l'origine d'une marche qui a réuni des milliers de personnes le week-end dernier à Québec, a mentionné être heureux que la ministre et la Santé publique aient entendu son appel, mais il aurait espéré que la relance soit un peu plus rapide.
Le footballeur du Séminaire Saint-François a notamment avoué être déçu que le nombre de participants soit limité lors des entraînements.
« J'aurais vraiment aimé recommencer à m'entraîner avec toute mon équipe, quitte à trouver d'autres manières d'éviter la propagation du virus », a souligné Pépin, positif malgré tout.
« Ce n'est pas l'annonce qu'on aurait voulue, mais c'est un bon début. Cela démontre une belle ouverture de la part du gouvernement envers les sports. »
Patrick Kearney, président de Judo Québec qui représente également la coalition des sports de combat, est aussi déçu de ce qu'il a entendu vendredi.
« Je suis mi-figue, mi-raisin, a-t-il lancé d'entrée de jeu. Je me réjouis pour les jeunes hockeyeurs qui pourront reprendre l'entraînement. Mais je représente les sports de combat: je ne vois pas de lumière au bout de mon tunnel. Les sports ne sont pas tous égaux. »
« On me dit que les jeunes peuvent se retrouver dans un dojo pour reprendre l'entraînement sans contact. On fait du judo: on ne peut pas s'entraîner sans contact. C'est comme dire à un hockeyeur qu'il pourrait reprendre l'entraînement sans bâton. »
Le temps presse
Avec le printemps qui se pointe à l'horizon, « il commence à se faire tard » pour relancer le hockey au Québec, selon le directeur général de Hockey Québec, Paul Ménard.
« Au mois d'avril, la plupart des arénas de la province ferment leurs portes, a-t-il rappelé. Attendre au 26 mars, c'est très tard dans la saison. »
Selon lui, certaines associations locales pourraient choisir de ne pas reprendre leurs activités.
Pour les ligues élites, les annonces de vendredi ne sont pas celles qui étaient attendues.
« C'est certain qu'il y a une énorme déception de notre côté. Nous avions vraiment espoir que nous pourrions reprendre les matchs dans les zones orange », a soutenu le président de la Ligue de hockey midget AAA du Québec, Yanick Lévesque.