MONTRÉAL -- Elle vient tout juste d'avoir 22 ans, le 16 janvier, mais Cynthia Phaneuf affiche pourtant le regard d'une personne dont le parcours a laissé des traces et forgé la sagesse.

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MONTRÉAL -- Elle vient tout juste d'avoir 22 ans, le 16 janvier, mais Cynthia Phaneuf affiche pourtant le regard d'une personne dont le parcours a laissé des traces et forgé la sagesse.

Après avoir raté son objectif de participer aux derniers Jeux olympiques, l'ancienne championne canadienne de patinage artistique (2004) est revenue à la charge, plus déterminée que jamais.

Bien droite, la tête haute, avec une poignée de main solide et un air confiant, Phaneuf a raconté à quel point elle était résolue de représenter le Canada aux prochains Jeux d'hiver.

"Turin, j'étais blessée. Je n'ai pas fait les sélections. J'étais restée chez moi un an de temps à cause des blessures", a raconté la jeune femme de Contrecoeur en entrevue à La Presse Canadienne.

Elle a finalement obtenu son laissez-passer pour les Jeux olympiques, dans moins d'un mois à Vancouver, en terminant deuxième aux Championnats canadiens de patinage artistique qui ont pris fin dimanche à London, en Ontario. Si elle se dit heureuse du dénouement, elle est cependant loin d'oublier le passé.

"Je peux vous dire que je voulais prendre part aux Jeux de Vancouver. Je pense que c'est encore plus fort en moi parce que j'ai manqué ceux de 2006 et ça m'a fait tellement mal à ce moment là."

Si le coup a été dur à encaisser, il faut dire que des obstacles, Cynthia Phaneuf en a eu d'autres. En 2005, soit un an après sa conquête du titre canadien, la patineuse alors âgée de 16 ans a pris du poids et a subi une importante poussée de croissance. À titre d'exemple, elle mesure aujourd'hui cinq pieds sept, ce qui contraste pas mal avec les autres filles du patinage artistique.

Ainsi, un an après avoir marché sur la plus haute marche du podium, Phaneuf terminait deuxième aux championnats canadiens. L'année suivante, elle s'est blessée forçant son retrait de la compétition des championnats canadiens de 2006.

"Ça été une année super difficile. J'avais tout perdu mes sauts puis j'étais rendu à un point que je voulais arrêter de patiner. Alors, cette année-là, ça été le point culminant qui a fallu que je passe par-dessus, mais qui m'a rendu beaucoup plus forte."

Aux derniers championnats du monde à Los Angeles, en mars 2009, Phaneuf a terminée 15e après avoir fait trois chutes pendant sa performance. L'autre patineuse qui y représentait le Canada, Joannie Rochette, a pris le 2e rang.

Phaneuf ne s'est pas laissé abattre pour autant, sachant fort bien que la compétition était féroce, notamment avec la jeune Amélie Lacoste, de Delson, qui lui poussait dans le dos.

Elle reconnaît également que les projecteurs sont plutôt tournés vers une autre Québécoise, Joannie Rochette, qui a terminée cinquième aux Jeux de Turin. Mais cela ne l'empêche pas de lui vouer une grande admiration, même si elle lui a ravi le titre canadien en 2005 et l'a conservé depuis.

"Joannie, c'est ma compétitrice, mais j'aime beaucoup son énergie. J'aime la manière dont elle arrive en compétition, prête, puis d'attaque. J'aime la manière qu'elle agit."

À l'écouter, on sent que les embûches qu'elle a dû affronter pendant sa carrière lui ont fait gagner beaucoup en maturité. Pas de surprise donc de voir qu'elle s'inspire d'athlètes qui ont une attitude plutôt positive et d'apprendre que son idole olympique est quelqu'un qui cadre parfaitement avec cette philosophie de vie.

"J'aime beaucoup Alexandre Despatie. Je trouve qu'il gère super bien la pression. Je trouve que quand c'est le temps, il fonce, il est d'attaque. J'adore sa manière d'arriver en compétition."

Il y a donc ceux qui l'inspirent mais, avant les grandes compétitions, elle sent aussi le besoin de se retrouver seule pour faire le vide.

"Aller marcher en forêt. Aller marcher en montagne, comme le mont Saint-Hilaire. Ce sont des affaires qui me font du bien. J'y vais tout le temps avant une compétition, au moins une fois avant de partir. Toute seule dans la nature ça me fais du bien."

Et lorsque la météo ne lui est pas favorable, elle a aussi bien d'autres moyens de se ressourcer.

"Des choses super simples, comme lire un livre chez nous, être toute seule dans mon petit cocon ou au contraire aller souper chez mes grands-parents. Avant une compétition, ça me calme."

Enfin laissant paraître son côté plus vulnérable, Phaneuf confie à quel point elle trouve aussi du réconfort dans l'appui de ses proches qui comprennent ses ambitions les plus grandes et qui ne l'ont jamais laissé tomber, même dans les moments les plus difficiles.

Alors que fera-t-elle quand son rêve d'enfance, son rêve olympique deviendra réalité?

"La première chose que je ferai c'est d'aller voir ma famille et leur dire merci. La famille a tellement été là tout le temps, en arrière de moi, mon copain, mes parents dans les moments les plus durs. Quand j'ai eu mon coup dur en 2006, que plus personne ne croyait en moi, eux étaient là."