Éric Bédard s'explique mal la décision de Patinage de vitesse Canada de changer d'entraîneur en moins d'un an. Il est d'avis que les résultats obtenus par l'équipe nationale au cours de la dernière saison étaient excellents et que le programme était sur la bonne voie.

«C'est une restructuration qui est difficile à comprendre, surtout quand on regarde ce que j'ai apporté à l'équipe. Je ne suis pas déçu de cette expérience et je pense que nous avons eu de très bons résultats, ajoute le principal concerné. C’était très important qu’on améliore le relais et qu’on puisse créer une meilleure chimie d’équipe. C’est exactement ce que les gars ont fait. Ils ont créé une belle chimie en un temps incroyable.»

« J'ai pris la bonne décision de me retirer »

Inspiré par son expérience en Europe avec les équipes allemandes et françaises, Bédard avait commencé à implanter une formule basée sur des camps d'entraînements de trois semaines entrecoupés de semaine de repos. Une façon de faire qui pourrait réduire l'épuisement physique et surtout mental des patineurs. Cette fatigue est notamment l’une des raisons évoquées par Samuel Girard pour sa retraite hâtive.

«Avec la nouvelle génération, des Charles Hamelin qui continuent jusqu'à 35 ans, je pense que ça va être révolu. Ça va tourner un peu plus vite. Si nous, comme organisation, on veut garder nos prodiges jusqu'à 30 ans, je pense qu'on va devoir suivre davantage les recommandations de Samuel et de jouer un peu plus avec les temps de repos des athlètes», ajoute Bédard.

Pour sa part, même si Girard ne compétitionne plus, il n'a pas abandonné son sport pour autant. Le médaillé d'or des Jeux de Pyeongchang peut maintenant profiter de son temps libre pour redonner aux jeunes.

 «J'adore le sport. J'étais juste tanné de l'entraînement et du côté compétitif. J’aime le fait pouvoir transmettre mes connaissances et de les partager. Je l'ai toujours eu en moi. Je n'ai pas pu le faire avant, mais maintenant, c'est ma chance de redonner, confie Samuel Girard. C’est un beau sport et je souhaite l'inculquer aux plus jeunes.»

Hamelin satisfait de pouvoir reprendre l'action

Avec les départs de Samuel Girard et de Charle Cournoyer de l’équipe nationale, doit-on s'inquiéter des prestations du Canada au cours des prochaines années? Pas nécessairement si l’on se fie à l’opinion du doyen Charles Hamelin.

«C'est sûr que ça nous a donné un grand coup quand Samuel a décidé de prendre sa retraite. Mais on a plusieurs jeunes qui s'en viennent. Dans le développement ça va super bien. Vous allez entendre leur nom assez rapidement. Je pense qu'on a plusieurs jeunes qui peuvent faire une très grande différence au sein de l'équipe.»

Pour l'instant, c'est le Français Sébastien Cros qui assure l'intérim comme entraîneur de l'équipe masculine.  Il a notamment dirigé l'équipe canadienne féminine aux Jeux de 2010. Charles Hamelin est très satisfait de ce choix, et il espère que Cros sera en poste pour le reste du cycle olympique.