Dire que la course à pied est populaire au Québec est une litote. Elle est beaucoup plus que ça. C'est devenu une façon de vivre pour plusieurs.

J'en ai encore eu la preuve le dimanche 17 mai à Drummondville lors de la huitième édition de la course Des Chênes-toi. Plus de 8 500 coureurs étaient inscrits à une des nombreuses distances proposées.

Que ce soit le jeune garçon participant à la course d'un kilomètre ou la femme prenant le départ du demi-marathon, tous avaient un point en commun. Un énorme sourire leur barrait le visage! Je ne vous parle pas des rires, des cris, des applaudissements et des larmes que j'ai également aperçus et entendus.

Frédéric Plante

 

Pour une troisième année consécutive, j'avais la chance d'agir comme porte-parole de cette journée de course exceptionnelle. Si j'accepte avec joie l'invitation des organisateurs, c'est qu'ils sont tous habités de cette volonté immuable de faire découvrir ce sport au plus grand nombre. En accueillant autant de jeunes à l'épreuve d'un kilomètre, ils se doutent bien que des parents y prendront goût. Cela nous donne des familles en meilleure santé et il est prouvé qu'une pratique assidue d'activités physiques diverses débouche souvent sur une vie personnelle plus équilibrée. Pour les jeunes, cela signifie également une plus grande facilité de concentration à l'école et, par le fait même, de meilleurs résultats.

Lors de la toute première édition de la course Des Chênes-toi, en 2008, 700 coureurs avaient répondu à l'invitation lancée par le comité d'organisation. Depuis, la croissance fut fulgurante à un point tel que l'événement est devenu un des plus populaires en terme de participation au Québec, se classant derrière les marathons de Montréal et Québec. Si des quotas n'avaient pas été établis, je suis convaincu que plus de 10 000 coureurs auraient été présents. Cela viendra peut-être un jour!

Ce que j'aime de cette journée de course, c'est son aspect humain et raisonnable. Ce comité organisateur dont je vous parle est composé uniquement de bénévoles. Les coûts d'inscriptions sont volontairement gardés le plus bas possible. J'ai déjà écrit à plusieurs reprises le malaise que j'éprouve à voir des familles dépenser de grosses sommes d'argent pour courir avec un dossard. À Drummondville, tous les coureurs reçoivent une superbe médaille de participation.

médailles

 

En raison de travaux effectués par la ville dans le parc Woodyatt, près de la rivière Saint-Francois, les départs et arrivées se déroulaient un peu plus loin à la polyvalente Marie-Rivier. Même si le site n'avait pas le côté bucolique du parc, il n'a en rien diminué le plaisir des gens. Heureusement, le parcours de l'épreuve phare, le demi-marathon, empruntait tout de même les sentiers du parc de même que les deux ponts surplombant la rivière.

La définition du bonheur, elle se lit dans un dictionnaire ou se déclame dans une chanson. Mais moi, en ce beau dimanche à Drummondville, je l'ai vécue au milieu de tous ces coureurs heureux. Je vous invite déjà à prendre rendez-vous avec le bonheur en 2016! Au plaisir de courir avec vous!

Faut-il changer sa technique de course?

J’ai eu le plaisir, jeudi le 14 mai, d’animer un grand débat sur la course à pied à l’Université du Québec à Montréal. Les 350 billets disponibles pour assister à cette soirée de discussions organisée par la Clinique du Coureur s’étaient rapidement envolés si bien qu’une webdiffusion a été rendue nécessaire. Faut dire que les panélistes présents étaient des experts reconnus dans leurs domaines. Je vous dresse une rapide liste des présences!

Débat

Jean-François Harvey. Un ostéopathe, kinésiologue et professeur en ostéopathie. Ancien athlète et entraîneur en athlétisme, il est l’auteur de « Courir mieux. » Il utilise son expertise afin d’aider les coureurs, autant comme thérapeute que comme conférencier ou formateur spécialisé. Il aime partager sa vision globale de la biomécanique.

Martin Lussier. Détenteur d’un baccalauréat en kinésiologie et une maîtrise en physiologie de l'exercice. Il est coauteur de 3 livres sur l'entraînement physique, dont son plus récent: Mythes et réalités sur la course à pied. Il est également enseignant à l’Université de Montréal et kinésiologue.

John Lofranco. Un entraineur avec le club McGill Olympic, ainsi que le "leader" du groupe d'endurance pour la Fédération québécoise d'Athlétisme et le coordinateur de course sur route pour Athlétisme Canada. Il est un éditeur-collaborateur à la revue Canadian Running.

Daniel Riou. Il détient un baccalauréat en kinésiologie. Il est le fondateur du Défi Entreprise, qui fait courir plus de 10 000 coureurs à travers le Québec, du blogue Course à pied .ca et de l’entreprise ACKTEV. Entraineur, conférencier et coureur aguerri, Daniel a gagné le marathon de Rimouski en 2011.

Blaise Dubois. Un physiothérapeute spécialisé dans le traitement et la prévention des blessures en course à pied. Président fondateur de La Clinique Du Coureur, il a enseigné plus d’une centaine de cours sur les données probantes relatives à la prévention des blessures chez le coureur, et ce, sur les 5 continents.

Plusieurs sujets furent abordés et il est difficile de dire où se loge la vérité. Quelles sont les meilleures chaussures de course? Que penser des chaussures minimalistes? Comment doit-on déposer son pied au sol pour attaquer efficacement la foulée suivante? Quelle est la meilleure cadence à adopter? Quand peut-il être utile de changer sa technique de course?

Débat

Ce genre de soirée où le débat s’effectue en toute civilité est extrêmement utile et mérite d’être répétée. Elle est la preuve de la vitalité et de l’intérêt des professionnels et des amateurs pour ce merveilleux sport qu’est la course à pied. Je souligne également que l’organisation de cette soirée a permis de remettre un chèque de mille dollars au programme Le Tournesol, à Lac Beauport, qui intègre des jeunes en difficulté à des groupes réguliers inscrits à un camp de vacances.