MONTREAL - Le Comité international olympique va reprendre une quarantaine de tests des Jeux de Turin à la recherche de Cera, l'EPO de troisième génération utilisée lors du Tour de France 2008 et des Jeux de Pékin, a annoncé dimanche le président de sa commission médicale.

"Nous avons des preuves que le Cera était déjà utilisé au moment des Jeux de Turin", a déclaré Arne Ljungqvist, le président de la commission médicale du CIO, lors d'une réunion de l'Agence mondiale antidopage (AMA).

"Nous allons donc mener des analyses complémentaires sur une trentaine à une quarantaine d'échantillons", a-t-il ajouté.

Le Cera, un médicament destiné aux insuffisants rénaux, a été commercialisé en juin 2008 dans certains pays européens, mais l'AMA soupçonne que des sportifs aient pu s'en procurer au moment des essais cliniques.

L'Italien Riccardo Ricco avait été le tout premier sportif contrôlé positif au Cera, lors du Tour de France en juillet 2008. Mais la mise au point d'un test de détection plus précis avait permis de rattraper l'automne suivant trois autres coureurs, via des analyses complémentaires menées par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).

Dans la foulée, le CIO avait fait réanalyser tous les échantillons sanguins des jeux Olympiques de Pékin. Cinq sportifs, dont deux médaillés, Rashid Ramzi du Bahrein (or du 1500 m) et l'Italien Davide Rebbellin (argent en cyclisme sur route) avaient été ainsi convaincus de dopage et déclassés.

Le CIO n'a pas encore décidé quels seraient les sports visés par ces nouvelles analyses qui seront faites par les laboratoires antidopage de Lausanne (Suisse) et de Châtenay-Malabry (France) dans les prochains mois.

"Ce ne sont plus des rumeurs, mais ce sont des informations suggérant que le Cera était là", a expliqué à l'AFP Arne Ljungqvist.

Cependant, selon lui, "le Cera ne figurait pas dans les produits découverts dans le chalet des Autrichiens lors des Jeux de 2006, qui avaient des méthodes de dopage extrêmement sophistiqués".

Depuis les Jeux d'Athènes, les échantillons de tous les tests antidopage menés pendant les JO sont conservés au froid, dans le but de permettre d'autres analyses en fonction des progrès de la science. Le Code mondial antidopage fixe à huit ans la prescription pour une infraction aux règles antidopage.