MOSCOU - Des conducteurs d'autobus qui s'égarent, des chemins inadéquats pour aller au stade et la controverse autour des lois antigais de la Russie: voilà un portait partiel de ce qui a fait ombrage aux Mondiaux d'athlétisme à Moscou, à la veille de la conclusion de l'événement de neuf jours.

L'événement rassemblant près de 2000 athlètes est en quelque sorte un baromètre du niveau de préparation des Russes, à six mois des Jeux d'hiver de Sotchi.

Le comité organisateur et les installations ont reçu de bonnes notes des athlètes, mais le portrait est moins rose dans des dossiers connexes.

Le problème le plus criant pourrait aussi être le moins évident à cerner. La nouvelle loi russe interdisant la propagande gaie a été vivement critiquée en Occident, et un simple geste aux Mondiaux eux-mêmes a mis l'affaire en lumière.

La Suédoise Emma Green Tregaro, athlète du saut en hauteur, s'est mise du vernis à ongles aux couleurs de l'arc-en-ciel, pour promouvoir la tolérance, mais la Russe Yelena Isinbayeva, sauteuse à la perche, a dit que le geste était un manque de respect à la Russie. Elle a ajouté qu'elle soutenait la loi de son pays, et que les Russes sont des gens « normaux ».

Elle a plus tard dit que ses propos ont été mal interprétés car elle s'était exprimée en anglais, et non en russe, mais ses remarques ont tout de même terni sa médaille d'or remportée mardi.

Le Parlement russe a adopté la loi par un vote de 436-0, et un sondage a révélé que 76 pour cent de la population y donne son accord.

Certains officiels ont dit que la loi ne serait pas appliquée pendant les Jeux, mais cela est incertain au niveau légal. On verrait alors un aveu que la loi est mal avisée, ou bien une génuflexion inhabituelle devant les pressions de l'Occident.

D'autres problèmes devraient être plus faciles à résoudre, comme s'assurer que les conducteurs d'autobus connaissent les chemins.

« Le chauffeur ne savait pas où aller et nous a amenés un peu partout à Moscou, s'est plaint le coureur néo-zélandais Zane Robertson, concernant un trajet de 35 km qui a pris trois heures, de l'aéroport à son hôtel. C'était frustrant. Ç'a pris plus longtemps que le voyage en avion à partir de la Suisse. »

Des navettes entre des hôtels et le Stade Loujniki ont souvent pris plus d'une heure et demie à cause de chauffeurs mal orientés.

Le métro s'est avéré plus efficace mais une fois qu'on en sortait, certains visiteurs ont déploré le manque d'indications et un détour par un chemin peu défriché pour se rendre au stade.