Le Comité international olympique (CIO) a continué vendredi à frapper la Russie en lui retirant les deux titres olympiques obtenus lors des JO de Sotchi 2014 en bobsleigh, faisant chuter le pays de la tête du classement des médailles au profit de la Norvège.

Après le skeleton la veille, c'est au tour vendredi du bobsleigh de rendre ses titres : Aleksandr Zubkov, véritable héros en Russie après son doublé en or à Sotchi (bob à 2 et bob à 4), a été disqualifié et a vu ses résultats aux JO 2014 annulés, tout comme la patineuse de vitesse russe Olga Fatkulina qui s'est vu retirer sa médaille d'argent sur 500 m.

Ces sanctions interviennent à moins de deux semaines d'une réunion de la Commission exécutive qui doit se prononcer le 5 décembre à Lausanne sur la participation ou non de la Russie aux prochains Jeux d'hiver.

Deux autres Russes non médaillés ont également été disqualifiés vendredi des épreuves auxquelles ils ont participé aux JO 2014 : Olga Stulneva (bobsleigh) et Aleksander Rumyantsev (patinage de vitesse).

Tous les quatre sont exclus à vie des Jeux olympiques, dont les prochains JO 2018 à Pyeongchang (9-25 février) en Corée du Sud.

« Escroc »

« Discuter avec des gens qui prennent des décisions sur les bases d'un fichier d'ordinateur préparé par un escroc n'est possible qu'au tribunal, ce que nous allons faire », a vivement réagi la fédération russe de bobsleigh dans un communiqué. « La valeur des médailles d'or olympique est dévaluée. Le sport est devenu une arme politique. Nous sommes revenus à l'époque des boycotts », a ajouté le texte.

Le CIO a pris ces sanctions sur la base des conclusions des auditions de la Commission Oswald sur les sportifs impliqués dans le scandale de dopage d'État en Russie.

Depuis le début des sanctions prononcés par le CIO, la Russie a perdu au total neuf médailles, dont quatre titres olympiques sur les treize remportés sur le terrain en février 2014.

Les Russes, qui avaient terminé les JO 2014 en tête du tableau des médailles, ont du coup été dépassés par la Norvège (11 titres).

Au total, le CIO a sanctionné 14 sportifs russes dans le cadre de ces auditions de la commission Oswald, mise en place par l'instance olympique après la révélation d'un dopage d'État dans le sport russe par le rapport McLaren, publié en juillet 2016.

Jeudi, quatre pilotes de skeleton avaient été sanctionnés dont Alexander Tretiakov, champion olympique à Sotchi 2014, et ainsi privé de son titre.

Sa compatriote Elena Nikitina, médaillée de bronze, et les deux autres Russes Mariia Orolova et Olga Potylitsyna avaient également été sanctionnées.

Vendredi, la Fédération internationale de bob et skeleton (IBSF) a annoncé que ces autres sportifs étaient provisoirement suspendus de la Coupe du monde.

Preuves transmises

Ce n'est pas le cas en revanche des six fondeurs russes bannis à vie par le CIO, dont Alexander Legkov (champion olympique du 50 km à Sotchi 2014), Alexey Petukhov (champion du monde en 2013) et Maxim Vylegzhanin (triple médaillé d'argent olympique en 2014 et une fois champion du monde en 2015). 

La Fédération internationale de ski (FIS) a indiqué jeudi que ces six fondeurs étaient autorisés à s'aligner provisoirement en Coupe du monde, ce qui a déclenché de nombreuses réactions outrées d'une partie de leurs concurrents.

La FIS motive sa décision par le fait qu'elle est « obligée d'attendre la remise des conclusions de la commission de discipline du CIO et les preuves, avant de pouvoir prendre d'autres mesures ».

Mais le CIO, dans une sorte de mise au point transmise à l'AFP, a répliqué de façon assez explicite vendredi : « Toutes les fédérations internationale concernées par des cas traités par la Commission de discipline ont reçu les preuves [...] et ont eu l'opportunité de prendre part aux auditions ».

Le CIO ajoute qu'il publiera lundi l'argumentaire concernant le premier cas traité par la Commission de discipline.