MOSCOU, Russie - Les carnets écrits par Grigori Rodtchenkov, à l'origine du scandale sur le dopage dans le sport russe, ont été fabriqués aux États-Unis, a affirmé le vice-Premier ministre russe Vitali Moutko.

« Je suis absolument convaincu que ces journaux intimes ont été écrits pendant son séjour de six mois aux Etats-Unis, ils ont été corrigés et modifiés pour correspondre à certains faits », a dénoncé M. Moutko dans un entretien avec la chaîne de télévision russe NTV dimanche soir, à quelques jours d'une décision sur la participation de la Russie aux prochains JO d'hiver.

Réfugié aux États-Unis, Grigori Rodtchenkov, dont les révélations ont déclenché une vaste enquête sur le dopage organisé par l'État des sportifs russes, « est aujourd'hui un outil savamment utilisé contre la Russie », a assuré l'ancien ministre des Sports, dont le nom est à plusieurs reprises cités dans ces journaux intimes.

« Admettons que tout le monde était corrompu à cette époque. Dans ce cas, admettons également que le système (antidopage) a failli » lors des Jeux olympiques d'hiver organisés à Sotchi en 2014, a déclaré M. Moutko.

Ces accusations interviennent alors que la Commission exécutive du Comité international olympique (CIO) doit se réunir le 5 et 6 décembre pour décider de la participation ou non de la Russie aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang en février 2018.

Les journaux intimes de l'ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou font partie « des éléments importants ayant valeur de preuve » dans la vaste enquête sur le système de dopage en Russie, a déclaré le CIO dans un communiqué du 27 novembre.

Le CIO avait également indiqué « considérer comme hautement improbable que ces pages aient été récemment réécrites ou que, à l'époque, le Dr. Rodtchenkov ait déformé la réalité ».

La Russie, qui a émis un mandat d'arrêt international contre Grigori Rodtchenkov, a déjà accusé l'ancien directeur du laboratoire antidopage d'avoir personnellement dopé les sportifs russes et d'avoir « manipulé » les tests antidopage à Sotchi.

Vendredi, M. Moutko avait également dénoncé « une tentative de présenter (la Russie) comme un axe du mal ».