VIENNE - Le gouvernement autrichien va présenter début juillet au parlement un projet de loi pénalisant la possession de substances dopantes au-delà d'une certaine quantité et les manipulations sanguines ou génétiques, a-t-on appris vendredi auprès du secrétariat d'Etat aux Sports.

Jusqu'à présent, la simple possession de produits prohibés ne donnait pas lieu à des poursuites.

Le texte vise principalement les fournisseurs de produits dopants. Il prévoit des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour les personnes possédant les instruments ou médicaments, nécessaires au dopage, en grande quantité.

D'une manière générale, le projet de loi aggrave les peines contre les fournisseurs de substances dopantes aux sportifs. Les sanctions pourront être plus sévères si les sportifs sont mineurs.

Conformément à la loi actuellement en vigueur, les athlètes dopés ne seront pas poursuivis pénalement et resteront soumis à des sanctions sportives.

Autre élément important du projet de loi, il pénalise pour la première fois les manipulations sanguines et génétiques, formes de tricherie perfectionnées qui ont été détectées ces dernières années.

"Cette nouvelle loi a été rendu nécessaire par les expériences que nous avons faites", a souligné à l'AFP, Roland Achatz, porte-parole du secrétaire d'Etat aux Sports Reinhold Lopatka.

L'Autriche a été secouée par un scandale de dopage sanguin aux JO de Turin en 2006 qui avait conduit à l'exclusion à vie de six athlètes et dont les ramifications sont encore examinées par les autorités italiennes et autrichiennes.

Le projet de loi précise également l'organisation de l'agence autrichienne antidopage NADA, créée l'année dernière et qui doit commencer ses travaux début juillet. La NADA réalisera les contrôles antidopage en lieu et place des fédérations sportives.

"La deuxième étape (du renforcement de la législation) aura lieu à l'automne avec l'adaptation des règles de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Ensuite, la réglementation sera régulièrement actualisée", a précisé M. Achatz.

Sauf accident de parcours législatif, la loi devrait entrer en vigueur début août.