VANCOUVER -- Délicat, car il s'agit de distinguer entre dopage et traitement médical pour sportifs handicapés, le problème des produits et techniques augmentant leurs performances existe bien aux



VANCOUVER -- Délicat, car il s'agit de distinguer entre dopage et traitement médical pour sportifs handicapés, le problème des produits et techniques augmentant leurs performances existe bien aux Jeux paralympiques de Vancouver, indiquent les experts.

Tout comme les participants aux Jeux olympiques d'hiver, les athlètes subissent un nombre record de contrôles pour déceler la présence éventuelle de stéroïdes ou de stimulants sanguins, indique Doug MacQuarrie, du Centre canadien pour l'éthique dans le sport.

En plus, une cinquantaine d'athlètes blessés à l'épine dorsale sont examinés pour détecter des produits augmentant la pression artérielle. Une poussée de pression, dite dysréflexie autonome, peut améliorer la performance de l'athlète de 15%.

De tels athlètes ne ressentant pas de douleur en dessous de leur blessure, il existe des cas où, pour améliorer leur performance, ils vont jusqu'à se casser un doigt de pied, mettre des bas de contention, bloquer leur évacuation d'urine voire parfois se comprimer leurs testicules en s'asseyant sur des billes.

Ils ne sentent pas la douleur, mais leur organisme réagit en augmentant la pression sanguine, explique le docteur Andreï Krassioukov, qui dirige une équipe de recherche sur ces techniques de stimulation.

Ces techniques peuvent toutefois s'avérer mortelles en provoquant une crise cardiaque et elles sont donc interdites par les organismes sportifs internationaux depuis 1994.

Pression sanguine

"Mais nous ne devons pas martyriser les athlètes paralympiques pour ces affaires de stimulation", met en garde Krassioukov, qui collabore avec le centre de réhabilitation réputé G.F. Strong à Vancouver et l'école de médecine de l'Université de Colombie-Britannique.

"C'est complètement différent par rapport au recours aux drogues par des personnes en bonne santé, poursuit-il. Les handicapés sont horriblement diminués et ils cherchent à retrouver un fonctionnement normal de leur corps".

Les blessures à la colonne vertébrale empêchent ainsi la régulation naturelle de la pression sanguine et du rythme cardiaque, souligne l'expert.
Quand ils sont au repos, la pression sanguine des handicapés est très basse. Une personne sans handicap, quand elle se sent patraque, se prend un café. "Les blessés à la colonne vertébrale iront beaucoup plus loin. Ils veulent se sentir mieux et obtenir de meilleurs résultats. Donc ils ont recours parfois à ces moyens hors norme pour augmenter leur pression", a dit le médecin à l'AFP.

De nombreux athlètes handicapés de la colonne vertébrale qui skient assis se trouvent en concurrence avec des sportifs amputés de jambes mais dont le système nerveux central est intact. Ces derniers, ayant une pression normale, sont avantagés, selon Krassioukov.

"Je pense qu'ils peuvent entrer en compétition les uns avec les autres", dit-il, mais des recherches plus poussées devraient conduire à la création d'une catégorie à part pour les blessés à la colonne vertébrale.

La lutte antidopage est promue et coordonnée par l'Agence mondiale antidopage (AMA) dont le siège est à Montréal.