Étant donné qu'elle évolue la plupart du temps dans un sport d'équipe, la nageuse synchronisée Élise Marcotte n'est pas l'athlète la plus connue. Toutefois, elle pourrait rapidement devenir une découverte et même un coup de cœur lors des Jeux olympiques de Londres.

Dès le premier contact, la nageuse de 23 ans dégage une bonne humeur contagieuse et une discussion au sujet de sa deuxième aventure olympique permet instantanément de saisir sa grande passion pour son sport.

«Ce sera vraiment différent comme expérience. En 2008, on n'avait rien à perdre aussi, mais on s'y présentait surtout pour montrer ce que nous pouvions faire», se souvient l'athlète aux longs cheveux bouclés.

Cette participation olympique promet d'être encore plus captivante pour Marcotte pour une raison bien simple.

«À Pékin, je vivais ma première expérience et c'était l'accomplissement d'un rêve. Cette fois, je participe aussi à l'épreuve en duo et c'est un peu plus stressant à cause de cela», admet-elle avec un rire nerveux.

Depuis quelques compétitions, le Canada s'est fait remarquer dans le monde conservateur de la nage synchronisée en faisant tomber quelques murs grâce à des routines innovatrices dont sur des airs de Metallica.

La ligne directrice a été établie par cette vague que le Canada désire continuer d'exploiter à Londres. Qualifiées avant leurs rivales grâce à l'étape des Jeux panaméricains, les Canadiennes possèdent le privilège d'avoir gardé le secret sur les programmes prévus dans la piscine olympique et leur objectif est clair.

«Aux Championnats du monde, on a réussi à épater la galerie avec la routine que nous avions gardée cachée. On a obtenu la troisième place en tassant les Espagnoles qui étaient championnes en titre, ce n'est pas rien!», a précisé Marcotte.

«Notre stratégie s'avère de réussir un autre coup d'éclat. Tout demeure secret, mais ça ne se dirige pas dans le même style que Metallica parce qu'il faut varier. On veut présenter des éléments qui gagneront la foule et les juges, ça doit être distinctif», a enchaîné l'olympienne originaire de L'Ancienne-Lorette.

Ayant assisté aux routines des pays qui ont obtenu leur place lors des qualifications olympiques, les Canadiennes se concentrent sur le peaufinage de leur présentation et la confiance est au rendez-vous.

«On travaille avec notre coach Julie (Sauvé) et toutes les filles. Je ne sais pas si vous le savez, mais 12 filles dans une piscine ce n'est pas toujours facile», a souligné Marcotte avec humour. «Ça fonctionne très bien et on a hâte de voir le résultat.»

«On a même un entraîneur de ski acrobatique pour nous aider sur les poussées, on essaie tout», a indiqué la verbomotrice qu'est Marcotte.

La combinaison parfaite en duo?

En 2011, le Canada a pris un autre virage, mais en ce qui concerne sa combinaison pour l'épreuve en duo. Ainsi, Marcotte a été choisi pour compléter la paire avec Marie-Pier Boudreau Gagnon, sa meilleure amie.

«C'était déjà le fun de participer aux JO avec ma meilleure amie en 2008, mais de vivre tout cela en duo, c'est une chance incroyable et on partage tout dont le stress», a-t-elle confié.

De l'extérieur, cette décision semble démontrer que Marcotte a surpassé Chloé Isaac, l'ancienne partenaire de Boudreau-Gagnon, sauf que Marcotte tient à ajouter une précision.

«Je ne suis pas nécessairement passée devant Chloé, ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. Ils ont essayé de trouver la meilleure paire et j'avais une très belle chimie avec Marie-Pier sans oublier que nos physiques se ressemblent.»

«On s'entend tellement bien que nos professeurs sont parfois tannés. Ils nous ont quasiment accusées de plagiat en voyant les résultats de nos examens, mais on pense de la même façon et ça facilite notre travail en duo», a expliqué Boudreau-Gagnon.

Leur complicité est telle qu'elles ont décidé d'aller vivre la frénésie olympique ensemble à Vancouver à l'hiver 2010.

Au-delà de ces expériences inestimables, Marcotte et Boudreau-Gagnon connaissent aussi quelques informations anodines sur leur partenaire. Parmi celles-ci, Boudreau-Gagnon mange souvent du riz blanc la veille d'une compétition.

«Ça arrive quand même souvent», raconte-t-elle en riant. «Elle dit que ça la fait flotter. Je trouve cela drôle, mais j'en mange parfois quand il n'y a rien d'autre.»

La nage synchronisée pour défouler

Le chemin vers la nage synchronisée n'est pas le plus commun, mais il était fort approprié pour une petite fille qui tenait difficilement en place.



«Disons que j'avais beaucoup d'énergie!», rigole-t-elle. «Mes parents m'inscrivaient dans plusieurs choses et c'était important pour eux que je fasse du sport comme mon frère. Ma mère aurait aimé que je pratique les mêmes sports que lui, mais je n'aimais pas cela», se souvient Marcotte.

«Je faisais donc cours de natation, mais j'étais trop bonne pour mon âge à 4 ans. Les moniteurs ont proposé la nage synchro ou le plongeon. On a essayé la nage synchro et j'ai vraiment aimé cela même si ce n'était pas assez…», ajoute celle qui aimerait poursuivre ses études universitaires jusqu'à la maîtrise et même y enseigner un jour.

Avant de songer à son avenir à l'extérieur de la piscine, elle veut pousser sa carrière d'athlète le plus loin possible.

«Je vais commencer en vivant mes deuxièmes Jeux olympiques. Je ne voudrais pas arrêter en aimant trop cela, je veux continuer jusqu'où la passion me mènera», a noté celle qui ne rêve pas d'une après-carrière d'entraîneuse.

«C'est toujours une possibilité même si ça ne m'intéresse pas pour l'instant pour un métier à temps plein. Il faut dire que je retourne déjà aider à Québec pour donner des petits trucs et les filles tripent beaucoup!»

Rien de surprenant comme révélation puisque toutes les personnes qui la décrivent nomment tout de suite sa bonne humeur comme qualité.

«Je ne le savais pas, mais ça me fait plaisir. Je suis encore plus de bonne humeur», révèle-t-elle avant de quitter avec son grand sourire typique au visage.