(Sportcom) - Celui qui n'avait rien à perdre repart avec le meilleur résultat de l'équipe canadienne à la Coupe du monde d'épée, de Montréal. Jean-Pierre Séguin, qui est toujours d'âge junior, a atteint les seizièmes de finale où il a perdu contre le Suisse, Marcel Fischer, 19e au classement mondial.

Jusqu'à la toute fin de l'affrontement, les épéistes s'échangeaient les touches. La marque était serrée, puis, un peu par inexpérience, Séguin a précipité son attaque, et c'était assez pour ouvrir la porte au Suisse. Dans les trente dernières secondes, Fischer a réussi quatre touches pour finalement l'emporter 15-11. Séguin termine au 14e rang du classement général.

Le parcours du fransaskois a été marqué par une superbe victoire dans le tableau des 32 où il a eu raison du Hongrois Krisztian Kulcsar, 14e au classement mondial. Il l'a défait 15-14. «Je voulais garder le score serré pour avoir une chance de faire une touche pour prendre l'avance et essayer de gagner le combat de cette façon, et ç'a fonctionné », a expliqué en toute simplicité Séguin qui sera maintenant tout en confiance à deux semaines des championnats du monde junior . « Je suis super content. C'était une compétition très forte et il fallait travailler beaucoup à chaque match. J'ai eu du plaisir et j'ai gardé mon sourire », a conclu le champion du monde cadet.

Yann Bernard est le seul autre Canadien qui est sorti du tableau des 64. Pour se faire, il a battu l'Estonien Nikolai Novosjolov par la marque de 15-12, après être revenu de l'arrière à 4-6. « En partant, on ne pouvait pas me donner gagnant parce que c'est un escrimeur très fort », a reconnu Bernard, qui est avocat lorsqu'il n'est pas au gymnase. « Je n'avais pas de pression dans le sens que je n'avais rien à perdre. Après la première période, même si je perdais, je crois que c'était plus achalant pour lui de voir qu'il ne menait que par deux touches, que pour moi qui perdais par deux. J'ai senti qu'il s'est garroché parce que lui trouvait que 6-4 ça avait pas d'allure. Il a commis des erreurs et j'ai su en profiter. »

Dans le tableau des 32, Bernard a rencontré la deuxième tête de série, le Français Fabrice Jeannet, qui est qualifié pour les demi-finales. Le combat n'était pas à armes égales, le Français se sauvant littéralement avec une victoire de 15-5 en première période. Bernard, qui était encouragé par ses amis et sa famille, dont son jeune fils Sasha, a comparé ce combat à une visite chez le dentiste. « On souffre, mais ça ne dure pas longtemps ! »

« J'ai été clairement dominé, mais par contre, dans ces situations, l'important c'est de bâtir vers le futur. Je vais peut-être juste mettre quatre touches, mais si ce sont quatre touches où j'ai compris ce que je faisais, je vais pouvoir le répéter à l'avenir. » Bernard a terminé au 27e rang.

Charles St-Hilaire, de Québec, a fini 38e. Il s'est incliné face au Russe Igor Tourtchin 15-9. « Après la première période, c'était serré », le compte était alors de 7-6 en faveur du Russe. « Mon entraîneur m'a donné des conseils que j'ai essayé d'exécuter, mais ça n'a pas fonctionné du tout. Je n'avais pas compris ce qu'il voulait que je fasse et j'ai perdu en deuxième période rapidement. C'est décevant », a admis celui qui avait aussi tout un fan club pour l'appuyer.

Son coéquipier au club Estoc, Tomy Linteau, s'est chauffé à l'Ukrainien Aleksandr Gorbachuk dans le tableau des 64. Gorbachuk a gagné 15-9. Linteau, qui détenait le meilleur classement canadien avant le tournoi, était déçu par la tournure de son match. « Pendant les deux premières périodes, je me sentais en contrôle. Jusque là, j'avais suivi mon plan de match à merveille. À la fin de la troisième période, je suis sorti un peu de mon plan de match et aussitôt, c'était fini. Le pire, c'est que tu penses que tu es encore dans ton plan de match et tu t'en rends compte trop tard que tu l'a laissé de côté. »

Linteau pourra effacer en partie sa déception alors qu'il prendra part au tournoi par équipe dimanche, en compagnie de Yann Bernard, Laurie Shong, qui a fini 62e et Igor Tikhomirov.