Evan Lysacek, grand, brun, et Californien, n'est vraiment pas un patineur comme les autres et c'est avec ses qualités d'interprète qu'il s'est offert son premier titre olympique, allant jusqu'à obs



Evan Lysacek, grand, brun, et Californien, n'est vraiment pas un patineur comme les autres et c'est avec ses qualités d'interprète qu'il s'est offert son premier titre olympique, allant jusqu'à observer les oiseaux pour réaliser son programme.

A 24 ans, le natif de Chicago a prouvé qu'il avait les armes pour s'élever au plus haut niveau et y rester. Balayées, ces éternelles deuxièmes ou troisièmes places.

Depuis son titre mondial en 2009, il n'a cessé de travailler pour être encore meilleur à Vancouver. Face au favori russe Evgeni Plushenko, qui défendait son titre, il a fait la différence sur la valeur artistique de ses programmes.

Lysacek n'est pas un patineur inné comme la plupart de ses adversaires. Sa grand-mère lui a offert des patins pour Noël lorsqu'il avait 8 ans. Il n'a jamais éprouvé de sensations. Alors que ses parents pensaient faire de lui un joueur de hockey sur glace, il a continué, sans grande conviction.
Mais 14 ans, il a fait du patinage sa priorité.

"Ce n'était pas naturel pour moi. Mais plus que le talent ou je-ne-sais-quoi d'autre, c'est le coeur qui est important. Soit vous avez un coeur d'athlète, soit vous ne l'avez pas. Il y a des jours où vous voulez tout plaquer, mais l'essentiel est d'être persévérant", raconte-t-il.

En 2003, il est parti s'entraîner à Los Angeles sous la houlette de Franck Carroll, celui qui a mené Michelle Kwan à ses quatre premiers titres mondiaux.

Le patinage féminin est une spécificité américaine, et aux Etats-Unis on est habitué à voir les filles monter sur la plus haute marche du podium alors quand Lysacek a été sacré champion du monde, chez lui, à L.A., cela a été l'euphorie. Treize ans que cela n'était pas arrivé.

Depuis, il a été suivi de près et tous les espoirs ont été mis en lui pour rapporter l'or au pays après 22 ans de disette.

Lysacek, qui avait fini au pied du podium aux JO-2006, a alors choisir de repartir de zéro. Il a travaillé sur la glace avec une danseuse étoile pour améliorer sa chorégraphie. Et puis, il a longuement observé les oiseaux pour interpréter son programme court, "The firebirds" de Stravinsky.

Alors qu'il passait l'été dernier à Toronto, il est sorti se promener dans la nature avec sa chorégraphe Lori Nichol, qui l'a convaincu de s'imprégner de leur mimiques.

"Je n'aime pas trop les oiseaux. Ils chient sur ma voiture. Je ne veux pas être un oiseau", lance-t-il joyeusement avant de confirmer que cela a été bénéfique au final.

L'athlète svelte et élancé s'est même impliqué dans la conception de ses costumes, lui qui n'aime ni le stretch ni les paillettes.

"J'ai envie de montrer ce qu'est mon idée de l'homme moderne, ce à quoi il doit ressembler. Il doit être stylé, un peu à la mode, mais surtout très masculin en même temps", avance-t-il.

Le jeune homme très élégant a cette fois endossé le costume de champion olympique avec une grande classe.