MONTRÉALÂ -- Le commissaire aux langues officielles Graham Fraser est présent aux Jeux de Vancouver, non pas pour faire la police du bilinguisme mais pour constater et, dans la mesure du possible, a



MONTRÉAL -- Le commissaire aux langues officielles Graham Fraser est présent aux Jeux de Vancouver, non pas pour faire la police du bilinguisme mais pour constater et, dans la mesure du possible, améliorer les choses pendant la tenue même des Jeux.

En entrevue avec La Presse Canadienne, le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, a expliqué la façon dont il s'assurera que la place du français soit respectée aux Jeux olympiques de Vancouver, et ce, sous toutes ses formes: que les gens puissent être servis en français; que de l'affichage en français soit visible; que l'interprétation des événements en français soit offerte; que l'information imprimée en anglais le soit aussi en français.

"L'anglais et le français sont non seulement les deux langues officielles du Canada, mais également les deux langues officielles du mouvement olympique", rappelle Graham Fraser.

M. Fraser et les deux personnes de son bureau qui sont sur place veulent tenter de changer les choses au fur et à mesure, lorsqu'il y aura une plainte, non pas seulement attendre à la toute fin des Jeux pour faire un rapport après coup. Il travaillera à visière levée et ne cherchera pas nécessairement à se glisser incognito parmi la foule.

"Je ne vais pas me déguiser. On ne va pas toujours être ensemble. On va essayer d'être stratégique. On va regarder les sites. Mais on ne fonctionne pas comme espions non plus. Parfois il y a des événements où je vais être accompagné par des gens de mon bureau. Ce n'est pas un exercice d'espionnage, c'est pour que je puisse témoigner de comment les Jeux sont présentés dans les deux langues", explique-t-il.

En plus de sa présence et de celle de ses deux employés sur le site, le commissaire aux langues officielles a également instauré un système de réception des plaintes à Ottawa.

"Pendant les heures de bureau de Vancouver -- ça veut dire assez tard le soir à Ottawa -- et les fins de semaine, on aura des gens pour recevoir des plaintes et agir pour les résoudre. C'est un peu une équipe de réponse rapide aux plaintes qui vont arriver", souligne M. Fraser.

Si le passé est garant de l'avenir, M. Fraser aura du pain sur la planche. La présence très timide du français aux Jeux de Pékin, par exemple, avait été décriée.

Mais M. Fraser refuse de comparer ou de prédire une amélioration de la place du français par rapport aux Jeux de Pékin. "La boule de cristal ne fait pas partie de mes outils. J'essaie d'éviter les prévisions, les expressions d'émotions du genre 'je suis optimiste' ou 'je suis pessimiste'. Ce qui est important, c'est les résultats. Ce qui est important, c'est: est-ce que les visiteurs francophones vont réussir à se faire servir en français?", conclut-il.

Après les Jeux de Vancouver, M. Fraser fera deux rapports, un premier devant les comités parlementaires qui ont suivi la préparation pour les Jeux et un second plus détaillé, à l'automne.