ROME - Le perchiste italien Giuseppe Gibilisco, champion du monde en 2003 de la discipline, a été suspendu pour deux ans par la Fédération italienne d'athlétisme (Fidal) pour son implication dans l'affaire de dopage "Oil for drug", a annoncé mercredi la Fidal.

La commission de discipline de la Fidal a suivi les réquisitions du procureur antidopage du Comité olympique italien (Coni), qui avait déféré l'athlète le 6 juillet pour infraction à l'article 2.2 du code de l'Agence mondiale antidopage ("usage ou tentative d'usage d'une substance ou méthode interdite").

Outre son titre de champion du monde en 2003, Gibilisco, 28 ans, a obtenu une médaille de bronze aux JO d'Athènes en 2004.

Le perchiste, qui s'est toujours défendu en affirmant qu'il n'avait jamais été contrôlé positif, a annoncé son intention de faire appel de sa suspension.

Ouverte en 2004 par le parquet de Rome, l'enquête pénale baptisée "Oil for drug" se penche sur les relations qu'entretenaient des dizaines d'athlètes, dont Gibilisco et plusieurs cyclistes de renom, avec un médecin italien soupçonné de pratiques dopantes, le Dr Carlo Santuccione.

"Nous ferons appel, c'est sûr. Il faudra qu'ils nous expliquent comment ce jugement est motivé", a réagi l'athlète cité par l'Ansa. "Je me retrouve au milieu de ce bazar sans savoir pourquoi, simplement pour être allé chez un médecin qui reçoit comme tout le monde sur rendez-vous".

Écoute téléphonique

Peu avant d'apprendre sa suspension, Gibilisco avait expliqué qu'il s'était bien tourné vers le Dr Santuccione, mais que celui-ci ne lui avait prescrit que des "substances licites".

Le Dr Carlo Santuccione, dont le cabinet près de Pescara (centre) avait été placé sous écoute téléphonique et sous surveillance vidéo, avait été assigné aux arrêts domiciliaires et interdit d'exercer la médecine en 2004.

L'enquête avait alors connu une brusque accélération avec 140 perquisitions dans toute la Péninsule dans la nuit du 25 au 26 mai 2004, qui avaient permis de saisir des fioles d'hormones de croissance, des seringues d'EPO, de l'EPO synthétique et des anabolisants.

Selon le rapport d'enquête des carabiniers, qui a récemment été remis au Coni, plusieurs conversations téléphoniques entre Santuccione et des athlètes prouveraient des pratiques dopantes, notamment à l'EPO.

Les noms des cyclistes italiens Danilo Di Luca et Eddy Mazzoleni, respectivement vainqueur et 3e de la dernière édition du Tour d'Italie, sont également cités dans l'affaire. Les coureurs ont déjà été entendus par le Coni.