Golden League : la nouvelle donne du 1500 m
Amateurs samedi, 3 juil. 2004. 11:42 jeudi, 12 déc. 2024. 04:33
ROME (AFP) - La première défaite depuis quatre ans du Marocain Hicham El Guerrouj dans le 1500 m de la réunion d'athlétisme de Rome, vendredi, a modifié la donne sur une distance qui lui semblait promise à moins de cinquante jours des Jeux olympiques d'Athènes (13-29 août).
Comme son manageur Laurent Boquillet dépité dans les tribunes, El Guerrouj est sous le choc. Prostré dans la zone d'arrivée du Stade Olympique, le quadruple champion du monde du 1500 m est assis, groggy.
En l'espace d'une course, l'empereur des milers vient de vaciller, avec une huitième place indigne.
Jusqu'à présent, le Marocain contrôlait tout et surtout tout le monde.
Depuis 1995, une éternité en athlétisme, il avait remporté 81 de ses 83 courses sur 1500 m ou le mile, dont les 29 dernières.
Ses deux seuls revers sur ces distances, et pas des moindres, étaient jusqu'à présent les deux finales olympiques (1996 et 2000).
A court de forme
Sur la piste romaine, là même où il a battu les -toujours- records du monde du 1500 m (1998) et du mile (1999), Guerrouj a craqué. Explosé même.
Parti derrière le Français Mehdi Baala à la cloche, le Marocain a
accéléré comme d'habitude dans la ligne droite opposée. Mais au moment de passer Baala dans le dernier virage, il a calé laissant filer la meute emmenée par le représentant de Bahreïn, Rachid Ramzi, vainqueur, le Kenyan Bernard Lagat (2e) et Baala (3e) pour finir huitième.
Les explications à ce revers, Guerrouj a dû mal à les trouver sitôt la ligne franchie.
"Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je n'ai pas encore le rythme", avance-t-il timidement après de longues minutes de silence.
La chose certaine est qu'El Guerrouj est à court de forme.
Ascète de l'entraînement hivernal dans les montagnes marocaines, Guerrouj a été longuement arrêté cet hiver par des problèmes respiratoires, qui l'ont certainement gêné plus qu'il ne veut bien l'admettre.
Du coup, son début de saison estival a été retardé. Pour sa rentrée début juin dans une course pas vraiment significative, sa victoire en Espagne dans un temps modeste (3:36.46), excusé par la naissance de sa fille une semaine plus tôt, avait simplement éveillé les soupçons.
Lausanne capital
Mais cette fois, la chose semble plus sérieuse pour son premier vrai test. Son chrono romain (3:32.64) correspond à ce qu'il fait d'habitude pour sa première sortie importante. Seulement, cette dernière a habituellement lieu un mois plus tôt.
Alors a-t-il à 29 ans la capacité de combler ce retard à moins de cinquante jours du début des épreuves d'athlétisme aux JO d'Athènes ?
Et pire peut être que ses propres incertitudes, Guerrouj va devoir gérer la nouvelle certitude de ses rivaux décomplexés par ce résultat.
Parmi eux, il y a son dauphin de l'été dernier, Baala encore en progrès depuis sa deuxième place aux Mondiaux l'été dernier, Lagat, son grand rival depuis Sydney, et le nouveau venu Ramzi.
Marocain jusqu'en 2002, le "mercenaire de Casablanca", classé 98e dans la hiérarchie mondiale la saison dernière, a abaissé son record personnel de plus de huit secondes cet été pour devenir l'un des prétendants au podium olympique.
Le rendez-vous important pour Guerrouj maintenant est la réunion de Lausanne dès mardi, avec notamment la présence de Ramzi.
Pour l'instant, Guerrouj sait qu'il va jouer une carte décisive pour la suite de son été. Ou il choisit finalement de ne pas y aller et de rentrer travailler chez lui. Dans ce cas, il confirme ses doutes. Ou bien il décide de courir en Suisse, estimant que la course romaine était juste un accident. Et là, il peut très bien remettre les choses à leurs places en s'imposant. Ou alors perdre. Et là...
Comme son manageur Laurent Boquillet dépité dans les tribunes, El Guerrouj est sous le choc. Prostré dans la zone d'arrivée du Stade Olympique, le quadruple champion du monde du 1500 m est assis, groggy.
En l'espace d'une course, l'empereur des milers vient de vaciller, avec une huitième place indigne.
Jusqu'à présent, le Marocain contrôlait tout et surtout tout le monde.
Depuis 1995, une éternité en athlétisme, il avait remporté 81 de ses 83 courses sur 1500 m ou le mile, dont les 29 dernières.
Ses deux seuls revers sur ces distances, et pas des moindres, étaient jusqu'à présent les deux finales olympiques (1996 et 2000).
A court de forme
Sur la piste romaine, là même où il a battu les -toujours- records du monde du 1500 m (1998) et du mile (1999), Guerrouj a craqué. Explosé même.
Parti derrière le Français Mehdi Baala à la cloche, le Marocain a
accéléré comme d'habitude dans la ligne droite opposée. Mais au moment de passer Baala dans le dernier virage, il a calé laissant filer la meute emmenée par le représentant de Bahreïn, Rachid Ramzi, vainqueur, le Kenyan Bernard Lagat (2e) et Baala (3e) pour finir huitième.
Les explications à ce revers, Guerrouj a dû mal à les trouver sitôt la ligne franchie.
"Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je n'ai pas encore le rythme", avance-t-il timidement après de longues minutes de silence.
La chose certaine est qu'El Guerrouj est à court de forme.
Ascète de l'entraînement hivernal dans les montagnes marocaines, Guerrouj a été longuement arrêté cet hiver par des problèmes respiratoires, qui l'ont certainement gêné plus qu'il ne veut bien l'admettre.
Du coup, son début de saison estival a été retardé. Pour sa rentrée début juin dans une course pas vraiment significative, sa victoire en Espagne dans un temps modeste (3:36.46), excusé par la naissance de sa fille une semaine plus tôt, avait simplement éveillé les soupçons.
Lausanne capital
Mais cette fois, la chose semble plus sérieuse pour son premier vrai test. Son chrono romain (3:32.64) correspond à ce qu'il fait d'habitude pour sa première sortie importante. Seulement, cette dernière a habituellement lieu un mois plus tôt.
Alors a-t-il à 29 ans la capacité de combler ce retard à moins de cinquante jours du début des épreuves d'athlétisme aux JO d'Athènes ?
Et pire peut être que ses propres incertitudes, Guerrouj va devoir gérer la nouvelle certitude de ses rivaux décomplexés par ce résultat.
Parmi eux, il y a son dauphin de l'été dernier, Baala encore en progrès depuis sa deuxième place aux Mondiaux l'été dernier, Lagat, son grand rival depuis Sydney, et le nouveau venu Ramzi.
Marocain jusqu'en 2002, le "mercenaire de Casablanca", classé 98e dans la hiérarchie mondiale la saison dernière, a abaissé son record personnel de plus de huit secondes cet été pour devenir l'un des prétendants au podium olympique.
Le rendez-vous important pour Guerrouj maintenant est la réunion de Lausanne dès mardi, avec notamment la présence de Ramzi.
Pour l'instant, Guerrouj sait qu'il va jouer une carte décisive pour la suite de son été. Ou il choisit finalement de ne pas y aller et de rentrer travailler chez lui. Dans ce cas, il confirme ses doutes. Ou bien il décide de courir en Suisse, estimant que la course romaine était juste un accident. Et là, il peut très bien remettre les choses à leurs places en s'imposant. Ou alors perdre. Et là...