MONTRÉAL – Seul Québécois en action aux compétitions de tennis de table des Jeux olympiques de Londres, Pierre-Luc Hinse annonce sa retraite de la compétition. Après avoir pratiqué son sport depuis son enfance, il a décidé de consacrer son temps à ses études en anthropologie.

« Je sais qu’il y a beaucoup d’athlètes qui sortent de leur retraite pour faire un retour à la compétition, sauf que ce n’est pas mon intention. Ma priorité, c’est d’obtenir mon diplôme universitaire », indique celui qui étudie à l’Université Concordia et qui est originaire de Mont St-Hilaire. « J’ai 25 ans et c’est le temps! »

C’est en voyageant pour participer à différents tournois à travers le monde que Pierre-Luc Hinse a développé son intérêt pour son champ d’études. « Rencontrer plusieurs cultures et interagir avec les gens m’a toujours intéressé », explique le nouveau retraité qui n’a pas complètement délaissé le tennis de table, car il est désormais entraîneur à temps partiel au club Prestige, à Montréal. « Au club, les gens me demandent si je veux participer à d’autres tournois et il est clair dans ma tête que la réponse est non », explique-t-il en riant.

Un difficile parcours jusqu’aux Jeux olympiques

L’été dernier à Londres, Pierre-Luc Hinse a été éliminé au premier tour des tournois individuel et en équipe. En simple, il était opposé au Lituanien et 106e joueur mondial Matiss Burgis. Tirant de l’arrière 2-0, le Québécois a créé l’égalité et le match a été repoussé aux limites de la septième et ultime manche qui a été remportée par Burgis. Hinse, alors 305e raquette mondiale, garde malgré tout un bon souvenir de ce match, surtout qu’il sait le chemin qu’il a dû parcourir pour se rendre jusque-là.

« Pendant les deux dernières années, je me suis donné à fond pour me qualifier pour les Jeux. Je n’étais plus capable de soutenir la pression et le stress. Je n’aimais pas l’environnement au centre national d’entraînement et en jouant au niveau nord-américain, j’avais toujours quelque chose à perdre étant donné que j’étais parmi les meilleurs », poursuit celui qui aurait aimé se mesurer plus souvent à des pongistes internationaux.

« J’avais besoin d’une pause, sauf que si j’arrêtais, mon carding ou ma sélection olympique auraient pu être en danger. Ce sont les Jeux olympiques qui ont fait en sorte que j’ai pu tenir le coup. J’avais raté ma sélection pour Pékin par un seul match, alors je voulais vraiment bien me préparer pour Londres. »

Blessé à un genou au printemps 2012, Hinse a mentionné avoir subi de la pression de la part des dirigeants de Tennis de table Canada. « J’avais très mal, alors je m’entraînais moins, de peur d’aggraver ma blessure et cela ne leur faisait pas plaisir. Ils ont mis beaucoup de pression en me disant qu’ils pouvaient me remplacer par le joueur substitut. Oui, j’aurais aimé remporter mon match de premier tour aux Jeux, sauf que dans les circonstances, je suis content de ma performance », explique-t-il sans aucune amertume.

C’est donc l’esprit en paix que Pierre-Luc Hinse quitte le sport de haut niveau. Enthousiaste face à son nouveau défi, il sait qu’il n’aura pas la même poussée d’adrénaline en recevant une note d’examen que s’il avait réussi un coup gagnant dans un match serré.