La compétition chez les femmes en patinage artistique a encore une fois permis de mettre en lumière l'énorme talent que l'on retrouve en Asie. Mais au Canada, c'est la triste histoire de Joannie Ro



La compétition chez les femmes en patinage artistique a encore une fois permis de mettre en lumière l'énorme talent que l'on retrouve en Asie. Mais au Canada, c'est la triste histoire de Joannie Rochette, qui a retenu toute l'attention.

Le drame que vit la famille Rochette est maintenant bien documenté. La majorité des gens a été touchée de voir l'un de ses athlètes subir un tel choc à quelques heures de vivre son grand rêve mais tous ont été impressionnés par la capacité de résilience de la jeune femme de l'Île-Dupas.

L'analyste du patinage artistique à RDS, Alain Goldberg, ne s'attendait pas lui aussi à une prestation aussi solide de Rochette, qui se retrouve au cœur du deuil de sa mère. Avant la compétition, Goldberg disait que Rochette était la meilleure patineuse de l'histoire du Canada. Après la compétition, les événements lui donnent raison et il demeure bien assis sur ses positions. « Elle a démontré qu'elle était une des dames les plus exceptionnelles de notre société. On ne peut qu'être heureux pour elle et ce qui serait bien, c'est qu'elle soit le porte drapeau du Canada à la cérémonie de fermeture. »

Joannie Rochette a gagné une médaille de bronze sur la glace mais Patinage Canada a mérité une médaille d'or pour son encadrement. « Toute l'expertise de Patinage Canada a été mise à contribution. Je donne une médaille d'or de notre estime à Joannie et une médaille d'or à son entourage. »

Goldberg savait la jeune femme forte mais il n'allait pas jusqu'à imaginer qu'elle parviendrait à patiner avec une telle assurance qui lui a permis de monter sur la troisième marche du podium. « Dans les circonstances, c'est tout à fait exceptionnel ce qu'elle a fait. Dans des circonstances plus normales, elle aurait été capable d'aller plus loin. Elle aurait gagné une place mais pas deux parce que Yu-Na Kim était intouchable. »

En effet, la Coréenne était dans une classe à part. Elle a obtenu un pointage de 228.56, soit 23,06 points de plus que sa plus proche concurrente. Elle pourrait bien régner sur le patinage artistique durant encore de nombreuses années. Celle qui est vue comme une reine dans son pays, où elle a accumule une fortune en contrats de publicité, est un joyau pour son sport. « Yu-Na Kim est un ange descendu du ciel pour aider le patinage à être encore plus mythique. »

Selon Goldberg, la reine devrait garder son trône longtemps. En fait, il n'y a que la Japonaise Mao Asada, qui pourrait rêver déloger la Coréenne. « Même si les autres patineuses montent leur niveaux, elles ne la rattraperont pas. Asada pourrait la chauffer mais pour y arriver, elle devra être entrainée d'une autre manière parce que sa chorégraphie n'est pas à la hauteur. Si Asada avait Brian Orser dans son coin, ce serait une deuxième Kim.»

D'ailleurs le succès de Kim aux Olympiques est aussi un peu le succès du Canada puisque la jeune prodige est installée à Toronto où l'ancien champion patineur l'entraîne. « Son expertise est formidable pour le Canada et pour ses patineuses. Il est rare qu'un grand patineur devienne un bon entraîneur. »

Le niveau de patinage chez les femmes n'a pas fini d'augmenter et la compétition de Sotchi en 2014 promet déjà. On a vu Asada jeudi réussir le triple axel. Elle a d'ailleurs été la seule à le faire et elle l'a fait deux fois. « Le patinage sera encore plus loin et encore plus beau. »

L'autre Canadienne impliquée dans la compétition a terminé au 12e rang. On aurait pu s'attendre à mieux de Cynthia Phaneuf, qui a connu des ennuis avec son programme long. Selon Goldberg, elle devra apprendre à mieux gérer ses émotions et à mieux se concentrer. « Elle a été mieux qu'aux championnats canadiens. La problématique maintenant est de savoir comment elle va aborder son patinage et comme elle va le gérer intellectuellement. »