EDMONTON (AFP) - Le Tchèque Jan Zelezny entame sa quête d'un troisième titre, sans précédent au javelot, vendredi à Edmonton, à l'occasion de la huitième journée des Championnats du monde d'athlétisme riche de quatre finales, dont le 200 mètres dames avec l'Américaine Marion Jones.

A 35 ans, Zelezny a déjà tout gagné et notamment trois fois de suite l'or olympique. Athlète de l'année et membre du CIO après son triomphe de Sydney, le Tchèque n'a pas perdu sa faim de victoire et repris le chemin de l'entraînement.

S'il a limité ses sorties (cinq concours seulement), cela n'a pas empêché le recordman du monde de franchir la ligne des 90 mètres (91,24), comme ses principaux rivaux d'Edmonton: le Finlandais Aki Parvainen (92,41), le Grec Kostadinos Gatsioudis (91,27) et le Britannique Steve Backley (90,48).

Si elle est parvenu à éviter les pièges des deux tours précédents, Jones devrait logiquement gagner sa première médaille d'or canadienne pour un premier titre sur la distance. D'autant qu'elle a une double revanche à prendre: contre le sort (blessée à Séville) et contre l'échec du 100 mètres, même si sa tombeuse, l'Ukrainienne Zhanna Pintusevich, sera absente.

Le 400 mètres haies s'annonce très ouvert, surtout après l'élimination du champion olympique américain Angelo Taylor, en demi-finales. L'Italien Fabrizio Mori défend son titre face au Saoudien Hadi Soua'an Al-Somaily, vice-champion olympique, le Dominicain Felix Sanchez, meilleur performeur de l'année, sont autant de prétendants dans une finale sans Américain, pour la première fois de l'histoire des Mondiaux.

La "der" d'El Guerrouj

Sauf incident de parcours, le Marocain Hicham El Guerrouj devrait logiquement conclure avec un troisième titre consécutif sa carrière sur 1500 mètres, histoire de quitter la distance la tête haute pour étendre son règne sur le 5000 mètres.

Sans l'échec de Sydney, il aurait déjà franchi le pas. Il n'a donc pas l'intention de laisser passer l'occasion, d'autant que la mission a été facilitée par le forfait du Kenyan Noah Ngeny, l'auteur du coup d'Etat à Sydney.

En soirée, El Guerrouj pourra suivre ses futurs adversaires à travers la finale du 5000 mètres où Marocains et Kenyans se sont partagés les six derniers titres. Mais l'heure de gloire pourrait sonner pour les Ethiopiens, auteurs du doublé or-bronze à Sydney, sous la houlette de Million Wolde.

Le concours de hauteur sera une occasion de voir s'illustrer une première fois, en qualifications, les corps longilignes et gracieux de l'Ukrainienne Inga Babakova, tenante du titre, de la Suédoise Kajsa Bergqvist, championne olympique, et de la Bulgare Venelina Veneva, meilleure performeuse de la saison (2,04 mètres).

Les "hurdleuses" se disputeront les huit billets pour la finale du lendemain, tout comme les spécialistes du 800 mètres, dont la Mozambicaine Maria Mutola, championne olympique. Elle espère retrouver un trône mondial dont elle est privée depuis 1993.

Déjà à l'honneur sur 400 mètres, l'Afrique noire peut également entrer au palmarès du triple saut, grâce à la Camerounaise Françoise Mbando Etone.

Mehdi Baala, quatrième à Sydney, et Driss Maazouzi, septuple champion de France, constituent les meilleures chances tricolores sur 1500 mètres. Smail Sghyr, plus que Driss El Himer, peut prétendre à une place de finaliste, voire créer la surprise en se faufilant jusqu'au podium.