LAKE LOUISE, Alberta -- Qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il y ait du brouillard, Britt Janyk se sentira tout à fait à l'aise sur les pentes de la montagne de Whistler, en février prochain, à l'occ



LAKE LOUISE, Alberta -- Qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il y ait du brouillard, Britt Janyk se sentira tout à fait à l'aise sur les pentes de la montagne de Whistler, en février prochain, à l'occasion des épreuves alpines des Jeux olympiques d'hiver.

Car c'est à Whistler que la skieuse de 29 ans a grandi. Les Janyk s'y sont installés en 1995 et la résidence familiale se trouve à quelques centaines de mètres seulement de l'endroit où sera tracée la ligne d'arrivée du parcours de la descente féminine.

"C'est sûr que ça va aider. Whistler, c'est la montagne où j'ai appris à skier, a souligné Janyk lors d'une récente entrevue avec La Presse Canadienne. J'ai fait beaucoup de ski à cet endroit quand j'étais jeune et je connais le parcours vraiment bien."

Si elles seront plusieurs skieuses à souhaiter la météo la plus clémente possible, ce ne sera pas le cas de Janyk. Les athlètes de Whistler, qui ont souvent eu à composer avec une météo capricieuse au fil des ans, ont la réputation d'être plus fonceurs que les autres. Janyk n'y fait pas exception.

Cette athlète née à West Vancouver espère bien que les caprices de Dame Nature viendront décupler l'avantage local que lui conférera la tenue des épreuves de descente et du super-G sur sa montagne de prédilection.

Janyk a d'ailleurs remporté sa seule victoire en Coupe du monde à Aspen durant la saison 2007-08 alors que la neige tombait. Cet hiver-là, elle a aussi terminé quatrième lors d'une descente-test qui s'est déroulée à Whistler.

"Le parcours des femmes (aux JO) sera très technique, a indiqué Janyk. Il n'y aura pas beaucoup de sections plates, alors ce sera vraiment plaisant comme parcours. Ce seront assurément les filles plus fortes techniquement qui seront rapides."

Les skieuses et skieurs canadiens se sont entraînés à profusion à Whistler au cours des derniers mois, tout en refusant le même privilège aux athlètes des autres pays. Ce qui devrait se traduire par un avantage pour tous les coéquipiers de Janyk.

"Le fait de disputer les Jeux chez nous, dans notre pays, va apporter beaucoup de pression. Mais il s'agira de transformer cette pression, cette énergie que nous recevrons de la foule partisane, en énergie pour nous motiver et nous amener à disputer de bonnes courses, a affirmé Janyk. Ce sera là un avantage que ne ressentiront pas les skieurs des autres pays. Le défi sera de bien doser cette énergie.

"Je sais que je vais vivre une expérience comme aucune autre dans ma vie. Je veux savourer chaque moment, a ajouté Janyk. Ce sera une question de l'apprivoiser et de l'intégrer au reste de la préparation."

Elle revient de loin

La pression, Janyk connaît. Elle a subi la plus forte des pressions, à l'aube de la saison 2006-07, quand les dirigeants de Canada Alpin, las de la voir accumuler les résultats ordinaires, lui ont servi un ultimatum. On ne voulait plus d'elle dans l'équipe canadienne, à moins qu'elle ne débourse 25 000 $ pour couvrir les frais d'entraînement et de voyage.

Une façon détournée de l'inviter à abandonner. Ce qu'elle a refusé de faire. Elle a avancé la somme avec l'aide de ses parents, et répondu dès les semaines suivantes en récoltant deux quatrièmes places dans des super-G de la Coupe du monde disputés à San Sicario. Elle a par ailleurs terminé quatrième du super-G aux championnats du monde à Are, en Suède.

Si Janyk a réussi à relever la tête, c'est en adoptant une approche simplifiée. Elle reconnaît qu'il s'agit d'un cliché aux yeux de bien des gens. Mais pour elle, la clé réside vraiment dans sa capacité à y aller une course à la fois, un entraînement à la fois.

"Pour moi, c'est une chose très réelle, a-t-elle insisté. Je n'ai pas eu le plus facile des cheminements, alors je ne tiens jamais rien pour acquis. Pour moi, c'est toujours une question de concentrer mon énergie sur la prochaine journée."

Cette approche lui a permis de devenir l'une des têtes d'affiche de l'équipe canadienne féminine de vitesse, avec Emily Brydon et Kelly VanderBeek. Cette dernière, qui a terminé quatrième du super-G aux JO de 2006, est blessée et ne sera pas à Whistler. Janyk a toutefois ce qu'il faut pour assurer la relève, même si elle en sera à ses premiers Jeux en carrière.

"La clé pour moi, c'est de skier comme j'en suis capable, comme je le fais à l'entraînement, a-t-elle fait remarquer. Si je réussis ça, ça ne donne pas toujours nécessairement de bons résultats, mais d'habitude ça va me permettre de me retrouver parmi les 10 ou même les cinq premières.

"À la base, l'objectif reste pour moi d'aller sur la pente et de me sentir complètement 'branchée' sur le moment présent et mon ski."

Si Janyk accède au podium en février, ne soyez pas surpris de la voir réaliser des entrevues dans un français plus qu'acceptable.

"J'ai étudié en immersion française de la première à la sixième année à West Vancouver. Ma mère voulait que ses enfants apprennent une autre langue, a expliqué Janyk. Et depuis que je suis avec l'équipe canadienne, je m'efforce de parler français avec mes coéquipières québécoises."

Un allié de taille

Janyk a un autre allié de taille au sein de l'équipe canadienne masculine: son frère Michael, avec qui elle communique régulièrement par téléphone et par message-texte.

De deux ans le cadet de sa soeur, Michael s'est joint à la formation nationale quatre ans après son aînée, en 2000. Contrairement à Britt, qui se spécialise dans les épreuves de vitesse, Michael privilégie le slalom. Il compte un podium dans cette discipline, à Beaver Creek lors de la saison 2006-07.

"Je ne pourrais imaginer me retrouver sans lui, a affirmé Britt. Nous avons toujours été là l'un pour l'autre."