La marche compte de plus en plus d'adeptes en Amérique du Nord. Moins difficile sur le corps que la course à pied, il suffit de regarder le nombre croissant d'inscriptions de marcheurs à des distances telles que le demi-marathon ou le marathon pour s'en convaincre.

Malheureusement, dans les yeux de bien des coureurs, la marche demeure une activité ennuyeuse et trop facile. Pour nombre d'entre eux, seul un marathon couru vaut la peine d'être mentionné.

J'avoue avoir déjà eu ce genre de réflexion un peu simpliste il y a quelques années au sujet de ces marcheurs que j'observais franchir le fil d'arrivée d'une course que j'avais terminée depuis longtemps, tellement longtemps que j'avais eu le temps de retourner à mon hôtel prendre une bonne douche, faire une sieste, écrire ma chronique pour le RDS.ca et revenir ensuite à l'arrivée pour constater que des gens n'avaient toujours pas franchi le fil d'arrivée sept ou huit heures après le coup de départ. Je m'interrogeais alors toujours à savoir lequel d'entre nous avait le plus de mérite. Celui qui complétait la course de 42,2 km en moins de quatre heures ou le marcheur qui en avait besoin de trois ou quatre de plus pour terminer le boulot! Que ça devait être long et ennuyeux par moments!

La leçon de mon père

Ma perception de la marche à changé au cours des dernières années pour deux raisons. D'abord il y a mon père qui est un grand adepte de ce sport. Il marche beaucoup et sur de longues distances. Il a longtemps fait partie d'un club de marche et m'invitait régulièrement à essayer de le suivre, offre que je déclinais toujours poliment en invoquant d'excellentes excuses.

Pourtant, il y a une dizaine d'années, j'ai accepté de me lancer avec lui dans une journée de marche à l'île d'Orléans, là où j'ai grandi et où réside toujours ma famille. Avec mon père et un de ses amis marcheurs, nous devions faire le tour de l'île, soit 70 kilomètres en une seule journée. Papa m'avait indiqué de lui faire signe si j'avais besoin de me reposer puisqu'il jugeait mon entraînement inadéquat et doutait de ma bonne forme.

Ce sont mes bonnes manières qui m'avaient empêché de lui rétorquer qu'il faisait fausse route puisque, après tout, je venais tout juste de compléter le marathon d'Ottawa quelques semaines plus tôt et j'étais dans la meilleure forme de ma vie. Même ma sœur, médecin de profession et excellente coureuse, jugeait que Papa exagérait et m'avait demandé de garder un œil sur lui et de lui donner un coup de fil dès qu'il semblerait faiblir.

Nous avions pris le départ à 4 h du matin, en pleine noirceur, chargé chacun d'un lourd sac à dos contenant nos ravitaillements pour la longue journée de marche. Dès les premiers pas, j'ai compris,que ce serait une très longue journée. Nous marchions à près de neuf kilomètres à l'heure! Je croyais alors que les deux petits vieux voulaient m'en mettre plein la vue, mais non. Notre rythme serait soutenu et rapide tout au long de la journée. Lorsque je me suis arrêté une première fois pour une petite pause pipi derrière un arbre, les autres ne m'ont jamais attendu et c'est au pas de course que j'ai dû les rejoindre!

Dès le 20e kilomètre, des ampoules s'étaient développées sous mes pieds. Notre halte pour dîner, une pause de 30 minutes seulement, se fit au 46e kilomètre. C'est à la reprise que cela s'était véritablement gâté puisque tous les muscles de mes jambes me faisaient souffrir. J'ai alors pleinement réalisé que la marche et la course à pied étaient deux sports distincts ne sollicitant pas les mêmes muscles. J'avais le cardio pour marcher longtemps, mais c'est tout.

La fin de ma marche fut une lente agonie. J'ai même dû me résoudre à donner mon sac à dos à mon père pour qu'il le porte, quelle honte, le temps de me permettre de faire quelques kilomètres à la course plutôt qu'à la marche. J'ai parcouru les 10 derniers kilomètres sous une fine pluie glaciale à une moyenne inférieure à trois kilomètres à l'heure, sous le regard chagriné de ma femme et mes enfants qui m'imploraient de grimper dans la voiture tellement j'avais l'air d'une loque humaine. Ma marche était totalement désarticulée. Oui, la honte!

À la conclusion de mon chemin de croix, le petit rictus qu'affichait le visage de mon père me permit de comprendre que j'avais terminé cette longue marche de 70 kilomètres non sans avoir appris une bonne leçon. Ne jamais sous-estimer les marcheurs!

Team in Training

Team in TrainingMa perception de la marche a continué d'évoluer lorsque je me suis joint à Team in Training à titre de porte parole du chapitre montréalais il y a six ans. Team In Training est le programme d’entraînement caritatif le plus important et le plus couronné de succès au monde. Collectant des fonds pour la Société de leucémie et lymphome du Canada, TNT a formé quelques 575 000 participants et a recueilli plus de 1,5 milliard de dollars pour financer la recherche sur les cancers du sang et les services aux patients. En gros, les gens se joignant à TNT sauvent des vies, un pas à la fois, en marchant ou courant des demi-marathons ou marathons. Il est également possible de s'inscrire à des triathlons Ironman.

TNT offre des expériences clé en main, pour tout niveau d’athlète, dans des évènements locaux et internationaux. Tous les participants reçoivent de l'aide de nos entraîneurs et mentors pour les aider à sauver des vies.

Au cours des six dernières années, j'ai pu constater l'entraînement nécessaire et rigoureux des marcheurs qui se joignaient à ce merveilleux programme. J'ai réalisé qu'un dévouement total et un engagement sincère étaient nécessaires de leur part. Ils ont gagné mon respect.

Marathon de Montréal

Team in TrainingLa meilleure façon de véritablement goûter à la marche, c'est de l'essayer, et c'est ce que je vais faire dans quelques semaines au Marathon de Montréal. Team in Training m'a proposé de marcher ce marathon pour constater par moi-même ce que cela représente. C'est avec une grande joie que j'ai accepté de le faire et de porter le chandail aux couleurs de TNT. De plus, mon père sera à mes côtés lors de cette journée du 20 septembre. J'ai extrêmement hâte de vous faire vivre ma marche de 42,2 kilomètres puisque je serai très actif sur les médias sociaux et sur le RDS.ca.

Je vous lance également l'invitation. Il n'est pas trop tard pour vous joindre à TNT pour participer à mes côtés à la 25e édition du Marathon de Montréal, le plus grand événement de course au Québec. Que ce soit à la course ou à la marche, vous pouvez être assuré de vivre une journée inoubliable et pleine d'émotions. Il n'y a rien comme de se dépasser pour une bonne cause pour donner un sens à sa vie.

Vous seriez du spectaculaire départ donné depuis le pont Jacques-Cartier. Vous pourriez faire le plein de verdure et de vues imprenables sur les quartiers iconiques de Montréal en plus d'avancer au rythme de spectacles musicaux créant une ambiance électrisante tout au long de la distance que vous auriez choisie (5, 10, 21 ou 42 km). En plus, ça se passe au Québec, une course locale, ce qui vous permettrait de participer à un marathon prestigieux à petit prix sans avoir à quitter la province.

Allez faire un tour sur le site internet de Team in Training si ça vous intéresse (teamintraining.ca) ou téléphonez directement au bureau montréalais (514-875-1000) ou au bureau national (1-855-331-5318). Vous verrez, ils sont gentils!

Courir ou marcher un marathon tout en sauvant des vies. N'est-ce pas là un accomplissement total? Au plaisir de vous rencontrer le 20 septembre prochain mes chers amis.