Même s'il sait déjà depuis un bon moment qu'il participera aux Jeux olympiques de Pékin, Antoine Gélinas-Beaulieu ne le réalise pas encore.

Âgé de 29 ans, Gélinas-Beaulieu en sera à ses premiers Jeux après un long parcours en patinage de vitesse courte piste, une pause de trois ans du sport et un retour à la compétition en patinage de vitesse longue piste.

« C'est difficile à réaliser parce que nous sommes dans une bulle, parce que je ne peux pas le fêter avec ma famille et mes amis », a dit Gélinas-Beaulieu en visioconférence après le dévoilement du nom des 16 patineurs qui représenteront le Canada aux Jeux de Pékin.

« C'est probablement une fois rendu là-bas que je le réaliserai, que je vais l'absorber, que je vais comprendre l'ampleur de ce que j'ai accompli », a-t-il ajouté.

Gélinas-Beaulieu est l'un des sept patineurs canadiens qui en seront à leurs premiers Jeux olympiques.

Le Sherbrookois participera au 1000 mètres et au départ groupé. Cette dernière épreuve est au programme olympique depuis les Jeux de Pyeongchang en 2018 et il s'agit d'une course à départ simultané sur 16 tours qui inclut quatre sprints où des points sont accordés aux patineurs. Les trois premiers à franchir le fil d'arrivée montent sur le podium. Les autres sont classés selon les points récoltés au cours des quatre sprints.

« Quand j'étais jeune, on me demandait ce que je préférais entre le courte piste et le longue piste et je ne savais pas quoi répondre. Le départ groupé, c'est comme une combinaison des deux, a expliqué Gélinas-Beaulieu. Il y a le côté vitesse, le côté glisse du longue piste, avec le côté stratégique du courte piste pour les attaques, un peu comme on le voit au vélo. »

« Il faut penser à beaucoup de choses durant une course et suivre son instinct. J'aime ça patiner dans ces conditions. »

Gélinas-Beaulieu aimerait bien couronner ses premiers Jeux en gagnant une médaille et il croit avoir le potentiel pour le faire en départ groupé.

Sans établir d'objectifs précis, la directrice générale de Patinage de vitesse Canada, Susan Auch, a affirmé qu'elle croyait que les patineurs canadiens pourraient connaître la meilleure récolte olympique à Pékin. Le record canadien est de huit médailles aux Jeux de Turin en 2006, quand la délégation avait été menée par Cindy Klassen et ses quatre médailles individuelles en plus de celle en poursuite par équipes.

Laurent Dubreuil et Ted-Jan Bloemen seront deux des têtes d'affiche du côté masculin à Pékin.

Dubreuil, de Lévis, a remporté huit médailles en autant d'épreuves de 500 mètres sur le circuit de la Coupe du monde cet automne. Il a également réalisé le troisième meilleur chrono de l'histoire sur cette distance à Calgary le 10 décembre dernier.

Pour sa part, Bloemen, de Calgary, avait fait sa marque aux Jeux de Pyeongchang en gagnant l'or au 10 000 mètres et l'argent au 5000 mètres.

Comme une recrue à ses quatrièmes Jeux

Chez les dames, Ivanie Blondin, Isabelle Weidemann, toutes deux d'Ottawa, et Valérie Maltais, de Saguenay, seront notamment à surveiller à la poursuite par équipes.

Maltais en sera à sa quatrième participation aux Jeux olympiques, mais une première en longue piste après une longue carrière en courte piste. Elle a fait la transition après les Jeux de Pyeongchang pour pouvoir s'entraîner à Calgary aux côtés de son conjoint Jordan Belchios, membre de l'équipe masculine de longue piste.

Aujourd'hui âgée de 31 ans, Maltais compte se fier à son expérience et vise une médaille en poursuite par équipes et des top-10 au 3000 mètres et au départ groupé.

« Mon cycle olympique s'est déroulé par étapes, a raconté Maltais. La première année, je découvrais mon sport, mais je connais ma personnalité et je voulais bien performer. J'ai rapidement su que j'avais du potentiel dans la discipline. Est-ce que je croyais que c'était suffisant pour me rendre aux Jeux olympiques? »

« Je dirais que c'est vraiment pendant la saison en cours, lors des Coupes du monde, que j'ai senti que je continuais à m'améliorer, que j'étais capable de rivaliser contre les autres d'une manière plus calculée. »

Le patinage de vitesse longue piste se déroulera du 5 au 19 février à l'Anneau national de patinage de vitesse, communément appelé le Ruban de glace.

Petite déception pour De Haître

Patinage de vitesse Canada a dévoilé son équipe sans pouvoir organiser ses traditionnelles sélections en raison de la pandémie de COVID-19. Certains patineurs n'ont donc pas eu de dernière chance de remplir les critères pour obtenir leur billet pour Pékin.

Parmi eux, on compte Vincent De Haître, de Cumberland, en Ontario, qui espérait participer aux Jeux de Pékin en patinage de vitesse longue piste après avoir participé à ceux d'été de Tokyo, en cyclisme sur piste.

Le report d'un an des Jeux de Tokyo lui a toutefois compliqué la tâche dans son retour sur glace.

« Les Championnats canadiens étaient environ huit semaines après les Olympiques et les Coupes du monde, entre 10 et 14 semaines après les Jeux de Tokyo. Ce n'était pas long et je devais affronter les meilleurs au monde, a rappelé le Franco-Ontarien âgé de 27 ans. Si vous n'avez pas pratiqué le sport pendant trois ans et demi, c'est impossible de rivaliser avec eux. »

« Je m'attendais à être proche et d'avoir une chance aux sélections, mais ils ont été annulés en raison de la pandémie. Je me suis battu jusqu'à la fin. Nous aurons une bonne équipe qui aura de bonnes chances de briller aux Jeux olympiques. J'ai hâte de la voir aller. »

De Haître fait partie d'un groupe de cinq patineurs dans l'équipe de remplaçants. Ces derniers se rendront en Chine seulement si un malheur devait arriver à un coéquipier d'ici le début des Jeux.