RIO DE JANEIRO - La salle à manger du village des athlètes des Jeux olympiques de Rio de Janeiro sera plus grande que deux terrains de football et la cuisine attenante aura à elle seule la superficie d'un terrain, ce qui donne une idée de l'ampleur de la tâche qui y sera accomplie dans moins de trois mois.

« Nous voulons nous assurer qu'il y aura un peu de notre cuisine dans chaque médaille gagnée ou record abaissé », a déclaré Marcello Cordeiro, le directeur de la restauration des JO 2016, au cours d'un entretien avec l'Associated Press.

Au plus fort des Jeux, la cuisine du village des athlètes préparera 60 000 repas par jour à l'aide de 460 000 livres d'ingrédients frais livrés quotidiennement. Ces repas seront tous servis sur 4 millions d'assiettes biodégradables aux 18 000 athlètes, entraîneurs et membres du personnel des délégations.

Les convives auront le choix de cinq buffets pour répondre à leur inspiration du moment: brésilien, asiatique, international, des pâtes ou des pizzas. Des repas halal et casher seront également préparés afin de répondre aux besoins des athlètes de religions musulmane et juive. Les Coréens auront droit au kimchi épicé, mets traditionnel composé de légumes fermentés, livré directement de la maison.

Tout le monde pourra également essayer 40 variétés de fruits exotiques du Brésil, comme la pomme d'acajou, la baie d'açaï, la carambole, le kaki, la goyave et le fruit de la passion, souvent offerts pressés en jus délicieux, appelés sucos en portugais.

Les Jeux paralympiques compteront sur la même variété, bien que le nombre de repas et servis et de d'ingrédients utilisés seront moins importants.

« Nous sommes confiants que la cuisine brésilienne connaîtra un grand succès, tant que nous en ferons un peu plus pour être certain de ne pas en manquer, dit Cordeiro. Nous faisons de notre mieux pour servir le Brésil au monde entier. »

Afin de concocter les menus, Cordeiro et ses collègues se soumettront à une vingtaine de séances de dégustation avant l'ouverture de JO, le 5 août. Sept ou huit de ces séances ont déjà eu lieu.

Le village des athlètes sera composé de 31 tours d'habitation pour un total de 10 160 chambres. Il ne s'agit là que d'une partie des opérations de restauration des Jeux. Deborah Cordiner s'occupe de presque tout le reste, dont la nourriture servie aux athlètes sur les sites de compétition, celle pour les bénvoles ainsi que pour les visiteurs accrédités.

« Les défis sont toujours les mêmes: le transport, la quantité de nourriture », note Cordiner, une Écossaise qui a travaillé à tous les Jeux depuis ceux de Sydney, en 2000, sauf ceux de Salt Lake City et Sotchi.

Cordeiro se dit moins inquiet des menus - il compte sur un vingtaine de chefs, plusieurs provenant de l'extérieur du Brésil - que de la qualité de la nourriture, particulièrement celles qui auraient pu être en contact avec des stéroïdes qui pourraient faire en sorte que des athlètes ne soient accusés de dopage.

Parmi les plus utilisés, il faut noter le clembutérol, donné au bétail dans certains pays pour s'assurer du viande plus maigre.

« Afin de nous assurer que nos ingrédients ne contiennent pas de stéroïdes ou d'autres produits chimiques, nous devons veiller à ce que nos fournisseurs détiennent tous les certificats exigés par le gouvernement brésilien, précise Cordeiro. Les gens ne savent pas à quel point c'est compliqué de servir de la nourriture sûre. Nous savons que c'est un sujet très délicat, qui pourrait avoir un impact sur le résultat des athlètes. »

D'ailleurs, les athlètes n'ont pas le droit d'apporter leur propre nourriture dans la salle à manger du village, bien que plusieurs d'entre eux mangeront à l'extérieur, souvent aux centres d'entraînement mis sur pied par leur délégations

« Si un athlète apporte de la nourriture provenant de l'extérieur et est malade, on pourrait être blâmé, explique Cordeiro. Mais nous souvent pertinement que des athlètes peuvent aller n'importe où se procurer un hot dog et l'apporter ici. »