MONTRÉAL - L'olympienne canadienne Beckie Scott veut que les athlètes qui prendront part aux Jeux olympiques de 2016 auront l'assurance qu'ils n'affronteront pas des tricheurs.

La présidente du Comité des sportifs de l'Agence mondiale antidopage (AMA) a lu une série de propositions lors d'une réunion de son Conseil de fondation jeudi, et demandé que des actions soient posées dans la guerre contre les programmes de dopage systémiques et parrainés par des gouvernements étatiques.

La rencontre annuelle de l'AMA a attiré un grand nombre de journalistes, au moment où l'agence est confrontée à des révélations faisant état d'un programme de dopage à grande échelle en Russie.

Selon Scott, si les athlètes des autres pays ne peuvent obtenir l'assurance que les compétiteurs russes seront propres, ces derniers ne devraient donc pas être admis aux Jeux de Rio.

Scott était appuyée par d'autres représentants des athlètes lors de la réunion, incluant Edwin Moses, une ancienne vedette de l'athlétisme, et l'ancienne épéiste Claudia Bokel.

Plus tôt cette semaine, l'Agence a annoncé qu'elle lancerait une enquête sur le dopage en Russie, à la suite d'un reportage à l'émission d'affaires publiques "60 Minutes" au réseau CBS.

Lors de ce reportage, le dénonciateur Vitaly Stepanov a affirmé que plusieurs athlètes faisant usage de substances interdites, incluant trois médaillés d'or, ont participé aux Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi, en Russie.

De plus, un reportage publié dans le quotidien The New York Times a fait état d'agents russes échangeant des bouteilles contenant de l'urine pour aider des athlètes à Sotchi à ne pas se faire prendre en flagrant délit.

« Il y a beaucoup à faire, a plus tard déclaré Scott. Je crois que l'AMA a entendu l'appel des athlètes.

« C'était très puissant et clair, et appuyé par les athlètes dans la salle. Plusieurs athlètes de partout au monde, et de disciplines sportives diverses, nous ont demandé de présenter leurs défis, difficultés, craintes et inquiétudes ici aujourd'hui.

« Je pense que tout pays impliqué dans du dopage ne devrait pas participer aux Jeux. Ce n'est pas limité à la Russie », a aussi déclaré Scott, lorsque qu'un journaliste lui a demandé si la Russie devrait être admis à Rio.

Également jeudi, le Centre canadien pour l'éthique dans le sport (CCÉS) a de nouveau demandé à l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) et au Comité international olympique (CIO) de maintenir fermement leur position à l'égard de la suspension de la Fédération russe d'athlétisme des compétitions internationales et de son exclusion des Jeux de Rio cet été.

« L'IAAF doit faire un compte rendu sur l'admissibilité de la Russie aux Olympiques de Rio le 17 juin, a déclaré le président-directeur général du CCÉS, Paul Melia. Les athlètes sains du monde entier attendent de voir si l'Association fera preuve d'un véritable leadership et si elle fera ce qui est bien pour le sport sain. »

L'AMA, qui ne compte qu'un seul enquêteur à temps plein, a amorcé un processus visant à embauche un enquêteur chef qui travaillera à partir des quartiers généraux de l'agence, à Montréal, afin d'en apprendre davantage sur les cas de dopage systémique. L'agence espère aussi encourager les dénonciateurs à aller de l'avant et s'assurer qu'ils soient protégés contre toute forme de représailles.