LAUSANNE, Suisse - Deux jours avant que ne soit rendu public un nouveau rapport sur le dopage en Russie, le Comité international olympique (CIO) a décidé mercredi de prolonger les sanctions provisoires imposées au pays en raison des allégations de dopage systématique et de camouflages qui pèsent contre lui.

La commission exécutive du CIO a déclaré que les sanctions imposées le 19 juillet ont été prolongées jusqu'à «nouvel ordre». Les mesures prises contre la Russie l'été dernier devaient initialement s'appliquer jusqu'à la fin de l'année. Elles ont été imposées à la suite de la parution du premier rapport de l'enquêteur de l'Agence mondiale antidopage (AMA) Richard McLaren, dans lequel il est fait mention d'un système de dopage mis en place par l'État russe.

En raison de ces sanctions, le CIO ne mettra pas sur pied, ni ne reconnaîtra un événement sportif tenu en Russie. De plus, le CIO a prié toutes les fédérations de sports d'hiver inscrites au programme olympique de «mettre sur la glace leurs préparatifs en vue d'événements majeurs devant avoir lieu en Russie», dont des championnats du monde et des étapes de la Coupe du monde, et de «chercher activement d'autres alternatives».

La commission exécutive du CIO a émis un communiqué qui explique sa position avant que ne soit publier vendredi le deuxième et dernier rapport McLaren sur scandale du dopage russe.

Le premier rapport de l'avocat canadien, émis en juillet, avait mené l'AMA à recommander l'exclusion de la Russie des Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Le CIO a rejeté cette recommandation, laissant plutôt les fédérations internationales décider quels athlètes russes pourraient y prendre part.

Le rapport de vendredi devrait porter sur les preuves de dopage organisé en Russie, particulièrement autour des Jeux de Sotchi, ainsi que sur les allégations d'échanges d'échantillons contaminés d'athlètes russes, dont des médaillés, pour des échantillons exempts de tout produit dopant par un trou dissimulé dans le mur du laboratoire antidopage utilisé lors des derniers Jeux d'hiver.

Le CIO a dit de ces allégations qu'elles «touchaient au coeur des Jeux olympiques et se voulaient une attaque fondamentale sur son intégrité».

La commission exécutive du CIO a indiqué que des vérifications devront être faites, c'est-à-dire que les preuves de McLaren devront être évaluées et que ceux impliqués _ dont les athlètes et le ministère russe des Sports - doivent avoir "le droit d'être entendus".

Une fois les enquêtes complétées, le CIO «prendra les mesures et imposera les sanctions appropriées», qui pourraient aller jusqu'à la suspension d'athlètes des JO et de l'exclusion des dirigeants impliqués, y compris des dirigeants gouvernementaux et de leur entourage, précise le communiqué.

Le CIO a ajouté que les fédérations internationales ont aussi l'autorité de sanctionner les athlètes et leur entourage, voire suspendre des fédérations nationales.

Le Rapport McLaren sera transmis à deux commissions d'enquête du CIO. L'une étudie les allégations de dopage étatique systématique en Russie, tandis que l'autre enquête sur les athlètes et les échantillons de tests antidopage.