MONTRÉAL - La Maison olympique canadienne a été inaugurée avec faste au centre-ville de Montréal, jeudi soir.

Marcel Aubut, président du Comité olympique canadien et maître d'oeuvre de ce projet, a livré un discours chargé d'émotion devant plusieurs dignitaires, dont le président du Comité international olympique, Thomas Bach, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, le ministre fédéral de l'Agence de développement économique pour les régions du Québec, Denis Lebel, et le maire de Montréal, Denis Coderre, entre autres.

« On réalise un rêve qu'on caressait depuis plusieurs années, a-t-il d'abord lancé, avant de recevoir des mains de Bach le trophée du Président du CIO pour son implication au sein du Mouvement olympique. Le COC a maintenant sa maison, bravo! »

Illumination de la Maison olympique canadienne

Avant de couper le ruban d'inauguration, les deux présidents ont dévoilé les anneaux olympiques situés sur la place de la Rencontre, qui jouxte l'édifice situé au 500 René-Lévesque Ouest. À l'autre extrémité, on retrouve un superbe monument, composé d'un ruban d'acier inoxydable qui entoure une flamme olympique faite de diodes électroluminescentes (DEL). Sur ce monument, les noms des 1300 médaillés olympiques canadiens y ont été gravés, « comme sur la coupe Stanley », a rappelé Aubut.

« C'est tout un honneur, a indiqué la hockeyeuse Marie-Philip Poulin, médaillée d'or en 2010 et 2014. On ne le réalise pas toujours pleinement présentement parce qu'on est 'en plein dedans', mais je pense que de pouvoir revenir dans quelques années et de retrouver son nom sur ce monument sera bien émouvant. »

« Je trouve que c'est un gros témoignage d'appréciation de ce qu'on a fait, a pour sa part fait valoir Isabelle Charest, détentrice de trois médailles - une d'argent, deux de bronze - en patinage de vitesse sur courte piste. Je pense que ça pourra inspirer des jeunes athlètes. Il faut voir comment les gens réagissent en voyant les noms des joueurs gravés sur la coupe Stanley. Ils pourront maintenant le faire avec les médaillés olympiques. »

Marcel Aubut ne fait rien à moitié

Le plat de résistance de cette soirée était réservé pour la toute fin, alors que les anneaux olympiques situés sur le toit de l'immeuble ont été illuminés peu avant 22 h 30 - « pour l'éternité », a souligné avec enthousiasme Aubut -, faisant de Montréal la seule autre ville dans le monde avec Lausanne, site du siège social du CIO en Suisse, à posséder des anneaux olympiques illuminés en permanence.

Festival olympique

La soirée a été un véritable festival de l'olympisme. Le public a été convié à une immense fête sur le boulevard René-Lévesque, fermé entre St-Alexandre et Robert-Bourassa pour l'occasion. Sur place, il a pu rencontrer plusieurs olympiens - 267 en tout - avant d'assister à un spectacle au cours duquel s'est notamment produit le Cirque du Soleil.

« Je pense que cette journée-là va passer à l'histoire, a déclaré France St-Louis, médaillée d'argent des Jeux de Nagano, en 1998. (...) C'est à Montréal, chez nous, c'est quelque chose. Je me souviens, c'était au Stade olympique, dans la cave, sans fenêtre, le bureau du COC. On dira ce qu'on voudra, Marcel Aubut en a défoncé des portes. »

« Quand tu sais que Marcel Aubut est derrière un événement, tu sais que ça va être gros, mais c'est vraiment plus gros que je pensais! », a ajouté Poulin.

Journée chargée

Cette inauguration est venue couronner une journée fort chargée pour MM. Aubut et Bach, médaillé d'or au fleuret par équipe lors des Jeux de Montréal. Ils ont d'abord déjeuné en compagnie du maire Coderre à l'Hôtel de ville, avant de visiter le siège social de l'Agence mondiale antidopage.

Puis, lors du dîner-conférence Sport mondial, Bach n'a pas manqué de souligner l'apport du Canada et de son comité olympique à l'olympisme au cours d'une allocution inspirante et teintée d'humour.

Dévoilement des anneaux olympiques

« Cet événement envoie un message fort quant à l'engagement du Canada envers le Mouvement olympique », a souligné le président Bach devant quelque 2000 représentants de la communauté des affaires.

Les athlètes qui ont participé à cette journée étaient unanimes: la présence de cette maison olympique à Montréal ne pourra qu'offrir une plus grande visibilité au Mouvement olympique et aux sports qui le composent.

« Quand j'étais jeune, j'ai été inspirée par des images de Nadia Comaneci et de Greg Joy, qui avaient gagné des médailles aux Jeux de Montréal, s'est rappelée la plongeuse Annie Pelletier, médaillée de bronze au tremplin de trois mètres aux Jeux d'Atlanta, en 1996. Alors, la venue d'événements de cette envergure dans une ville peut être inspirante (...) mais il n'y avait rien vraiment de tangible, où on pouvait faire une sortie scolaire, par exemple, pour être encore plus près du sport olympique. Je pense que la Maison olympique va aider les jeunes à découvrir de nouvelles disciplines.

« Le but n'est pas d'en faire tous des athlètes olympiques, mais de leur faire découvrir une passion, a-t-elle résumé. J'espère que ça va leur léguer de belles valeurs, de belles habitudes de vie et leur donner envie de faire du sport. »

« Je crois que c'est un symbole public important, qui indique que le Canada a une place spéciale dans le Mouvement olympique, a quant à lui noté Joy, médaillé d'argent en saut en hauteur aux Jeux de Montréal. Le pays a organisé trois Jeux, qui ont tous connu de grands succès à mon avis. »