GUADALAJARA, Mexique - Pour les 493 athlètes canadiens qui sont présentement au Mexique, à Guadalajara pour la plupart, les Jeux panaméricains 2011 seront une occasion de se mesurer à des athlètes de pointe d'autres pays et de voir où ils en sont dans leur développement. Mais pour plusieurs d'entre eux, les plus jeunes surtout, ce sera aussi une opportunité de goûter pour la première fois à l'atmosphère de grands jeux multisports.

L'expérience qu'ils vivront au cours des 17 prochains jours, que ce soit à la cérémonie d'ouverture de vendredi ou lors des compétitions qui dureront jusqu'au 30 octobre, sera profitable à tous ceux et celles qui se retrouveront aux Jeux olympiques de Londres dans moins d'un an.

« Les Jeux panam, c'est le même principe que les Jeux olympiques », a souligné jeudi Sébastien Michaud, un athlète en taekwondo qui a pris part aux Jeux panaméricains de 2007 à Rio, au Brésil, puis aux JO de Pékin, en Chine, l'année suivante. «Il y a le village et des athlètes de tous les sports, il y a la cérémonie d'ouverture et de fermeture, alors c'est sûr que ça donne un bonne idée de quoi auront l'air les Jeux olympiques.

« Pour quelqu'un qui n'a jamais vécu ça, c'est quelque chose. Dans notre équipe, Siddartha Bhat en est à ses premiers grands jeux et il est vraiment excité en ce moment», a dit l'athlète de Québec du coéquipier torontois de 21 ans qu'il va côtoyer au cours de la prochaine semaine à Guadalajara. »

« Vivre une expérience de ce genre avant des Jeux olympiques, c'est crucial», a expliqué Curt Harnett, un olympien qui agit comme chef de mission adjoint au sein de la délégation canadienne des Jeux panam 2011. Un athlète de haut niveau, qui a même été champion du monde, peut avoir beaucoup d'expérience dans les compétitions d'envergure de son sport... Mais dans les jeux multisports, l'environnement est très différent. Il faut notamment composer avec un système de transport organisé, alors qu'habituellement un athlète pourra quitter et revenir à l'hôtel à sa guise. Il y a aussi l'immensité du village, avec ses milliers d'athlètes et les mesures de sécurité, qui font en sorte que tu dois souvent faire la queue, par exemple pour obtenir une bonne table pour le repas. »

« Dans les compétitions, d'habitude, c'est une approche plus individuelle alors qu'à des grands jeux, toutes les facilités et le personnel sont sur place, a par ailleurs fait remarquer Michaud. Il y a toujours quelqu'un pour t'aider à régler ton problème, quel qu'il soit. »

« Aussi, on n'est pas habitué d'être avec les athlètes des autres sports comme ça, et c'est plaisant parce que toute l'équipe canadienne est ensemble, a ajouté Michaud. Ce ne sont pas des gens qu'on a l'occasion de croiser souvent, mais tout le monde est sympathique. (Mercredi) on a discuté avec les membres de l'équipe de hockey sur gazon. On s'est informé sur le sport de l'autre, le contexte dans lequel ils vont évoluer ici… »

« Les premiers grands jeux, c'est plaisant aussi parce que tu vois tout le monde et rien qu'à leur aspect physique, tu peux souvent deviner quel sport ils pratiquent, a raconté Michaud. Les gymnastes sont petites et jeunes, alors c'est assez facile de les repérer, tandis que ceux qui font du judo ou de la lutte ont les oreilles un peu enflées… Les joueurs de water-polo se tiennent ensemble et ils sont tous grands, tout comme les joueurs de volleyball. »

« Il est important d'emmagasiner toute cette expérience, d'apprendre à être flexible et malléable, a résumé Harnett. Il est important d'emmagasiner l'expérience là où on le peut, pour pouvoir mieux se préparer par la suite. »

« Bien des athlètes ont déjà une excellente capacité d'adaptation, a ajouté le triple médaillé olympique en cyclisme. Mais c'est comme la compétition: tu as beau t'entraîner autant que tu veux, il n'y a rien de mieux que l'expérience que tu vis dans un contexte de compétition. C'est un peu la même chose quand un athlète participe à des Jeux panam ou du Commonwealth. Ça lui permet de vivre des choses dans le feu de l'action, quand ça compte. Tu apprends des choses que tu n'oublieras jamais. Tu les gardes avec toi et tu bâtis là-dessus. »

Savourer quand même

Les grands jeux sont aussi une occasion de goûter à une expérience humaine unique. Aux yeux des dirigeants du Comité olympique canadien, il n'est pas question d'empêcher les athlètes de la savourer.

« Absolument pas, a reconnu Harnett. Si nous avons autant de personnel et de bénévoles qui viennent sur place aussi tôt avant des jeux, c'est pour s'assurer que les athlètes ne soient pas directement confrontés aux tracas qu'il pourrait y avoir. »

« On a tout ce dont on a besoin dans le village, alors c'est rare qu'on en sort, sauf pour aller à nos compétitions ou à nos entraînements, a indiqué Michaud. À Pékin, quand même, j'avais pris le transport public pour aller voir (le kayakiste canadien) Adam van Koeverden en compétition. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé là, mais j'ai pris l'autobus avec des Chinois qui poussaient les gens pour rentrer. On n'avait pas d'espace pour respirer, c'était très compact. »

« Ici, j'imagine qu'on va sortir du village le dernier soir avant de retourner à la maison, a affirmé l'athlète né à Joliette il y a 24 ans. Pour l'instant, je me concentre sur ma perte de poids et les entraînements. »