Geoffroy Bessette et l'équipe canadienne de handball en bonne posture
Jeux panaméricains dimanche, 19 juil. 2015. 18:19 mercredi, 11 déc. 2024. 13:30
TORONTO – Quand il a découvert le handball par pur hasard à l’âge de 13 ans, Geoffroy Bessette ne pouvait s’imaginer qu’un jour il en serait à ses troisièmes Jeux panaméricains à Toronto, devant des gradins remplis de partisans canadiens.
L’athlète de 32 ans, qui enseigne l’éducation physique au Collège Ahuntsic, était en feu dimanche! Il a trouvé le fond du filet 11 fois pour l’équipe nationale qui a remporté son deuxième match de la ronde préliminaire 28-25 sur la République dominicaine. La rencontre était un moment crucial du tournoi pour les joueurs la formation locale, car après une défaite de 34-17 contre le Brésil en début de tournoi, il leur fallait absolument une victoire pour demeurer dans la course.
« C’était vraiment serré. Nous sommes vraiment contents, c’est une belle victoire. Tout au long du match, nous avons gardé la même mentalité. Nous avons pris du temps avant d’entrer dans le match, mais à partir du moment où notre défense a réussi à s’établir, nous avons pris le rythme du match en montant le ballon plus rapidement. Ç’a été déclencheur », a commenté Bessette.
Les deux équipes ont tenu les partisans en haleine durant toute la rencontre. À la mi-temps, le Canada tirait de l’arrière 12-14. Durant toute la deuxième moitié de la joute, les deux alignements se sont échangé le momentum.
À cinq minutes du coup de sifflet final, le Canada ne menait que 26-23. Les Dominicains ont eu quelques bons moments devant le but canadien, mais l’homme de confiance de l’unifolié, Jonathan Leduc, a monté la garde. Il a même reçu une ovation de la foule après un arrêt spectaculaire.
« Nous avions fait beaucoup de séances vidéos avant le match et je pensais trop en première demie. Dans la deuxième moitié du match, je me suis plus fié à mon instinct et ç’a bien fonctionné jusqu’à la fin du match. La République dominicaine est une équipe que nous devions battre.
Maintenant le prochain match sera déterminant », a indiqué le gardien de but.
Maintenant le moment passé, les représentants de l’unifolié doivent vaincre l’Uruguay mardi pour avoir une chance de poursuivre vers la ronde des médailles. Comme le tournoi ouvre une place aux Jeux olympiques de Rio à l’équipe gagnante, la compétition est féroce. « Ce sont des gars athlétiques (les joueurs de l’Uruguay) qui font du jeu individuel. Il faudra être plus conservateurs en défense, plus soudés et perdre moins de balles à l’attaque », a analysé Leduc.
Un adon qui devient une passion
Pour Bessette, le handball était plus une obligation qu’un choix au départ. « C’est vraiment un pur adon. Je jouais au baseball l’été et je me cherchais un sport à pratiquer l’hiver. Ç’a adonné qu’à la polyvalente où j’allais, c’était le seul sport qui se donnait. Un peu par dépit, j’ai commencé à jouer au handball et toutes ces années plus tard, je suis encore là », a raconté le passionné.
Diplômé en éducation physique, il enseigne maintenant les rouages de sa discipline au niveau collégial. « Ça me permet de faire découvrir mon sport qui n’est pas le plus connu. Nous organisons des tournois intercollégiaux, mais ce n’est pas toujours évident. Disons que nous partons de pas grand-chose, mais ce n’est pas grave ! Nous avons beaucoup de plaisir et nous aimons jouer. C’est ça qui est important ! » a dit le joueur qui a grandit à Brossard.
Il fait partie des nombreux vétérans de l’équipe canadienne et s’implique beaucoup auprès des plus jeunes joueurs. « Je pense que c’est assez intéressant au niveau de la relève. Nous avons quelques joueurs qui jouent en Europe. Le but c’est de les développer avec les équipes du Québec. C’est encore du travail de fond, mais ça s’en vient. Nous travaillons fort là-dessus et espérons faire une bonne performance aux Jeux cette semaine pour donner de la visibilité au sport. »
Même si beaucoup se tournent systématiquement vers l’Europe pour pratiquer le handball, Bessette a fait la preuve que les joueurs québécois peuvent faire leur place dans l’équipe nationale en restant dans leur province et conserver un niveau compétitif. « En fait, c’est sûr qu’au Québec le handball demeure amateur. En Europe il y a des ligues professionnelles donc il y a une possibilité de performer à un plus haut niveau. Par contre, il y a moyen de développer des joueurs au Québec. Nous en avons fait la preuve dans les dernières années. »
Et pourquoi le handball est-il un sport à découvrir ? « Parce que c’est rapide, nous pouvons marquer plein de buts, il y a des contacts… C’est tout ce que les Nord-américains aiment ! Tous mes étudiants sortent du cours de handball et adorent ça. Ils n’ont juste pas de place où aller jouer. Il faut développer des entraineurs et des clubs pour faciliter l’accessibilité. »
Le joueur québécois commence très jeune à développer la relève. Son fils, haut comme trois pommes, suit déjà les traces de son père. Il était d’ailleurs au match pour l’encourager. « Mon petit gars est déjà initié. Nous avons un but et des ballons à la maison. Même si je m’entraîne moins souvent que je devrais parfois, il me fait des entrainements maison! »