TORONTO – Un duel de lanceurs a marqué samedi la finale du tournoi masculin de softball des Jeux panaméricains, un match que les Canadiens ont remporté 2-1 face aux Vénézuéliens à Ajax, enlevant le titre des Amériques deux semaines après avoir obtenu la couronne mondiale.

Le Terre-Neuvien Sean Cleary a limité les Sud-Américains à trois coups sûrs et trois buts sur balles en sept manches, comme son vis-à-vis Erick Urbaneja, mais lui en six manches de travail. Clearly a aussi retiré six frappeurs sur des prises, quatre de plus que le Vénézuélien.

Le voltigeur québécois Mathieu Roy a soutiré deux buts sur balles à Urbaneja. Premier frappeur, il a été retiré sur une balle frappée au premier but en première, mais a atteint les sentiers en quatrième et en sixième manche. Il est venu croiser le marbre à sa deuxième présence sur les buts, quand Brad Ezekiel, également de Terre-Neuve, a catapulté la balle par-dessus la clôture du champ centre.

« Mon travail est de me rendre sur les buts et je m’y suis rendu deux fois sur trois. J’ai été agressif un peu à ma première apparition. Par la suite, j’ai été un peu plus patient et ç’a payé », s’est réjoui l’athlète de Saint-Gervais, qui a par ailleurs frappé sept coups sûrs, maintenu une moyenne au bâton de ,438 et croisé le marbre à six occasions en sept rencontres dans le tournoi.

La formation nationale l’a emporté à ses sept sorties, cinq fois en ronde préliminaire, 2-0 en demi-finale contre les Argentins et samedi soir. Elle a marqué 37 points et n’en a accordés que 14.

« Nous étions les favoris après notre performance aux Championnats du monde. Je pense que nous avons très bien géré le tout, a affirmé Roy. Nous étions très confiants, ça nous a donné un petit avantage. Chaque joueur connaissait son rôle et l’a accompli parfaitement. Ç’a été un beau travail d’équipe. »

Les Vénézuéliens, médaillés de bronze aux mondiaux de Saskatoon au début du mois, ont paru frustrés à plusieurs occasions dans la rencontre, notamment après le dernier retrait, alors que plusieurs d’entre eux s’en sont pris verbalement et ont bousculé des joueurs du pays lors d’une mêlée.

« Ça fait quelques fois que nous les affrontons dans des matchs cruciaux. Nous les rencontrons toujours aux Championnats panaméricains. Aux Championnats du monde il y a deux semaines, nous avions obtenu une victoire assez convaincante de 10-0 en demi-finale. Je pense qu’ils voulaient prendre leur revanche, mais nous étions affamés. Cette année, honnêtement, nous avions une équipe pour tout gagner. »

Les arbitres ont fait plusieurs mécontents du côté des perdants. Ils ont notamment expulsé l’arrêt-court Yeider Chirinos dès la première manche, après que celui-ci ait discuté trop intensément à leur goût.

« La zone des prises était très, très grande. En tant que frappeur, il faut que tu t’ajustes », a aussi noté Roy, qui a été le premier représentant du pays à atteindre le premier but... en quatrième.

« Notre entraîneur-chef nous a réunis avant le début de la quatrième manche et nous a demandé de faire des ajustements. Sa balle tombante marchait bien. Il fallait être un petit peu plus patient, attendre cette balle-là. Le circuit de Brad, c’était sur une balle tombante justement. Il a fait un très bon ajustement et ç’a payé. »

Vaincus 2-0 par les Vénézuéliens dans le duel qualificatif pour la finale, les Argentins ont mis la main sur la médaille de bronze.
Semi-professionnel dans l’État de New York

Membre du programme national depuis 2010, le voltigeur de gauche a été initié à la balle rapide quand il était tout jeune par ses parents, eux-mêmes d’anciens joueurs.

Il tire maintenant un petit revenu de sa passion, lui qui évolue pour les Gremlins de New York, une équipe qui participe à plusieurs tournois du congrès international de softball (ISC).

« C’est ma quatrième année avec eux. Nous sommes classés troisièmes au monde en ce moment. Aux Championnats de l’ISC, en août, nous avons de bonnes chances de remporter les grands honneurs. »

« Je compare ça un peu au circuit de l’ATP, puisque les gens connaissent plus le tennis, explique Roy. Nous nous promenons un peu partout en Amérique du Nord. Nous affrontons sensiblement les mêmes équipes à chaque tournoi. »

« Les meilleures formations et joueurs au monde se regroupent là, poursuit-il. C’est semi-professionnel parce que nous ne vivons pas de ça. »

En Indiana, du 8 au 15 août, l’athlète de 26 ans retrouvera des visages connus. « C’est spécial parce que je vais jouer contre plusieurs gars de l’équipe canadienne. Nous sommes éparpillés un petit peu dans tous les clubs qui y seront. »

Le préparateur physique au sein du programme sport-études baseball du cégep Champlain St. Lawrence prendra ensuite part aux Championnats canadiens qui auront lieu sur ses terres, à Sainte-Claire et Saint-Gervais, dans Bellechasse.

« C’est une compétition qui me tient beaucoup à cœur. On va essayer d’aller chercher une médaille », conclut Roy.