TORONTO - Pour la paire canadienne de nage synchronisée formée de Jacqueline Simoneau et de Karine Thomas, la journée du samedi 11 juillet est probablement encerclée sur le calendrier.

Simoneau, de Saint-Lambert, et Thomas, de Gatineau, pourraient alors obtenir leur laissez-passer pour les Jeux olympiques de Rio en 2016, à condition qu'elles remportent la médaille d'or à l'issue du programme libre de l'épreuve en duo en nage synchronisée.

Élise Marcotte, double olympienne en nage synchronisée qui agit maintenant à titre d'adjointe au chef de mission, a souligné l'importance d'une compétition comme les Jeux panaméricains dans la formation des jeunes athlètes qui aspirent aux Jeux olympiques. Elle fut elle-même double médaillée d'or des Jeux panaméricains de 2011 à Guadalajara en compagnie de Marie-Pier Boudreau-Gagnon.

« Pour les nageuses, les Jeux panaméricains leur permettent de vivre une expérience incroyable, en plus de créer des liens au sein même de la délégation canadienne avec les athlètes de tous les autres sports », a-t-elle expliqué.

Simoneau, qui n'est âgée que de 18 ans, est la plus jeune athlète de l'équipe, tandis que Thomas est la seule représentante de l'unifolié à avoir participé aux Jeux panaméricains de Guadalajara en 2011 et aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

« Ce sont mes premiers Jeux panaméricians, donc c'est assez spécial, mais d'être ici, à la maison, c'est encore plus particulier », a confié Simoneau, qui participera également à l'épreuve par équipes, qui se déroulera simultanément les 9 et 11 juillet.

« Les deux épreuves (en duos et en équipes) sont à surveiller ici », a mentionné Marcotte, une ex-athlète âgée de 26 ans qui a terminé quatrième en duo avec Boudreau-Gagnon et quatrième par équipes aux Jeux de Londres.

"Il y a de gros potentiels de médailles, assure-t-elle. On sait que c'est une équipe qui est en renouvellement depuis les Jeux de Londres. C'est la troisième année qu'elles sont ensemble - il y a eu évidemment quelques changements dans l'équipe en cours de route - et je crois que de les voir grimper sur le podium est très réaliste. »

Outre Thomas et Simoneau, Annabelle Frappier, de Saint-Hyacinthe, Lisa Mikelberg, de Montréal, et Marie-Lou Morin, de Westmount, figurent parmi les neuf athlètes qui composent l'équipe canadienne de nage synchronisée.

Une entraîneuse « passionnée »

La controverse entourant l'entraîneuse du club Montréal Synchro Karine Doré, qui a fait l'objet de trois plaintes d'athlètes devant la Fédération canadienne de nage synchronisée au début du mois de juillet en raison de son comportement, a fait des vagues jusqu'à Toronto.

Au début du mois de juillet, le quotidien La Presse a recueilli les témoignages d'ex-nageuses qui ont été supervisées par Mme Doré et qui lui reprochaient ses sautes d'humeur parfois violentes. Rafaëlle Valiquette, la nageuse qui a porté plainte contre Mme Doré, ainsi que deux autres athlètes, auraient notamment souffert « d'anorexie » et « de crises de panique ».

Marcotte a brièvement discuté de la situation avec La Presse Canadienne.

« Karine a été mon entraîneuse en 2006 et en 2007, en préparation pour les Championnats du monde et les Jeux panaméricains de Rio, a indiqué Marcotte, qui a annoncé sa retraite sportive après les Jeux de 2012. Elle était aussi l'entraîneuse-adjointe de l'équipe canadienne.

« Karine, c'est une entraîneuse qui est passionnée... mais je ne suis pas au courant de tous détails dans cette histoire, a-t-elle rapidement ajouté, visiblement mal à l'aise. La seule partie de l'histoire que je peux raconter, c'est celle à laquelle j'ai pris part. »

Marcotte, de L'Ancienne-Lorette, n'a pas nié l'existence de l'anorexie chez certaines athlètes qui pratiquent la nage synchronisée, mais selon elle le problème est plus profond.

« En fait, c'est un problème de société, ce n'est pas seulement visible dans la nage synchronisée malheureusement, a-t-elle dit. Pour régler ce problème en nage synchronisée, il faut continuer d'éduquer les athlètes et leur donner des outils pour y parvenir. Vous savez, c'est un sport difficile, car on est en maillot de bain... Et puis, bien manger, c'est important pour être en santé. »