Lamine Diack, le patron déchu de l'athlétisme mondial, a été de nouveau interrrogé par la juge d'instruction française qui l'a mis en examen dans l'enquête sur l'attribution des Jeux olympiques de Rio-2016 et Tokyo-2020.

L'ancien patron de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) et ancien membre influent du Comité international olympique (CIO), a été mis en examen le 27 mars 2019 pour corruption dans les attributions de ces deux éditions des JO, mais aussi dans les processus d'attribution des Mondiaux d'athlétisme de Pékin en 2015, puis des Mondiaux 2017 et 2019, pour lesquels le Qatar était candidat.

Arrivé au tribunal vers 09H30, l'ancien patriarche de l'athlétisme, est reparti à la mi-journée et devrait être de nouveau auditionné à une date ultérieure par la juge Bénédicte de Perthuis, selon une source proche du dossier.

Ses avocats n'ont pas souhaité faire de commentaire dans l' « immédiat ».

« Il n'y a rien qui démontre que Lamine Diack a influé sur le vote (pour Tokyo) contre de l'argent », avait indiqué début janvier à l'AFP Me Simon Ndiaye, son avocat avec William Bourdon, à six mois de l'événement olympique.

L'ancien président de l'IAAF (rebaptisée World Athletics en octobre) de 1999 à 2015 et son fils Papa Massata Diack sont soupçonnés d'avoir monnayé leur soutien aux villes organisatrices contre des pots-de-vin déguisés en contrats de lobbying.

Ces soupçons sont apparus dans une première enquête française, portant sur un système de corruption au sein de l'IAAF pour couvrir des cas de dopage d'athlètes en Russie.

Joaillier parisien

Mais « PMD », puissant conseiller marketing de l'IAAF sous le règne de son père, s'est réfugié chez lui à Dakar depuis l'arrestation de ce dernier en 2015 et n'a jamais répondu à la justice française.

Le père, interdit de quitter la France, et le fils, en son absence, devaient être jugés début janvier pour le volet du dopage russe. Mais le procès a du être reporté à cause du retour surprise et in extremis des actes d'enquêtes demandés à la justice sénégalaise en 2016, notamment une audition récente de « PMD ».

Lors d'une audition devant les juges français, le 19 juin 2019, Lamine Diack avait déclaré: « Après coup, je me dis que j'aurais dû plus surveiller mon fils et d'autres. En lisant le dossier je découvre certaines choses, je tombe des nues ».

La justice française s'estime compétente parce qu'au moment des virements suspects de Tokyo-2020, Papa Massata Diack aurait dépensé des dizaines de milliers d'euros chez un joaillier parisien.

La boutique a reçu en novembre 2013 un virement de 85.000 euros de Black Tidings, une société à Singapour au coeur de toutes ces affaires, que les magistrats considèrent être un paravent de PMD.