JO: La télé n'a pas à s'inquiéter du Web
Amateurs mercredi, 6 déc. 2000. 16:55 jeudi, 12 déc. 2024. 13:38
LAUSANNE (Suisse), (AFP) - Les chaînes de télévision, qui s'étaient inquiétées de la concurrence que l'internet pourrait leur faire pour la diffusion des jeux Olympiques, ont été rassurées par le Comité international olympique (CIO) qui leur a réaffirmé sa fidélité.
Lors de la première conférence mondiale sur le sport et les nouveaux médias qui s'est tenue en début de semaine à Lausanne, la question a été présente ou au moins sous-jacente dans la plupart des débats: le mouvement olympique allait-il céder aux avances de plus en plus pressantes des diffuseurs du web?
Le président du CIO Juan Antonio Samaranch a été on ne peut plus net à l'issue des travaux: "La télévision a l'argent, la télévision a les droits", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse finale.
Une sentence qui peut paraître brutale et mercantile mais qui a le mérite du réalisme.
Aucun des experts des nouvelles technologies présents n'a pu convaincre que l'internet était capable, dans un avenir prévisible, de livrer gratuitement les images des Jeux à 3,7 milliards de personnes (40 milliards en audience cumulée), niveau atteint lors des Jeux de Sydney en septembre.
Rentabilité à concrétiser
Aucun n'a pu non plus démontrer que le sport en général, les JO en particulier, n'étaient sur la Toile plus qu'un potentiel. Tous ont admis que, pour prometteuse qu'elle soit, la rentabilité financière restait à concrétiser.
Les bilans annoncés par la chaîne américaine de télévision NBC, détentrice des droits olympiques jusqu'aux Jeux de 2008, ont été à cet égard révélateurs: elle a engrangé grâce aux images télévisées quelque 900 millions de dollars de recettes publicitaires lors des Jeux de Sydney. Son site internet, qui diffusait les mêmes images en vidéo, ne lui en a rapporté que 20 millions.
Le CIO, qui doit négocier avant 2003 les droits de diffusion des Jeux postérieurs à 2008, n'entend toutefois pas se lier les mains. Le président Samaranch - qui terminera son mandat en juillet 2001 - a répété à plusieurs reprises qu'il ne commettrait pas l'imprudence d'un de ses prédécesseurs, Avery Brundage, qui, il y a 40 ans, alors que se posait la question de savoir si le CIO devait céder les droits des Jeux aux télévisions, avait déclaré: "On s'est passé de la télévision depuis 60 ans, on s'en passera bien encore pendant les 60 prochaines années".
Arme fatale
Le CIO a donc d'ores et déjà établi que la diffusion des Jeux sur l'internet était soumise à des droits. Il a par ce biais interdit aux sites web de concurrencer dans l'immédiat les télévisions. Mais il s'est aussi réservé la possibilité de changer de partenaire en cas d'expansion financièrement significative de l'internet ou de s'assurer un complément de recettes si la technique parvenait à placer des frontières sur la Toile.
Dick Pound, vice-président du CIO, a en effet souligné que le fond du problème était la globalité du média électronique qui rend l'information accessible à tous les connectés sans exception, où qu'ils se trouvent géographiquement.
"Si l'internet trouve un moyen de ne donner accès qu'à ceux se trouvant dans un zone géographique non protégée par l'exclusivité des télévisions, alors tout sera possible, a-t-il expliqué. Mais pas avant".
Pas de quoi inquiéter les télévisions qui ont déjà en chantier l'arme fatale: la télévision interactive, qui combinera pour le consommateur sur un écran unique les atouts de la télévision et ceux - gratuité en plus - de l'internet.
Lors de la première conférence mondiale sur le sport et les nouveaux médias qui s'est tenue en début de semaine à Lausanne, la question a été présente ou au moins sous-jacente dans la plupart des débats: le mouvement olympique allait-il céder aux avances de plus en plus pressantes des diffuseurs du web?
Le président du CIO Juan Antonio Samaranch a été on ne peut plus net à l'issue des travaux: "La télévision a l'argent, la télévision a les droits", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse finale.
Une sentence qui peut paraître brutale et mercantile mais qui a le mérite du réalisme.
Aucun des experts des nouvelles technologies présents n'a pu convaincre que l'internet était capable, dans un avenir prévisible, de livrer gratuitement les images des Jeux à 3,7 milliards de personnes (40 milliards en audience cumulée), niveau atteint lors des Jeux de Sydney en septembre.
Rentabilité à concrétiser
Aucun n'a pu non plus démontrer que le sport en général, les JO en particulier, n'étaient sur la Toile plus qu'un potentiel. Tous ont admis que, pour prometteuse qu'elle soit, la rentabilité financière restait à concrétiser.
Les bilans annoncés par la chaîne américaine de télévision NBC, détentrice des droits olympiques jusqu'aux Jeux de 2008, ont été à cet égard révélateurs: elle a engrangé grâce aux images télévisées quelque 900 millions de dollars de recettes publicitaires lors des Jeux de Sydney. Son site internet, qui diffusait les mêmes images en vidéo, ne lui en a rapporté que 20 millions.
Le CIO, qui doit négocier avant 2003 les droits de diffusion des Jeux postérieurs à 2008, n'entend toutefois pas se lier les mains. Le président Samaranch - qui terminera son mandat en juillet 2001 - a répété à plusieurs reprises qu'il ne commettrait pas l'imprudence d'un de ses prédécesseurs, Avery Brundage, qui, il y a 40 ans, alors que se posait la question de savoir si le CIO devait céder les droits des Jeux aux télévisions, avait déclaré: "On s'est passé de la télévision depuis 60 ans, on s'en passera bien encore pendant les 60 prochaines années".
Arme fatale
Le CIO a donc d'ores et déjà établi que la diffusion des Jeux sur l'internet était soumise à des droits. Il a par ce biais interdit aux sites web de concurrencer dans l'immédiat les télévisions. Mais il s'est aussi réservé la possibilité de changer de partenaire en cas d'expansion financièrement significative de l'internet ou de s'assurer un complément de recettes si la technique parvenait à placer des frontières sur la Toile.
Dick Pound, vice-président du CIO, a en effet souligné que le fond du problème était la globalité du média électronique qui rend l'information accessible à tous les connectés sans exception, où qu'ils se trouvent géographiquement.
"Si l'internet trouve un moyen de ne donner accès qu'à ceux se trouvant dans un zone géographique non protégée par l'exclusivité des télévisions, alors tout sera possible, a-t-il expliqué. Mais pas avant".
Pas de quoi inquiéter les télévisions qui ont déjà en chantier l'arme fatale: la télévision interactive, qui combinera pour le consommateur sur un écran unique les atouts de la télévision et ceux - gratuité en plus - de l'internet.