Lorsque l’arbitre a confirmé sa victoire, le visage de Catherine Beauchemin-Pinard ne mentait pas. Il aurait été difficile pour la judoka de cacher ses émotions et sa joie de mettre la main sur une première médaille en Grand Chelem depuis qu’elle a fait le saut chez les moins de 63 kg. Samedi, à Iekaterinbourg, en Russie, c’était chose faite pour la Québécoise qui est montée sur la troisième marche du podium.

« Je suis vraiment contente. C’est une belle progression depuis que j’ai changé de catégorie de poids », s’est réjouie celle qui avait aussi combattu pour le bronze au Grand Chelem de Paris, en février dernier, mais qui avait été rapidement stoppée dans son combat pour finalement terminer cinquième. « Cette fois-ci, je la voulais vraiment, la médaille. »

Dans son combat pour le bronze, Beauchemin-Pinard a réussi à bien immobiliser la Polonaise Agata Ozdoba-Blach, bon pour un ippon.

« J’ai bien contrôlé le combat, mais ce qui me faisait surtout peur, c’était que je me sentais fatiguée », a mentionné Beauchemin-Pinard dont deux de ses précédents duels s’étaient terminés en prolongation. « À la grip, ça allait bien et je me déplaçais bien. Plus le combat avançait, plus j'allais mieux et plus je prenais confiance. »

Battue en demi-finale par la Britannique Lucy Renshall, la judoka de Saint-Hubert ne voulait pas répéter les mêmes erreurs dans son combat ultime. « J’avais perdu mon combat surtout parce que je me concentrais sur le même plan et les mêmes techniques au lieu de les varier. Je n’avais pas réussi à terminer ma séquence au sol. Contre la Polonaise, je voulais faire du judo différent et ç’a très bien marché. Je ne voulais vraiment pas perdre ma séquence au sol. J’ai pris mon temps pour avoir un meilleur contrôle. »

Avant de subir la défaite en demi-finale, Beauchemin-Pinard avait battu Valentina Kostenko, de la Russie, puis Gankhaich Bold, de la Mongolie. « J’étais vraiment bien préparée pour mon premier combat et ma tactique était bonne. Contre Bold, j’avais un très bon cardio et j’ai poussé jusqu’à la fin pour continuer d’attaquer. »

Une pensée pour son père

Catherine Beauchemin-Pinard avait déjà quitté le pays quand dimanche dernier, elle a appris que son père avait été victime d’un AVC. La judoka québécoise a maintenant bien hâte d’être au chevet de celui qui se repose à l’hôpital.

« Je voulais vraiment lui ramener quelque chose pour qu’il soit heureux pour moi. Je suis contente d’avoir gagné une médaille que je pourrai lui montrer demain », a-t-elle raconté.

Victoire en prolongation pour Briand

De son côté, Étienne Briand, 20e au monde chez les moins de 81 kg, a aussi ravi la médaille de bronze dans une victoire à l’arraché en prolongation contre le Belge Matthias Casse, 10e au classement mondial. Ce dernier a reçu trois pénalités, cédant du même coup la médaille de bronze au judoka originaire de Sept-Îles.

« C’était un long combat, mais mon adversaire avait un jeu très fermé. Je ne suis pas parvenu à le faire tomber, mais c’est correct que le combat se termine de cette façon », a expliqué Briand qui n’était pas monté sur le podium dans un Grand Chelem depuis mai 2017.

« Une médaille en Grand Chelem, c’est toujours satisfaisant. C’était le temps que je fasse une performance comme celle-là ! »

Détenteur d’un laissez-passer au premier tour, Briand s’est ensuite adjugé de l’Américain Arthur Wright et du Russe Stanislav Semenov avant de se retrouver en quart de finale face au Néerlandais Frank De Wit. La prolongation a été nécessaire pour départager les deux combattants et c'est De Wit qui a obtenu son laissez-passer pour les demi-finales. « C’est un adversaire qui me donne toujours de la difficulté. J’avais déjà perdu contre lui dans une finale de bronze en Grand Chelem. C’était serré et ça aurait pu aller d’un côté comme de l’autre, mais aujourd’hui, il semblait être en meilleure condition que moi. »

Au repêchage, Briand a eu besoin de moins de 30 secondes pour se défaire du champion olympique des Jeux de Rio, le Russe Khasan Khalmurzaev, actuellement 11e au monde. « Il avait eu un combat difficile avant de m’affronter. J’étais vraiment confiant que je pouvais le faire tomber. »

Dans la même catégorie de poids, Antoine Valois-Fortier a été éliminé à son deuxième combat contre Matthias Casse. Le Québécois avait auparavant battu Vladimir Zoloev, du Kyrgyzstan.