Trois judokas québécois enfin de retour
Judo mardi, 20 oct. 2020. 17:11 samedi, 14 déc. 2024. 21:59Trois judokas québécois effectueront leur grand retour sur la scène internationale cette fin de semaine à l’occasion du Grand Chelem de Budapest, en Hongrie, première compétition présentée depuis le début de la pandémie.
Antoine Valois-Fortier (-81 kg), Catherine Beauchemin-Pinard (-63 kg) et Arthur Margelidon (-73 kg) seront en action dans leur catégorie respective, tout comme les Canadiens Jessica Klimkait (-57 kg) et Shady El Nahas (-100 kg).
« Pour être bien honnête, je n’y croyais pas beaucoup ! Je suis agréablement surpris et content que ça ait lieu », admet Valois-Fortier, 5e au monde chez les moins de 81 kg. « Il y a beaucoup d’excitation et un peu de nervosité. J’ai hâte de voir comment les choses vont se dérouler. C’est nouveau et on va devoir adapter nos méthodes et nos routines, mais je suis confiant que ça va bien aller. »
De son côté, Catherine Beauchemin-Pinard a été prise de court en apprenant la tenue de ce Grand Chelem, elle qui ne s’attendait pas à une reprise des activités avant Noël. « En voyant comment ça allait dans chaque pays, j’étais un peu sous le choc quand je l’ai su et je n’étais pas prête pour cette nouvelle », confie-t-elle.
Après avoir été informée des mesures prises par l’organisation afin d’éviter la propagation de la COVID-19, la Montréalaise qui pointe au 9e rang mondial de sa catégorie a été rassurée et a mis les bouchées doubles pour se préparer. « Ça me semble sécuritaire et très contrôlé comme événement. J’ai pu ajuster le tir et tout mettre en place pour être prête pour cette compétition. »
Les athlètes ont passé deux tests de dépistage avant leur départ et en effectueront deux autres dans la capitale hongroise. Les déplacements menant de l’hôtel vers le site de compétition seront les seuls permis aux compétiteurs afin de restreindre les interactions avec la population.
« Se remettre dans le bain »
Difficile pour les judokas de se fixer des objectifs en vue de ce premier rendez-vous international, et ce, même si le Grand Chelem de Budapest permettra de récolter des points au processus de qualification olympique.
« Je veux plutôt me donner des points de repère pour savoir où je dois progresser, ce que je dois travailler et si ma perception de ma forme du moment est bonne », dit Antoine Valois-Fortier, qui juge être dans une forme « acceptable ».
D’autant plus que les judokas internationaux n’ont pas tous eu à jongler avec les mêmes restrictions au cours des derniers mois et la progression pourrait avoir été faite à un rythme plus élevé chez quelques adversaires.
« On sait que le déconfinement a été plus ou moins strict dans certains pays, mais je n’ai pas d’idée précise de ce qu’il leur a été permis de faire. Je veux carrément aller me comparer. Je veux voir où j’en suis, si la forme n’est pas trop mal ou si au contraire, j’ai pris du retard. »
« C’est certain que je ne vais pas là pour perdre non plus, mais je n’ai pas d’objectif de résultat prédéfini. Je veux juste bien performer et me remettre dans le bain. » - Antoine Valois-Fortier
Tout comme son compatriote, Catherine Beauchemin-Pinard n’a pas d’attentes quant à sa performance sur les tatamis. Se mesurer à ses opposantes en pleine pandémie apporte déjà son lot de questionnements.
« Mon but principal est de rembarquer dans le bateau et de reprendre le rythme de compétition. Chaque étape est plus stressante parce que j’ai l’impression que c’est moins naturel. J’avais peur d’oublier tellement de choses en faisant mes valises ! C’est un bon stress je crois. »
Séjour prolongé
Une fois le Grand Chelem de Budapest complété, les judokas canadiens demeureront dans le Vieux Continent pour prendre part à un camp de trois semaines. Les athlètes féminines s’entraîneront deux semaines aux Pays-Bas, entrecoupées d’une semaine en Allemagne, tandis que les hommes resteront en Hollande.
Une initiative appréciée par les athlètes qui pourront combattre avec d’autres partenaires, eux qui sont contraints à des bulles de quatre combattants depuis plusieurs semaines.
« C’est dur de toujours être avec les mêmes personnes, on commence à se connaître par cœur, explique Beauchemin-Pinard. C’est dur sur le moral et c’est difficile de travailler certains trucs parce que les autres connaissent bien ton judo. »
« Ça jouait beaucoup sur la motivation de voir constamment les dates être repoussées, ajoute Valois-Fortier. De voir que le Grand Chelem de Budapest tient la route et est confirmé, ça boost la motivation et ça fait du bien au moral. Tout le monde est un peu fébrile », conclut-il.
Le Grand Chelem de Budapest sera disputé du 23 au 25 octobre.