SAN FRANCISCO (AP) - Kelli White, l'une des athlètes impliquées dans l'affaire BALCO, a révélé qu'un médecin a diagnostiqué chez elle une narcolepsie pour couvrir l'usage d'un stimulant interdit, alors qu'elle ne souffre pas de ce trouble du sommeil.

Ce quotidien, qui cite les dépositions faites auprès du grand jury enquêtant sur ce scandale du dopage, indique encore que Tim Montgomery l'ex-recordman du monde du 100 mètres, a aussi témoigné que le docteur Brian Goldman lui a prescrit des stéroïdes sous une fausse identité afin qu'il ne soit pas inquiété.

White dit au journal que Goldman a publiquement fait état de ce trouble du sommeil la concernant, alors qu'il s'agit d'une histoire montée de toute pièce par le Bay Area Laboratory Co-Operative (BALCO) dirigé par Victor Conte, à l'origine de la diffusion d'un stéroïde de synthèse resté longtemps indécelable.

En août 2003 lors des championnats du monde d'athlétisme à Paris, White avait été prise au modafinil après avoir remporté les médailles d'or des 100 et 200 mètres.

L'an dernier, l'Agence américaine antidopage, a sanctionné White d'une suspension de deux ans.

Selon White, après son contrôle positif à Paris, elle aurait appelé Conte qui lui aurait dit de faire état d'un problème de narcolepsie.

"Cela paraissait plausible. C'était l'histoire que Conte me disait de livrer", dit-elle dans le 'San Francisco Chronicle'.

White explique que Goldman, médecin de BALCO, l'avait appelée dans la foulée pour révéler ce faux trouble du sommeil lors d'une conférence de presse le 30 août 2003.

"C'était la première fois que je parlais au docteur Goldman", explique-t-elle.

White a admis en mai 2004 avoir pris des produits interdits et accepté d'être privée des JO d'Athènes et de l'ensemble des médailles gagnées au cours des quatre années précédentes.

Goldman, un psychiatre qui faisait partie de l'équipe de Conte, ne fait pas partie des accusés dans l'affaire BALCO.

Lors de plusieurs conversations téléphoniques avec le 'Chronicle', Goldman a réfuté en bloc les accusations.

"Il n'y a aucun histoire", affirmait-il au journal californien le 25 juin 2004. "Je n'ai rien à cacher".

Selon le 'Chronicle', Montgomery a témoigné contre Goldman le 6 novembre 2003.

Le journal, qui ne dit pas comment il s'est procuré ce témoignage, affirme que Montgomery a déclaré sous serment que Conte lui a donné un stéroïde surnommé "the clear" (le nettoyeur), puis que Goldman lui a prescrit sous une fausse identité du Clomid, qui favorise la production de testostérone.

Montgomery n'a jamais publiquement admis avoir pris des stéroïdes. Bien que jamais pris positif lors d'un contrôle antidopage, Montgomery a été accusé par l'Agence américaine antidopage et risque une suspension à vie s'il était jugé coupable. L'accusation est basée sur des preuves récoltées dans l'affaire BALCO.