Kelli White raconte son histoire
Amateurs mercredi, 18 mai 2005. 11:36 jeudi, 12 déc. 2024. 15:37
MONTREAL (PC) - La sprinteuse américaine Kelli White, championne du monde des 100 et 200 mètres à Paris en 2003 avant d'être suspendue deux ans pour dopage, estime avoir été traitée comme un "cobaye" pendant la période où elle a pris des produits interdits.
White s'est présentée lundi à Montréal devant le comité de direction de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Seul journaliste présent dans la salle, l'envoyé spécial de "L'Equipe" a recueilli son témoignage, publié mercredi dans le journal.
"On m'a proposé tout un tas de choses, en me demandant de les tester et de voir si je répondais mieux à certains produits", a expliqué l'athlète. "J'étais comme un cobaye. J'ai essayé beaucoup de stimulants et le Modafinil me convenait parfaitement. Pareil pour la THG, qui m'a fait prendre de la masse musculaire très rapidement."
Pendant les championnats du monde d'athlétisme de Paris Saint-Denis, White avait été contrôlée positive au Modafinil. Elle avait alors affirmé qu'elle souffrait de troubles du sommeil afin de légitimer la prise de ce produit qui lui avait été prescrit par le Dr Brian Goldman, consultant pour le laboratoire BALCO de Victor Conte.
"Cette histoire a été mise au point par Victor Conte et le docteur Goldman dans l'urgence", a répété White. "Je n'ai jamais souffert de narcolepsie, j'ignorais même l'existence de ce mot quelques heures avant l'annonce de mon contrôle positif... Ce sont eux qui ont tout manigancé."
Victor Conte affirme qu'il a également fourni en produits dopants les vedettes de l'athlétisme Marion Jones et Tim Montgomery. L'affaire BALCO s'est déclenchée après la découverte d'un stéroïde resté longtemps indécelable, la THG, distribué par le laboratoire.
Devant l'AMA, White est également revenue sur les symptômes engendrés par la prise de produits dopants. "Mon cycle menstruel a été totalement perturbé", a-t-elle raconté. "J'avais mes règles tous les quinze jours. J'ai souffert d'acné, tant sur mon visage que sur mon thorax, et ma voix s'est transformée de manière incroyable. J'étais enrouée constamment. Et puis, le plus grave probablement, ma tension artérielle est montée en flèche. Elle a mis beaucoup de temps à se stabiliser et à se normaliser ensuite."
Première repentie de l'affaire BALCO, White multiplie désormais les interventions pour dénoncer le dopage et estime que les entraîneurs devraient être davantage traqués. Son ancien coach Remi Korchemny est accusé dans le cadre de l'affaire BALCO.
"Ce que je sais, c'est qu'il faut adapter la lutte antidopage et multiplier les angles d'attaque", a-t-elle conseillé au Board. "D'autres athlètes sont prêts à parler et beaucoup de choses se passent encore aujourd'hui... Ne passez pas à côté des entraîneurs. Ce sont eux qui ont la clé, qui conseillent les athlètes. Certains sont limites, on les connaît. Moi, j'aimerais revenir à l'athlétisme, quitte à ne plus compter parmi les dix meilleures mondiales, et j'ai beaucoup de remords."
White s'est présentée lundi à Montréal devant le comité de direction de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Seul journaliste présent dans la salle, l'envoyé spécial de "L'Equipe" a recueilli son témoignage, publié mercredi dans le journal.
"On m'a proposé tout un tas de choses, en me demandant de les tester et de voir si je répondais mieux à certains produits", a expliqué l'athlète. "J'étais comme un cobaye. J'ai essayé beaucoup de stimulants et le Modafinil me convenait parfaitement. Pareil pour la THG, qui m'a fait prendre de la masse musculaire très rapidement."
Pendant les championnats du monde d'athlétisme de Paris Saint-Denis, White avait été contrôlée positive au Modafinil. Elle avait alors affirmé qu'elle souffrait de troubles du sommeil afin de légitimer la prise de ce produit qui lui avait été prescrit par le Dr Brian Goldman, consultant pour le laboratoire BALCO de Victor Conte.
"Cette histoire a été mise au point par Victor Conte et le docteur Goldman dans l'urgence", a répété White. "Je n'ai jamais souffert de narcolepsie, j'ignorais même l'existence de ce mot quelques heures avant l'annonce de mon contrôle positif... Ce sont eux qui ont tout manigancé."
Victor Conte affirme qu'il a également fourni en produits dopants les vedettes de l'athlétisme Marion Jones et Tim Montgomery. L'affaire BALCO s'est déclenchée après la découverte d'un stéroïde resté longtemps indécelable, la THG, distribué par le laboratoire.
Devant l'AMA, White est également revenue sur les symptômes engendrés par la prise de produits dopants. "Mon cycle menstruel a été totalement perturbé", a-t-elle raconté. "J'avais mes règles tous les quinze jours. J'ai souffert d'acné, tant sur mon visage que sur mon thorax, et ma voix s'est transformée de manière incroyable. J'étais enrouée constamment. Et puis, le plus grave probablement, ma tension artérielle est montée en flèche. Elle a mis beaucoup de temps à se stabiliser et à se normaliser ensuite."
Première repentie de l'affaire BALCO, White multiplie désormais les interventions pour dénoncer le dopage et estime que les entraîneurs devraient être davantage traqués. Son ancien coach Remi Korchemny est accusé dans le cadre de l'affaire BALCO.
"Ce que je sais, c'est qu'il faut adapter la lutte antidopage et multiplier les angles d'attaque", a-t-elle conseillé au Board. "D'autres athlètes sont prêts à parler et beaucoup de choses se passent encore aujourd'hui... Ne passez pas à côté des entraîneurs. Ce sont eux qui ont la clé, qui conseillent les athlètes. Certains sont limites, on les connaît. Moi, j'aimerais revenir à l'athlétisme, quitte à ne plus compter parmi les dix meilleures mondiales, et j'ai beaucoup de remords."