"L'AMA est crédible et légitime"
Amateurs mardi, 15 mai 2007. 10:40 samedi, 14 déc. 2024. 21:48
MONTREAL - Dans six mois, Dick Pound abandonnera la présidence de l'Agence mondiale antidopage (AMA) qu'il a transformée depuis 1999, en outil efficace et moderne, prêt à relever le nouveau défi annoncé qu'est la lutte contre les trafics.
Le succès du dernier Conseil de fondation, marqué dimanche à Montréal par l'implication nouvelle du président de la Fédération internationale de football (FIFA), Sepp Blatter, et les avancées sur l'affaire Puerto, l'ont conforté sur l'image de l'Agence et la nécessité de conserver une vigilance soutenue.
Q: L'AMA a fait de la lutte contre les trafiquants son prochain grand défi. Est-elle prête à le relever?
R: "La méthode, la structure, les moyens et la volonté sont là. Il est intéressant de changer de président maintenant car (selon le principe de rotation avec le mouvement sportif, ndlr) le prochain sera le représentant d'un gouvernement et la lutte contre les trafics passe justement par une collaboration avec les gouvernements, via les pouvoirs de police que les autorités sportives ne possèdent pas."
Q: La notoriété de l'AMA est-elle assez établie pour obtenir une aide réelle?
R: "Oui, la preuve c'est la signature de la Convention de l'UNESCO (biais des gouvernements pour accepter le Code mondial antidopage, ndlr) et le fait qu'aujourd'hui, à la mi-mai, 88% des contributions gouvernementales au budget de l'AMA ont été versées, soit 10% de plus qu'en 2006. Tout le monde a compris qu'il fallait travailler ensemble parce que nous savons qui sont les athlètes qui se dopent, qui sont les entraîneurs et les médecins qui dopent. Manquent les outils pour les attraper."
Q: L'opération Puerto et ses suites est un exemple de cette coopération réussie.
R: "C'est un excellent exemple, comme l'affaire des Autrichiens à Turin (ndlr: six skieurs ont été bannis à vie des JO après saisie de matériel interdit). Dans (l'affaire) Puerto, l'AMA vient d'être acceptée comme partie civile. Le prochain pas sera de convaincre le juge qu'il a tort en concluant que le dopage sanguin n'est pas un danger pour la santé (ndlr: raison principale à la clôture du dossier, qui a fait l'objet d'un appel, en mars). On va aider la Cour à prendre la bonne décision avec des argumentaires, des preuves, des experts."
Q: Etes-vous satisfait du comportement de l'UCI, dans le cas Puerto et plus globalement?
R: "L'UCI a abandonné ses responsabilités pendant plusieurs années et le cyclisme est tombé bien bas. Il faut l'aider à retrouver de la crédibilité et j'espère que M. McQuaid (président de l'UCI) est en mesure de le faire. Le changement que je note, c'est que maintenant on ne nie plus qu'il y a un problème. Avant, on admettait un cas ici, un cas là, mais pas un dopage systématique."
Q: Est-ce qu'une flambée des affaires n'est pas à redouter quand police et autorités antidopage coopéreront de manière optimale?
R: "C'est possible. Comme par hasard, depuis que l'on coopère, les affaires se multiplient. Parce que si on cherche on trouve, si on cherche les yeux fermés, on peut toujours chercher."
Q: L'AMA a 8 ans et certains dirigeants la découvrent comme Sepp Blatter, président de la Fifa. Comment avez-vous jugé dimanche sa première sortie à l'AMA?
R: "Il a été très enthousiaste, impressionné par le travail, la qualité des débats. Pour nous, c'est une victoire parce que c'est le sport le plus important du monde. Je l'ai invité pendant plusieurs années et je sentais des réticences. Aujourd'hui, il est là, c'est une preuve que l'AMA est crédible et légitime."
Q: Vous avez poussé plusieurs coups de gueule contre la Chine, notamment pour les problèmes de trafic. Où en est-on à un peu plus d'un an des Jeux?
R: "Il reste des problèmes dans les écoles, sur la production de masse et la distribution de produits sur internet, dans la mise en place d'un programme de contrôles inopinés. J'ai expliqué, en tant qu'ami, que le succès des JO ne sera pas mesuré par le fait que plusieurs centaines de sportifs dont on a jamais entendu parler gagnent des médailles. Ce ne serait pas une réussite mais un désastre."
Q: Sur le plan personnel, votre avenir pourrait être à la tête du Tribunal arbitral du sport (TAS)?
R: "Je me suis déclaré disponible. Lorsque j'étais au Comité international olympique (CIO), on m'a mis sur les négociations des droits télé, je connaissais zéro, sur le marketing, les nouveaux médias, le dopage, zéro. Là, en tant qu'avocat, je connais le droit. Et le sport. J'ai 65 ans, il est temps que je me serve de mon expérience.
Le succès du dernier Conseil de fondation, marqué dimanche à Montréal par l'implication nouvelle du président de la Fédération internationale de football (FIFA), Sepp Blatter, et les avancées sur l'affaire Puerto, l'ont conforté sur l'image de l'Agence et la nécessité de conserver une vigilance soutenue.
Q: L'AMA a fait de la lutte contre les trafiquants son prochain grand défi. Est-elle prête à le relever?
R: "La méthode, la structure, les moyens et la volonté sont là. Il est intéressant de changer de président maintenant car (selon le principe de rotation avec le mouvement sportif, ndlr) le prochain sera le représentant d'un gouvernement et la lutte contre les trafics passe justement par une collaboration avec les gouvernements, via les pouvoirs de police que les autorités sportives ne possèdent pas."
Q: La notoriété de l'AMA est-elle assez établie pour obtenir une aide réelle?
R: "Oui, la preuve c'est la signature de la Convention de l'UNESCO (biais des gouvernements pour accepter le Code mondial antidopage, ndlr) et le fait qu'aujourd'hui, à la mi-mai, 88% des contributions gouvernementales au budget de l'AMA ont été versées, soit 10% de plus qu'en 2006. Tout le monde a compris qu'il fallait travailler ensemble parce que nous savons qui sont les athlètes qui se dopent, qui sont les entraîneurs et les médecins qui dopent. Manquent les outils pour les attraper."
Q: L'opération Puerto et ses suites est un exemple de cette coopération réussie.
R: "C'est un excellent exemple, comme l'affaire des Autrichiens à Turin (ndlr: six skieurs ont été bannis à vie des JO après saisie de matériel interdit). Dans (l'affaire) Puerto, l'AMA vient d'être acceptée comme partie civile. Le prochain pas sera de convaincre le juge qu'il a tort en concluant que le dopage sanguin n'est pas un danger pour la santé (ndlr: raison principale à la clôture du dossier, qui a fait l'objet d'un appel, en mars). On va aider la Cour à prendre la bonne décision avec des argumentaires, des preuves, des experts."
Q: Etes-vous satisfait du comportement de l'UCI, dans le cas Puerto et plus globalement?
R: "L'UCI a abandonné ses responsabilités pendant plusieurs années et le cyclisme est tombé bien bas. Il faut l'aider à retrouver de la crédibilité et j'espère que M. McQuaid (président de l'UCI) est en mesure de le faire. Le changement que je note, c'est que maintenant on ne nie plus qu'il y a un problème. Avant, on admettait un cas ici, un cas là, mais pas un dopage systématique."
Q: Est-ce qu'une flambée des affaires n'est pas à redouter quand police et autorités antidopage coopéreront de manière optimale?
R: "C'est possible. Comme par hasard, depuis que l'on coopère, les affaires se multiplient. Parce que si on cherche on trouve, si on cherche les yeux fermés, on peut toujours chercher."
Q: L'AMA a 8 ans et certains dirigeants la découvrent comme Sepp Blatter, président de la Fifa. Comment avez-vous jugé dimanche sa première sortie à l'AMA?
R: "Il a été très enthousiaste, impressionné par le travail, la qualité des débats. Pour nous, c'est une victoire parce que c'est le sport le plus important du monde. Je l'ai invité pendant plusieurs années et je sentais des réticences. Aujourd'hui, il est là, c'est une preuve que l'AMA est crédible et légitime."
Q: Vous avez poussé plusieurs coups de gueule contre la Chine, notamment pour les problèmes de trafic. Où en est-on à un peu plus d'un an des Jeux?
R: "Il reste des problèmes dans les écoles, sur la production de masse et la distribution de produits sur internet, dans la mise en place d'un programme de contrôles inopinés. J'ai expliqué, en tant qu'ami, que le succès des JO ne sera pas mesuré par le fait que plusieurs centaines de sportifs dont on a jamais entendu parler gagnent des médailles. Ce ne serait pas une réussite mais un désastre."
Q: Sur le plan personnel, votre avenir pourrait être à la tête du Tribunal arbitral du sport (TAS)?
R: "Je me suis déclaré disponible. Lorsque j'étais au Comité international olympique (CIO), on m'a mis sur les négociations des droits télé, je connaissais zéro, sur le marketing, les nouveaux médias, le dopage, zéro. Là, en tant qu'avocat, je connais le droit. Et le sport. J'ai 65 ans, il est temps que je me serve de mon expérience.