LAUSANNE (AFP) - Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) Richard Pound a estimé mercredi que le nouveau code mondial antidopage, qui doit être adopté en novembre prochain, devrait prévoir des sanctions "plus flexibles, plus cohérentes" et mieux adaptées aux infractions.

M. Pound, qui intervenait dans le cadre d'une conférence de l'AMA à Lausanne, a ainsi prédit la fin de la +loi des deux ans+, suspension standard en cas de première entorse au règlement antidopage.

Dans la nouvelle version du code, il est ainsi prévu que la prise de substances dites "spécifiques" telles les béta-2-antagonistes -salbutamol-, les corticoïdes et les stimulants puisse être plus légèrement sanctionnée.

Par ailleurs, "il est difficile d'infliger deux ans à quelqu'un qui n'est pas (consciemment) coupable", a plaidé le Canadien, comme c'est le cas lors d'une prise involontaire de produits interdits - via par exemple des compléments alimentaires contaminés - ou l'intervention d'un tiers, prouvés de manière indiscutable.

"Mais la sanction ne pourra être réduite que dans des circonstances claires. Le sportif devra convaincre. Le but (de la flexibilité) est surtout d'augmenter les sanctions", a-t-il poursuivi.

Politique plus harmonisée des sanctions

L'AMA souhaite ainsi prendre en compte l'avantage durable que peut procurer la prise de certains produits. "Un sportif ayant longtemps pris des stéroïdes anabolisants peut bénéficier de leur effet même après avoir arrêté et purgé une suspension", note M. Pound, stigmatisant l'attitude de ligues professionnelles américaines qui infligent seulement quatre matches de suspension.

En attendant les résultats de recherches sur l'effet durable, voire définitif, de certaines substances, il imagine volontiers une sanction plus longue que les deux ans réglementaires, "sans pour autant aller jusqu'à la suspension à vie".

Le président de l'AMA, qui entame sa dernière année de mandat, a également prôné une sanction provisoire automatique en cas de contrôle positif des deux échantillons, A et B, ainsi qu'une politique plus harmonisée en ce qui concerne les sanctions en cas de non présentation à un contrôle antidopage.

Echaudé par l'affaire Landis, vainqueur du Tour de France cycliste 2006 contrôlé positif à la testostérone en juillet et dont le cas reste en suspens, M. Pound souhaite aussi raccourcir la période d'instruction des affaires et accroître la possibilité de l'AMA de faire appel devant le tribunal arbitral du sport (TAS).

Le code mondial antidopage, première version, est entré en vigueur le 1er janvier 2004, plus de quatre ans après la création de l'AMA. La version réformée doit être adoptée mi-novembre 2007 à Madrid après trois phases de consultation dont la deuxième s'achève fin mars.