Le Comité d'appel de la Fédération canadienne des archers (FCA) a rejeté l'appel de Marie-Pier Beaudet et de son entraîneur Denis Beaudet, en fin d'après-midi mercredi, quant au choix de l'athlète qui représentera le Canada aux Jeux olympiques de Pékin.

La Lévisienne en a appelé de la décision de la FCA de nommer l'Ontarienne Kateri Vrakking comme représentante du pays en raison de sa première place aux Essais de l'équipe nationale.

Ces essais, qui ont eu lieu à la fin mai et au début juin à Toronto, devaient au départ servir à choisir les trois archères qui tenteraient leur chance aux dernières Qualifications olympiques tenues dans le cadre de la Coupe du monde de Boé, en France, du 23 au 28 juin.

À ces Qualifications, les cinq meilleures athlètes de pays différents et ne s'étant évidemment pas qualifiés pour les Jeux de Pékin obtenaient leur laissez-passer olympique.

La décision du Comité olympique des Pays-Bas de refuser les deux places qui leur avaient été accordées en raison de performances en deçà des attentes de la part de leurs athlètes a toutefois changé la donne. Le Canada, deuxième nation substitut, s'est retrouvé avec un laissez-passer.

Un groupe de dirigeants de la FCA, notamment composé de Roger Murray, Alain Gravel et Allan Wills, membres du conseil d'administration, a alors décidé que les résultats des Essais de l'équipe nationale détermineraient la représentante du pays qui irait aux Jeux.

Au terme d'un marathon de trois jours, Vrakking avait devancé de justesse Beaudet, qui avait vu une de ses flèches être annulée par les juges.

Le Comité d'appel, aussi formé de Murray, Gravel et Wills, a statué que « l'objectif de tout le processus des Essais olympiques 2008 était de déterminer (...) les meilleurs archers présents et de classer ces archers en vue d'une nomination sur (sic) l'Équipe olympique au cas où le Canada obtiendrait une place sur la ligne de tir à Pékin ».

C'est ce que le clan Beaudet conteste, alléguant que les Essais ne devaient servir qu'à choisir les trois archères qui participeraient aux Qualifications olympiques de Boé et qu'aucun document n'évoquait la possibilité que les Essais déterminaient l'athlète qui représenterait le Canada si le pays se voyait octroyer un laissez-passer.

« À aucun moment, le Comité d'appel a mentionné, discuté ou évalué les deux motifs de notre appel. De notre point de vue, ce comité-là n'a tout simplement pas analysé notre demande », a déclaré Denis Beaudet en entrevue à Sportcom.

« Nous soutenons que les Essais étaient pour choisir trois archères qui iraient à Boé. Nous avons décidé de faire appel parce que la FCA a décidé après coup, le 25 juin, que les Essais de Toronto étaient des Essais olympiques, qui consistaient donc à choisir qui irait aux Jeux », a expliqué l'entraîneur.

« Notre deuxième motif d'appel est le suivant : il était acquis que l'archère qui gagnerait une place aux Qualifications olympiques était celle qui irait aux Jeux », a poursuivi le père de la Québécoise.

« Préparer une athlète pour une sélection d'équipe où il faut finir parmi les trois premières et préparer une athlète pour obtenir une place en vue des Jeux olympiques, ce n'est pas la même affaire, a-t-il poursuivi. Quand nous sommes allés à Toronto, c'était une compétition de moyenne importance compte tenu des adversaires qui étaient présentes. Il y a 10 archères qui étaient éligibles à cette compétition et, sur les 10, une seule offrait un certain niveau de combativité pour Marie-Pier : Kateri Vrakking. »

Après avoir pris connaissance de la décision de la FCA, le clan Beaudet a porté sa cause devant le Centre de règlement des différends sportifs du Canada (CRDSC).