(Sportcom) - Les équipes masculine et féminine coréennes ont remporté le titre mondial aux Championnats du monde de patinage de vitesse courte piste par équipe, dimanche, à l'aréna Maurice-Richard de Montréal.

L'équipe canadienne, composée de François-Louis Tremblay, Éric Bédard, Mathieu Turcotte, Charles Hamelin et Jonathan Guilmette a amassé un total de 36 points, bon pour la médaille d'argent. La Chine (27 pts) a mérité le bronze, accusant un retard de 12 points sur les vainqueurs. Les épreuves du 1000 m auront permis aux Coréens de faire le plein de points, eux qui ont remporté les quatre courses au programme, accumulant ainsi 20 points.

Au 500 m, Charles Hamelin a remporté la première course masculine du côté canadien. Quelques instants plus tôt, Mathieu Turcotte avait raté une belle chance d'ajouter un cinq points à son équipe. Fin seul en tête durant les trois quarts de l'épreuve. Le Sherbrookois a été dépassé par le Coréen Ho-Suk Lee qui est revenu comme une fusée pour combler l'écart gigantesque et filer avec la victoire.

Course souvent tranquille, l'épreuve de 3000 m des mondiaux de Montréal aura donné un spectacle enlevant. Avec 21 tours à faire, les Coréens Ho-Suk Lee et Hyun-Soo Ahn ont pris la fuite pour être collés au train par Jonathan Guilmette. Le trio a passé quelques tours en tête en venant bien près de rattraper le peloton principal, mais il a finalement levé le pied.

Avec deux tours à faire, Charles Hamelin a pris les commandes de la course et a su résister aux attaques des puissants Coréens, même si Lee a chuté dans les derniers mètres avant l'arrivée.

« Ma motivation était à la baisse après ma disqualification au 1000 m, mais je voulais revenir fort et gagner toutes mes autres courses, d'indiquer Hamelin. Au 3000 m, on savait que ça serait très difficile avec les deux meilleurs Coréens, mais Jonathan et moi avons essayé une stratégie qui a fonctionné. »

« Je devais empêcher les Coréens de prendre un tour. S'ils réussissaient, ils marquaient assez de points pour s'assurer de la victoire finale avant même le relais en inscrivant 8 points d'un coup, a précisé Guilmette. C'était une bonne victoire morale de battre les Coréens sur 3000 m, car c'est leur distance de prédilection. »

Les patineurs canadiens ont conclu les championnats de belle façon en enlevant le relais 5000 m. Les Canadiens ont assuré la tête de la course pendant un bon moment jusqu'à ce qu'ils se fassent dépasser par les Coréens à 12 tours de la fin. Après la chute d'un Coréen, deux tours plus tard, les Canadiens reprenaient la tête et François-Louis Tremblay, dernier relayeur, a résisté à un Chinois pour terminer au premier rang.

« On a fait une belle performance malgré certaines difficultés, a indiqué Mathieu Turcotte. Nous n'avons pas eu autant de victoires que nous le voulions, mais le relais a été une belle course et nous ne finissons pas très loin derrière les Coréens. Nous avons été dans la course toute la journée. »

« L'an dernier, nous avons remporté le titre en Corée et cette année, ce sont eux qui gagnent chez nous », a renchéri Éric Bédard, qui a ajouté ne pas avoir arrêté sa décision à savoir s'il prendrait sa retraite à la fin de la saison.

Des problèmes au relais pour les Canadiennes

Chez les femmes, la Corée (40 pts) s'est également imposée devant la Chine (38 pts) et le Canada (26 pts). Kalyna Roberge, Anouk Leblanc-Boucher, Tania Vicent, Amanda Overland et Alanna Kraus formaient l'équipe canadienne.

Comme se fut le cas chez les hommes, les Coréennes ont été parfaites aux épreuves de 1000 m. Après quatre victoires la domination coréenne a pu être percée avec une première place de Kalyna Roberge. Quelques instants plus tard, c'était au tour de Tania Vicent de signer une première place.

Les Coréennes ont accru leur avance au classement à l'issue du 3000 m en prenant les deux premières places devant la Chinoise Mile Zhu et les Québécoises Amanda Overland et Kalyna Roberge.

Le relais pouvait encore changer l'issue du classement final, mais les Canadiennes se sont compliqué la tâche en cafouillant dans les échanges du début de course.

Les protégées de Guy Thibault ont réussi à rejoindre le groupe de tête alors qu'il restait six tours à faire, mais les Canadiennes n'ont pu mettre une vitesse de plus pour, ayant laissé leurs énergies dans la longue chasse sur les meneuses.

« Il y a eu de la mauvaise communication entre Anouk et moi, a avancé Vicent. J'ai fait un dépassement à l'extérieur qui n'a pas été complété. J'ai crié à Anouk d'aller à l'extérieur, mais elle ne m'a pas entendue. Nous avons perdu le momentum. C'est plate à dire, mais c'est de ma faute. Une deuxième place au classement était possible et on ne l'a pas eue. Par contre, nous avons connu de bonnes courses individuelles. »

« Nos performances de cette année laissaient croire que nous aurions pu faire mieux », a indiqué la double médaillée olympique Anouk Leblanc-Boucher.

Kalyna Roberge voyait les choses d'un autre œil : « C'est la première année où certaines filles du Canada étaient capables de battre certaines Chinoises, ce qui n'arrivait pas auparavant, alors c'est un plus. »

Questionné sur le calendrier de compétition très chargé, surtout en période post olympique, l'entraîneur-chef de l'équipe canadienne Guy Thibault a indiqué qu'il faudrait peut-être penser à revoir cette situation à l'avenir.

« Si les championnats n'avaient pas été présentés à Montréal, je ne pense pas que j'aurais pu garder les athlètes un mois de plus à l'entraînement. Ils sont revenus de Turin brûlés et ils avaient besoin d'un break, mais nous ne pouvions pas nous le permettre. Mais d'un autre côté, nous revenons des Jeux et les gens veulent voir les Olympiens, donc pour la promotion du sport, c'est excellent. Mais pour le bien-être de nos athlètes, ça l'est moins », a conclu celui qui semblait satisfait de la prestation de ses patineurs.

L'équipe canadienne reprendra la route en direction de Minneapolis, où seront présentés les championnats du monde individuels à compter de vendredi prochain.