La perfection de la Sud-Coréenne Kim Yu-Na a été l'apothéose des Jeux olympiques de Vancouver, où l'Asie est entrée dans l'histoire du patinage artistique alors que la Russie, pays-hôte des



La perfection de la Sud-Coréenne Kim Yu-Na a été l'apothéose des Jeux olympiques de Vancouver, où l'Asie est entrée dans l'histoire du patinage artistique alors que la Russie, pays-hôte des prochains Jeux en 2014, a essuyé un échec retentissant avec aucun titre.

Agée seulement de 19 ans, Yu-na Kim est devenue la première championne olympique de l'histoire de son pays. Surnommée la "reine Yu-na", l'ultra favorite de l'épreuve a été exceptionnelle en réalisant des programmes parfaits, malgré la pression.

Véritable star dans son pays, où son sacre a été célébré par des millions de personnes, Yu-na, déjà championne du monde en titre, a explosé les records de notes. Du jamais vu.

Sur le podium, elle est montée à côté de la Japonaise Mao Asada pour un doublé historique de l'Asie dans les épreuves individuelles de la discipline.

L'Asie a d'ailleurs été à la fête durant la quinzaine olympique. Dès la première épreuve, celle des couples, Xue Shen et Zhao Dongbo sont devenus les premiers Chinois de l'Histoire des Jeux à décrocher l'or.

Un titre glorieux et amoureux alors que Shen et Dongbo sont mari et femme dans la vie et qu'ils ont fait leur entrée sur la glace le jour de la Saint-Valentin.

L'Amérique du Nord repart également pleinement satisfaite de la campagne canadienne. En danse sur glace, Tessa Virtue et Scott Moir ont dominé l'épreuve pour la première fois dans l'histoire du patinage canadien. Et ils n'ont que 20 et 22 ans, soit le plus jeune couple à avoir glané l'or.

Il y a eu la victoire de l'Américain Evan Lysacek dans l'épreuve masculine individuelle, soufflée au tenant du titre, le Russe Evgeni Plushenko. Un podium qui a suscité la polémique, surtout en Russie pour qui ces Jeux ont tourné au désastre.

Bérézina russe

C'est la première fois depuis 50 ans que les Russes (ou anciennement soviétiques) ne montent pas sur la plus haute marche du podium olympique d'une des disciplines phare de la nation. Il faut remonter aux Jeux de 1960 à Squaw Valley (Etats-Unis) pour trouver pareil désastre.

Ils ne repartent cependant pas les mains vides mais avec deux médailles: une d'argent pour leur star Plushenko et une de bronze pour les doubles champions du monde en titre Oksana Domnina et Maxim Shabalin.

A l'aube des prochains Jeux, qui auront lieu à Sotchi, la maigre récolte fait tache au point que l'ancienne triple championne olympique Irina Rodnina a mis les pieds dans le plat en accusant le président de la Fédération russe Valentin Piseyev d'être responsable du fiasco.

La Russie est également montée au créneau après la victoire de Lysacek.

Lysacek, très artistique, s'est imposé de très peu grâce à un programme propre mais sans risques face à un athlétique Plushenko, adepte du quadruple saut. La prouesse technique est au coeur des débats sur ce que doit être le patinage artistique, sport ou spectacle.

La Fédération internationale semble avoir entendu les critiques et certaines propositions seront faites au congrès de Barcelone en juin.

La polémique a aussi été de rigueur en danse sur glace, où Domnina et Shabalin ont échoué à perpétuer la domination russe dans l'épreuve. Le duo a payé cher une controverse née de leur programme original, inspiré de la culture des Aborigènes d'Australie, qui se sont sentis offensés par des costumes à la limite du grotesque.