L'entraînement en été peut faire la différence
Amateurs vendredi, 14 août 2009. 09:50 jeudi, 12 déc. 2024. 15:07WHISTLER, Colombie-Britannique -- Le gazon recouvre les pentes de ski au pied de Blackcomb Mountain, et l'on peut voir des touristes se la couler douce sur la terrasse du bar. Mais au sommet de la mo
WHISTLER, Colombie-Britannique -- Le gazon recouvre les pentes de ski au pied de Blackcomb Mountain, et l'on peut voir des touristes se la couler douce sur la terrasse du bar. Mais au sommet de la montagne, un vent froid et mordant vous gèle les doigts, et la neige balayée par le vent a l'effet d'un papier sablé au visage.
Il est facile d'oublier que nous sommes en été, dans de telles circonstances, mais les membres de l'équipe canadienne de ski acrobatique ont toujours à l'esprit la raison de leur présence en ces lieux.
À l'approche des Jeux de Vancouver, en 2010, l'entraînement estival a acquis une importance spéciale pour plusieurs des espoirs de médaille du Canada.
"L'entraînement que l'on fait en été est en fait plus important que celui que l'on fait en hiver, a dit Jennifer Heil, médaillée d'or en bosses. Nous travaillons sur notre force, notre vitesse, notre agilité."
Plus tard dans la journée, les skieurs laissent de côté les vêtements d'hiver et enfilent des maillots pour des exercices où la rampe est située aux abords d'un plan d'eau.
Pour un athlète comme le skieur de bosses Vincent Marquis, raffiner ses sauts sous le soleil d'été pourrait lui amener le petit avantage dont il aura peut-être besoin pour accéder au podium, à Vancouver.
"C'est un bon entraînement pour nous, a dit Marquis, qui a triomphé en Coupe du monde au Mont Gabriel, l'hiver dernier, puis a fini troisième lors des championnats du monde. Nous pouvons travailler sur nos sauts et s'assurer qu'ils soient prêts quand ce sera le temps de les exécuter sur de la neige. Sur la neige, ce sont les petits détails qui sont plus difficiles. C'est plus dangereux. Ici, nous pouvons pas mal tout essayer. C'est une bonne chose d'apprendre de nouveaux trucs."
L'entraînement d'été peut être long et fastidieux. Bien souvent, cela est synonyme de longues heures au gymnase, à faire des poids et haltères, ou bien se transposer en centaines de kilomètres à vélo. Cela veut aussi dire élaborer de nouvelles routines, ou bien se reposer à la maison pendant que des amis vont faire la fête. Malgré les aspects plus frustrants, par contre, les athlètes sont d'accord pour dire que l'entraînement estival est absolument essentiel.
La skieuse de descente Kelly VanderBeek dit que le travail qu'elle a fait en gymnase, lors de la dernière saison morte, a amélioré sa force physique, et a contribué à ce qu'elle ne se blesse pas sérieusement lors de certaines mauvaises chutes, sur le circuit de la Coupe du monde.
"J'ai eu quelques chutes très dures, mais j'ai quand même passé au travers de la saison, a dit VanderBeek. Notre sport en est un qui exige beaucoup de puissance, à cause des forces de gravité. Notre entraînement estival a un impact très important et très direct sur nos hivers."
Pour le skieur de slalom Michael Janyk, une journée typique d'été commence avec quatre heures au gymnase. Il y soulèvera des poids et haltères, fera des accroupissements et travaillera sur son haut du corps.
Après le repas du midi et une sieste, il retournera au gymnase vers 15h00 pour deux autres heures, pour y faire du cardio-vasculaire et des exercices centrés sur la vitesse et l'agilité.
"Cela a toujours été une source de fierté pour moi, comme athlète, de travailler un petit peu plus fort que tout le monde, a dit Janyk, qui a remporté le bronze lors des derniers championnats mondiaux, à Val d'Isère.
"Etre un athlète, ça exige beaucoup de travail et de sacrifices. Mais au bout du compte, tous les efforts en valent la peine quand vous obtenez un résultat comme ce que j'ai réussi cette année."