ATHENES (AFP) - L'entraîneur des athlètes grecs Costas Kenteris et Ekaterini Thanou, qui ont renoncé aux Jeux olympiques d'Athènes alors qu'ils étaient menacés d'exclusion pour s'être soustraits à un contrôle antidopage inopiné, a nié tout lien avec le laboratoire américain Balco, dans des déclarations à la presse grecque.

"Je n'ai pas la plus petite relation avec eux, a affirmé Christos Tzekos selon les propos rapportés mardi par la presse grecque. Je ne connais personne chez Balco".

Le laboratoire américain Balco (Bay area laboratory co-operative) est accusé d'avoir distribué des produits dopants interdits, dont la fameuse tétrahydrogestrinone (THG), un stéroïde anabolisant.

Tzekos a été reçu lundi pendant quatre heures par le procureur d'Athènes chargé de l'enquête sur l'accident de moto qui aurait empêché Kenteris et Thanou de se rendre à un contrôle antidopage, peu avant l'ouverture des Jeux.

Aux Etats-Unis, les responsables de l'enquête sur l'affaire Balco avaient découverts des courriels envoyés en Grèce par Victor Conte, propriétaire du laboratoire.

Dans l'un de ces messages, mis sous scellés par les enquêteurs, Conte avertit son interlocuteur qu'un test a été mis au point par les responsables de la lutte antidopage pour dépister "les substances en question".

"Il faudrait, ajoute-t-il, faire passer cette information à l'entraîneur des athlètes grecs (masqué) et (masqué) afin que personne ne soit contrôlé positif".

Les noms masqués, pour des raisons de confidentialité de l'enquête, seraient ceux de Kenteris et Thanou et l'entraîneur concerné serait Christos Tzekos.

Tzekos est également impliqué dans une affaire d'importation de compléments alimentaires contenant des substances dopantes retrouvés à la fin des Jeux dans une de ses sociétés à Athènes.

Kenteris a remporté, sur 200 m, la médaille d'or aux Jeux de Sydney en 2000, puis les Mondiaux en 2001 et les Championnats d'Europe en 2002.

Quant à Thanou, elle avait été médaille d'argent à Sydney sur 100 m et championne d'Europe en 2002.

Au moment où ils auraient dû être contrôlés au village olympique, les deux sprinteurs ont prétendu avoir été victimes d'un mystérieux accident de moto sur un deux-roues appartenant à Christos Tzekos, en tentant de regagner leur lieu de résidence pour satisfaire au contrôle.