WHISTLER - Entraînements annulés, épreuves reportées: l'état des pistes Dave Murray (messieurs) et Franz (dames), qui accueillent les compétitions de ski alpin à Whistler, inquiète en raison d



WHISTLER - Entraînements annulés, épreuves reportées: l'état des pistes Dave Murray (messieurs) et Franz (dames), qui accueillent les compétitions de ski alpin à Whistler, inquiète en raison de la détérioration du manteau neigeux.

Les organisateurs, déjà contraints de reporter deux courses, sont tributaires du ciel. Après une semaine de temps doux, accompagné le plus souvent de pluie, la météo prévoit le retour d'un ciel dégagé et de températures moins chaudes.

Le temps : La pluie et la neige, mais aussi le brouillard ont pris possession de la montagne olympique tout au long de la semaine dernière. Le mercure est au vert même la nuit jusqu'à l'isotherme 1500 m, soit juste en dessous de l'altitude de départ des courses. La pluie est le cauchemar des organisateurs. "La neige, on peut toujours la déblayer, et le brouillard attendre qu'il se dissipe. Mais la pluie...", remarque le placide Atle Skaardal, directeur des compétitions féminines.

Les effets : Depuis mercredi dernier, quatre des six entraînements des descentes messieurs et dames ont été annulés, en raison du brouillard mais aussi pour préserver le revêtement trop fragile qui ne peut supporter des passages répétés, et donc assurer la sécurité des concurrents. L'eau a pénétré le manteau neigeux qu'elle a ramolli et troué. La neige est savonneuse, au mieux comme du gros sel sur la partie supérieure. Outre la descente, reportée de samedi à lundi, le super-combiné dames, faute d'un entraînement pour le valider, a été déplacé de dimanche à jeudi.

Les remèdes : Les solutions susceptibles de mieux protéger la couche, n'ont pas été considérés à temps ou impossibles à adopter. Gilles Brenier, directeur de l'équipe de France messieurs, a été surpris à son arrivée de constater que la piste masculine, "injectée" deux fois d'eau pour durcir le manteau (à l'aide d'un tuyau muni de petites buses sous pression), "n'était pas aussi compacte qu'on en a l'habitude". A ce stade, il ne reste que la pelle et le râteau, et les skis pour damer. Il y aurait bien la solution des sels, et notamment du PTX, un sulfate qui absorbe le surplus d'humidité et abaisse très légèrement le point de congélation. Mais cela détruirait la piste en quelques jours. Or, les Jeux durent... deux semaines. Seules les températures nocturnes négatives peuvent permettre de retrouver la dureté du revêtement. Comme de coutume, la piste des dames n'a pas été "injectée".

Les responsabilités : Günter Hujara, le directeur des épreuves messieurs, rejette les accusations sur le thème "C'est du bla-bla, ils (les détracteurs) n'y connaissent rien". Pourtant, Gianluca Rulfi, entraîneur des descendeurs italiens, insiste: "les organisateurs n'ont peut-être pas saisi les occasions favorables" (pour injecter). A leur décharge, si la neige est tombée en abondance, les températures sont restées clémentes. Certains commencent à s'interroger sur le choix de Whistler pour accueillir les épreuves de ski alpin. La Fédération internationale de ski (FIS) avait retiré son agrément Coupe du monde à la station, après plusieurs annulations à la fin des années 90.

L'espoir : La météo, pas facile à déchiffrer aux portes de l'océan Pacifique, annonce une semaine moins chargée en précipitations, avec un retour timide de températures plus conformes à la saison, surtout la nuit (jusqu'à -4°c entre lundi et mardi). Les organisateurs veulent programmer cette semaine toutes les épreuves de vitesse, les plus sensibles à la météo. Il est d'ailleurs inimaginable de faire disputer les épreuves de vitesse (descente, super G) après les disciplines techniques (slalom, géant) qui, par nature, détériorent la piste.