L'exclusion de la Russie des Jeux paralympiques est confirmée par le TAS
Amateurs mardi, 23 août 2016. 10:17 dimanche, 15 déc. 2024. 13:42GENÈVE, Suisse - Deux jours après avoir terminé quatrième au classement des médailles des Jeux olympiques, la Russie a vu son équipe paralympique être bannie du prochain grand rendez-vous sportif à Rio de Janeiro dans la foulée du scandale de dopage d'État.
Le plus haut tribunal du sport a maintenu, mardi, la décision du Comité international paralympique d'exclure la superpuissance des sports. C'est un pas que le Comité international olympique avait refusé de franchir quand il en a eu l'occasion le mois dernier.
Les 267 places que les parathlètes russes avaient obtenu dans les 18 disciplines au programme des Jeux seront maintenant redistribuées aux autres nations.
La Russie avait remporté 36 médailles d'or aux Jeux paralympiques de 2012, se classant au deuxième rang à Londres, et elle avait dominé les Jeux paralympiques à Sotchi en 2014.
On sait aujourd'hui que les Jeux olympiques et paralympiques de Sotchi sont au coeur d'un scandale de dopage, où des échantillons contaminés ont été échangés par d'autres propres dans le laboratoire officiel accrédité par l'AMA.
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a donc annoncé sa décision de rejeter l'appel du Comité paralympique russe contre son exclusion des jeux qui se tiendront du 7 au 18 septembre à Rio de Janeiro. L'audience a eu lieu, lundi, à Rio.
« Cette exclusion envoie un message fort à la communauté paralympique que le dopage n'a pas sa place dans le sport », a déclaré dans un communiqué le président du Comité paralympique canadien, Gaétan Tardif.
« Nous disposons d'un solide plan pour assurer l'intégration rapide de tout nouvel athlète au sein d'Équipe Canada. »
La composition finale de l'équipe paralympique canadienne sera annoncée le 29 août.
Le TAS a précisé que ses juges ont estimé que le Comité international paralympique (CIP) "n'a violé aucune règle de procédure" en excluant l'équipe russe il y a deux semaines.
« (La) décision d'interdire l'(équipe russe) a été faite conformément aux règles du CIP et était proportionnelle aux circonstances », a déclaré le tribunal dans un communiqué.
Le premier ministre russe Dmitry Medvedev a imputé cette exclusion à des questions politiques.
« Exclure nos athlètes paralympiques de Rio est une décision cynique motivée par le désir d'exclure d'importants adversaires », a-t-il déploré.
« Certains États et leurs institutions politiques et sportives cherchaient le traditionnel ennemi et l'ont trouvé, une fois encore. »
Le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, a de son côté dénoncé une décision « plus politique que juridique », dans une déclaration à l'agence de presse officielle TASS.
Un appel du Comité paralympique russe auprès de la Cour fédérale de Suisse est toujours possible bien que peu probable avant l'ouverture des jeux, a analysé Alexei Karpenko, un avocat représentant les athlètes russes, lors d'une intervention télévisée.
La Cour suprême suisse pourrait intervenir s'il y a eu vice de procédures mais pas de se pencher sur les mérites de la preuve, qui a convaincu le jury du TAS que les autorités russes avaient organisé la tricherie.
L'appel russe « n'a déposé aucune preuve contredisant les faits sur lesquels se fonde la décision du CIP », a déclaré le jury du TAS.
Le CIP s'est basé sur les preuves d'une enquête de l'Agence mondiale antidopage portant sur le programme de dopage russe avec la complicité de l'État effectif de 2011 à 2015.
Les autorités russes ont également falsifié les résultats des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2014 à Sotchi en échangeant des échantillons de dopage contaminés par d'autres propres dans le laboratoire officiel accrédité par l'AMA, a conclu l'enquête.
Le CIP a révélé il y a deux semaines, à Rio, qu'il avait des preuves de contrôles de dopage manipulés concernant 44 athlètes russes, y compris 27 compétiteurs dans huit sports qui font partie du programme des Jeux paralympiques.
Le président du CIP, Philip Craven, a déclaré que la décision d'un tribunal basé à Lausanne, la ville qui abrite la maison olympique, était un « triste jour pour le mouvement paralympique, mais nous espérons aussi un nouveau départ. »